GRÈCE
Les échanges de biens et de services de la Grèce en 2024
Biens : Bien que le déficit de la balance des biens persiste (à 34,9 Md€, +8,8 % en g.a.), le pays est parvenu à presque doubler son taux d’ouverture [1], passant de 15,5 % en 2004 à 28,4 % en 2024. En 2024, les importations affichent une hausse marginale (+2,1 % à 84,8 Md€), avec l’Allemagne (9,1 Md€) comme premier fournisseur et l’Irak comme principal fournisseur de combustibles et carburants (5 Md€). Les exportations se sont élevées à 49,9 Md€, en baisse annuelle de 2,1 %, avec l’Italie comme premier client (5,2 Md€) pour la 11e année consécutive et 18 % des exportations totales du pays constituées de combustibles et carburants. La France a reculé d’un rang pour s’établir à la 7e place (3,9 Md€) des fournisseurs de la Grèce, mais a pu augmenter ses exportations en Grèce de 6,8 %, tandis qu’elle conserve la 10e place des clients du pays.
Services : Pour la 3ème année consécutive, l’excèdent des services (22,6 Md€) atteint un niveau record, représentant 9,5 % du PIB et tiré par les voyages (+18,8 Md€) et le transport maritime (+6,8 Md€). Bien que 67 % des recettes des services de la Grèce proviennent des pays hors de la zone euro, l’Allemagne demeure son premier client à travers le tourisme. En hausse de 6 %, les importations de services (28,8 Md€) sont tirées par le transport maritime (11,5 Md€) et les autres transports (6,7 Md€), avec le maintien des îles Marshall comme premier fournisseur. Cette stabilité, tant de sa clientèle que de ses fournisseurs, permet à la Grèce de maintenir un excédent de services précieux pour sa balance des paiements.
Graphique 1 : Taux d’ouverture de la Grèce (%)
Ι. La balance des biens présente un déficit croissant
En 2024, le volume des échanges de biens de la Grèce s’élève à 134,8 Md€, en hausse marginale de 0,5 % par rapport à 2023, avec 84,8 Md€ d’importations et 49,9 Md€ d’exportations. En outre, malgré une baisse annuelle d’environ 5 %, le pays est parvenu à presque doubler son taux d’ouverture, passant de 15,5 % en 2004 à 28,4% en 2024.
Le commerce des biens de la Grèce demeure intrabranche, les quatre premiers postes d’exportations correspondant aux quatre premiers postes d’importations. Les produits manufacturés tirent les échanges avec une part de 57,9 % dans les importations et de 44 % dans les exportations, suivis par les produits pétroliers (export : 29,9 % vs import : 25,5%), les produits alimentaires (export : 21,5 % vs import : 12,6 %) et les matières premières (export : 3,4 % vs import : 2,6 %).
Le déficit de la balance des biens persiste (à 34,9 Md€, +8,8 % en g.a.). Le pays n’affiche qu’un seul excédent parmi les différents postes, celui des produits alimentaires (+57,7 M€). Malgré sa baisse annuelle notable (-84,3%), les produits alimentaires sont excédentaires, grâce aux boissons et tabac (+365 M€) et aux huiles et graisses animales et végétales (+638,2 M€). Les articles manufacturés (-27,1 Md€, +8,7 % en g.a.) présentent de loin le déficit le plus important et cumulent prés de 80% du deficit total, suivis des combustibles et carburants (-6,7 Md€, +6,8 %). Les échanges de services permettent de compenser seulement en partie le déficit, (pour mémoire, 22,6 Md€ en 2023).
Tableau 1 : Solde par poste en 2024 (en Md€)
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Tableau 2 : Solde par poste en 2024 et en 2023 (en Md€)
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ΙI. Les importations des biens sont en légère hausse, sans différenciation importante des fournisseurs
Les importations des biens se sont élevées à 84,8 Md€, en légère hausse de 2,1 %. Le premier poste d’importation (CN1) a été celui des produits manufacturés (49,1 Md€) et en CN2 les combustibles minéraux, huiles minérales, produits de leur distillation et matériaux bitumineux (21,6 Md€). La plus forte augmentation a été enregistrée dans les matières premières non alimentaires hors combustibles (+10,4 % à 2,2 Md€), suivis des produits alimentaires et animaux sur pied (+8,2 %, 9,2 Md€). La baisse annuelle la plus importante a été enregistrée dans les produits divers (-13,1 % à 1,2 Md€), suivis des huiles et graisses animales et végétales (-6,3 %, 458,7 M€) et des combustibles et carburants (-5,0 %, 21,6 Md€).
L’Irak demeure le principal fournisseur de combustibles et carburants (5 Md€) du pays, suivi par le Kazakhstan (4 Md€) et la Libye (2,4 Md€). Il convient de noter que ces trois Etats représentent ensemble plus de 13 % des importations totales (tous les postes) de la Grèce.
