GRÈCE
Les relations économiques entre la France et la Grèce en 2024
I.Une bonne année pour les exportations françaises de biens vers la Grèce
En 2024, l’excédent des biens français vis-à-vis de la Grèce atteint son plus haut niveau depuis 2008, en hausse notable de 31 % sur un an. Ce mouvement est imputable à la contraction des exportations grecques vers la France, notamment des produits pharmaceutiques et des combustibles et huiles minérales et à un niveau record d’exportations françaises, vers la Grèce. Au total, le volume des échanges bilatéraux s’est élevé à 5,4 Md€, pas loin du record de 2023 (5,5 Md€).
Nos exportations des biens en Grèce marquent un record, à 3,97 Md€, en hausse de 7,1 % en g.a. Au 7e rang des fournisseurs du pays, la France a reculé d’une place par rapport à 2023, à la faveur de la montée du Kazakhstan (2e fournisseur de la Grèce en hydrocarbures) mais est parvenue à améliorer sa part de marché, désormais à 4,7 %, contre 4,5 % en 2023.
Les produits pharmaceutiques demeurent le premier poste intrabranche, représentant 12 % des biens français exportés en Grèce, à 466 M€, en hausse d’environ 5 % en g.a. En outre, le top 10 des biens est resté presque inchangé par rapport à 2023 : véhicules (2e rang à 411 M€), machines (3e rang à 277 M€), viande (4e rang à 252 M€), cosmétiques (5e rang à 219 M€) qui ont pour la plupart connu des hausses en 2024.
Les exportations grecques vers la France se sont repliées à 1,5 Md€, en baisse annuelle de 18,3 %. La chute de 47,6 % en valeur des exportations des produits pharmaceutiques (à 202 M€) vers la France a pesé sur le déficit bilatéral, malgré une hausse de leur quantité (+14,6 %).
Le déficit grec a été également aggravé par la chute des exportations des combustibles et huiles minérales (à 57 M€) tant en termes de valeur (-67,6 %), qu’en termes de quantité (-67,7 %). Sinon, les postes du top 10 des exportations des biens grecques vers la France n’ont pas véritablement changé par rapport à 2023. Après les produits pharmaceutiques, viennent l’aluminium (165 M€), les produits laitiers (107 M€) et les poissons et crustacés (92 M€). En tant que 10ème client de la Grèce, tout comme en 2023, la France représente 2,9 % des exportations totales du pays en 2024, contre 3,5 % en 2023.
Graphique 1 : Evolution des échanges des biens franco grecs (Md€)
II. Le tourisme continue à alimenter l’excèdent grec des services, mais le déclin du transport maritime s’est tassé
Traditionnellement excédentaire dans les échanges des services avec la France, la Grèce a dégagé un surplus commercial de 1,06 Md€ en 2024, en baisse de 24,2 % par rapport à 2023. Sans surprise, le transport maritime a généré l’excédent grec le plus élevé (+128 M€), tandis que le transport hors maritime a constitué le plus important excédent (+263 M€) français vis-à-vis de la Grèce.
Les exportations des services grecs vers la France reculent de -10,7 % par rapport au sommet de 2023 pour atteindre 2 Md€. La France est désormais le 5e client le plus important de la Grèce (4e en 2023), représentant 3,9 % des exportations totales de services de la Grèce et 11,7 % de ses exportations vers la zone euro. Le transport maritime est le premier poste de services exportés vers la France, à 182 M€, en baisse annuelle de 35 %, suivi des autres services aux entreprises (140 M€), du transport hors maritime (96 M€) et des TIC (90 M€).
Nos exportations de services en Grèce enregistrent un record en 2024, à 943 M€, +11,8 % en g.a. Tout comme en 2023, la France est le 6e fournisseur de la Grèce, avec 3,3 % des parts de marché et 10,3 % de ses importations depuis la zone euro en 2024. Au 1er rang de nos exportations en Grèce figure le transport hors maritime (à 359 M€), suivi des autres services aux entreprises (102 M€), des services d'assurance et de retraite (85 M€) et des TIC (60 M€).
Le tourisme demeure un pilier fondamental des échanges franco-grecs. Avec un excédent de 1,1 Md€, en baisse annuelle de 14,2 %, la Grèce tire profit du tourisme français. Au 4e rang des clients de la Grèce, avec une part de marché de 5,8 % (contre 6,9 % en 2023) les recettes touristiques en Grèce se sont élevées à 1,26 Md€ en 2024, en baisse annuelle de 11,6 %. En taille de contingent, la France est le 4e client le plus important pour la Grèce avec environ 2 M de visiteurs en 2024 (+8,8 % en g.a.), un record pour les entrées françaises. En outre, la France est la 6e destination des touristes grecs, à 138,8 M€ (+16,3 % en g.a), ce qui représente une part de marché inchangé par rapport à 2023, à 4,9 %. Quelques 240 000 touristes grecs - chiffre record - ont voyagé en France en 2024, soit +22,4 % de plus qu’en 2023.
Graphique 2 : Evolution des échanges des services franco grecs (M€)
III. La présence française, une lente reprise après les années des crises
En 2024, la moitié (47 %) des IDE français entrants en Grèce concernaient l’immobilier. Les flux français se sont élevés à 165 M€, en hausse annuelle de 274 %, représentant 2,4 % des flux d’IDE totaux à destination de Grèce et 4,4 % de ceux en provenance de l’Europe. Le flux d’IDE grecs en France a été négatif, à -1 M€.
En 2023, la France atteint son niveau de stock d’IDE en Grèce le plus élevé depuis 2015. La France se classe au 10e rang des investisseurs en Grèce, avec un stock de 1,89 Md€, en hausse annuelle de 29,6 %. Le stock d’IDE grecs en France s’est élevé à 81 