L’Allemagne (9,1 Md€) demeure le premier fournisseur de la Grèce, en hausse annuelle de 4,4 %, avec une part de marché de 10,7 % (contre 10,5 % en 2023). Les véhicules automobiles (1,3 Md€) sont le premier poste allemand exporté en Grèce. En outre, le top 5 des fournisseurs de la Grèce demeure le même qu’en 2023, sauf pour la Chine (3e rang, part de 8,2 %, 6,9 Md€) qui a été devancée par l’Italie (2e rang, part de 8,8 %, 7,5 Md€). Les 3e et 4e places appartiennent respectivement à l’Irak (part de 5,9 %, 5 Md€) et aux Pays-Bas (part de 5,7 %, 4,8 Md€).
La France a reculé d’un rang pour s’établir à la 7e place (3,9 Md€) des fournisseurs de la Grèce, mais a pu augmenter ses exportations de 6,8 %. Les produits pharmaceutiques (466,2 M€, +4,9 % en g.a.) restent le premier poste français exporté en Grèce, suivi des véhicules automobiles (410 M€, +1,6 % en g.a.).
Tableau 3 : Les 20 premiers fournisseurs de la Grèce en 2024 et en 2023 (Md€)
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III. Les exportations des biens sont en légère baisse et les principaux clients ont peu evolués
Les exportations des biens se sont élevées à 49,9 Md€, en baisse annuelle de 2,1 %. Le premier poste d’exportation (CN1) a été celui des produits manufacturés (22 Md€) et en CN2 les combustibles minéraux, huiles minérales, produits de leur distillation et matériaux bitumineux (14,9 Md€), loin du 2e rang des produits pharmaceutiques (2,8 Md€). Le poste des boissons et tabac a affiché la plus forte hausse (+8,5 %), à 1,4 Md€, suivi des produits alimentaires et animaux sur pied (+8,4 %, à 8,2 Md€). À l’autre extrémité, les exportations de huiles et graisses animales et végétales ont affiché la plus forte baisse (-23,7 %, à 1,1 Md€), notamment en raison de la baisse des quantités exportées (-44,7 %), suivies de combustibles et carburants (-9,5 %, à 14,9 Md€).
La baisse des exportations des combustibles et carburants est principalement due à la baisse des prix de l’énergie et dans un second temps à la diminution des quantités exportées (-5,7 %). Il est à noter que les dix premiers postes d’exportations grecques, soit 18 % des exportations totales concernent de combustibles et carburants vers : Gibraltar (1,2 Md€), Italie (1,2 Md€), Liban (1,2 Md€), Ukraine (1,1 Md€), Macédoine du Nord (1 Md€), Libye (1 Md€), Bulgarie (890,1 M€), Chypre (801,5 M€), Egypte (612,3 M€).
L’Italie demeure pour la 11e année consécutive le premier client de la Grèce (5,2 Md€), avec une part de marché de 10,5 %, malgré une baisse d’environ 11 % par rapport à 2023. Les deux premiers postes grecs exportés en Italie sont les combustibles (1,2 Md€) et les graisses et huiles animales ou végétales (543,7 M€).
L’Allemagne (3,5 Md€, +3,1 %, part de 7,1 %) et Chypre (3,3 Md€, part de 6,6 %) se sont hissés au 2e et 3e rang respectivement, en raison du déclassement de la Bulgarie (2,9 Md€, -17,3 %, part de 5,9 %) de deux places. En outre le top 20 des clients de la Grèce n’a que peu changé entre 2023 et 2024 : les mêmes Etats le composent, bien que leur classement ait changé. L’Egypte (906,2 M€) fait exception, se hissant au 19e rang, et excluant ainsi la Belgique.
La France demeure au 10e rang des clients de la Grèce. Les exportations grecques à destination de France se sont contractées de 18,3 % pour s’élever à 1,5 Md€, notamment en raison de la baisse de la valeur exportée des minéraux, carburants, lubrifiants (-68 %) et des huiles et graisses d'origine animale ou végétale (-55 %). Les produits pharmaceutiques grecs (202,4 M€) restent le premier poste d’importation de la France, suivis d’aluminium et articles en aluminium (164,7 M€).
Tableau 4 : Les 20 premiers clients de la Grèce en 2024 et en 2023 (Md€)
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IV. Excédent record des services, alimenté par le tourisme et le transport maritime
Pour la 3e année consécutive, l’excèdent des services atteint un niveau record par rapport au sommet de l’année précédente, pour s’établir à +22,6 Md€, en hausse de +3,7 % par rapport à 2023 et correspondant à 9,5 % du PIB. Cette performance est d’autant plus remarquable que cette même année, l’inflation élevée des services a persisté en 2024 (+4,4 % contre +4,5 % en 2023).
Sans surprise, les excédents des voyages (+18,8 Md€) et du transport maritime (+6,8 Md€) tirent le solde des services, en dépit de déficits prononcés enregistrés dans les postes des autres transports (-3,8 Md€) et des assurances et pensions (-1 Md€). Dans l’ensemble, les différents postes du commerce de services n’ont pas connu de fluctuations importantes entre 2023 et 2024.
En 2024, c’est avec les Etats-Unis que la Grèce entretient l’excèdent des services le plus élevé (3,1 Md€, +16,4 % en g.a.), suivi du Royaume-Uni (3 Md€) et de l’Allemagne (2,9 Md€). L’excèdent des services de la Grèce vis-à-vis de la France s’élève à 1,1 Md€, en baisse de -24,2 % par rapport à 2023. Les 20 premiers pays avec lesquels la Grèce est excédentaire étaient les mêmes qu’en 2023, malgré des variations de classement.
Graphique 2 : Solde des services de la Grèce dans le temps (M€)
Tableau 5 : Solde des services de 2023, de 2024 et comparaison interannuelle
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V. Hausse des recettes, notamment tirée par le tourisme européen (DE ; R-U ; IT ; FR)
En hausse annuelle de 4,9 %, les recettes des exportations de services se sont établies à 51,5 Md€, dont 21,6 Md€ pour le tourisme (+4,8 %) et 18,3 Md€ pour les transports maritimes (+0,6 %). Tous les postes d’exportations ont connu des hausses, à l’exception des services de gestion de biens appartenant à des tiers et les redevances[2] qui ont enregistré des baisses de 2 %. Les recettes des ventes d’assurances et de pensions (+40,2 %, à 801 M€) et de la construction (28,8 %, à 947 M€) affichent les plus notables hausses, suivis de celles des services d'entretien et de réparation (+21,7%, à 260 M€) et des TIC (+18,8%, à 1,6 Md€).
Bien que 67 % des recettes des services de la Grèce proviennent de pays hors de la zone euro, l’Allemagne demeure le premier client de la Grèce (5 Md€ dont 74 % de recettes touristiques, en hausse annuelle de +3,4 %) avec une part de marché d’environ 10 %. Les cinq premiers rangs sont complétés par le Royaume-Uni (5 Md€), les Etats-Unis (3,8 Md€), l’Italie (2 Md€) et la France (2 Md€). La France recule d’un rang par rapport à 2023, en enregistrant une baisse annuelle de plus de 10 %.
En termes de recettes du tourisme, l’Allemagne demeure le principal client de la Grèce (3,7 Md€, +3,7 %), suivie du Royaume-Uni (3,2 Md€) et des Etats-Unis (1,6 Md€). A 1,3 Md€, la France passe du 3ème au 4ème rang, enregistrant une baisse annuelle de -11,6 %. Ces résultats positifs semblent imputables aux efforts des autorités pour prolonger la saison touristique : des taux d’arrivée accrus ont été enregistrés au cours des 1er et 4e trimestres, situés en dehors de la saison touristique traditionnelle.
En termes de recettes du transport maritime, la Chine est le principal client de la Grèce (1,33 Md€), en hausse notable de 25 % par rapport à 2023. Le Brésil se classe au 2ème rang (1,31 Md€), suivi de Singapour (1,2 Md€) et des Etats-Unis (1,1 Md€).
Tableau 6 : Top 20 des clients des services de la Grèce
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VI. Grâce aux pavillons de complaisance, les îles Marshall fournissent 18 % des importations grecques de services à travers le transport maritime
En hausse de 6 %, les importations de services s’élèvent à 28,8 Md€, tirés notamment par le transport maritime (11,5 Md€) et les autres transports (6,7 Md€). Les importations de services publics affichent la hausse annuelle la plus notable (+80 %, à 374 M€), suivis de ceux de la construction (+74,3 %, à 380 M€), contre une baisse prononcée pour le poste des services d'entretien et de réparation (-19,1 %, à 351 M€).
Près de 68 % des importations de services proviennent de pays hors de la zone euro, avec les îles Marshall comme premier fournisseur (5,2 Md€, soit 18 % des importations grecques et +1,2 % en g.a.). Les îles Marshall étaient suivies par les mêmes sept fournisseurs qu’en 2023 : Libéria (3,8 Md€), Allemagne (2,1 Md€), Royaume-Uni (2 Md€), Italie (1 Md€), France (943 M€ ; +11,8 % en g.a. ; au 6e rang, comme en 2023), Pays-Bas (924 M€) et Chypre (854 M€).
La totalité des paiements destinés aux îles Marshall et au Libéria concernent uniquement le transport maritime. Ces deux états porteurs de pavillons de complaisance concentrent 78 %[3] des achats de services de transport maritime par la Grèce. L’Allemagne demeure la destination principale des paiements pour les autres transports (837 M€), suivie de loin par le Royaume-Uni (490 M€), l’Italie (385 M€) et la France (359 M€).
Tableau 7 : Top 20 des fournisseurs des services de la Grèce
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[1] [(Exportations + Importations) ÷ 2] ÷ PIB × 100
[2] Frais d'utilisation des droits de propriété intellectuelle
[3] 45 % pour les îles Marshall et 33 % pour la Libéria.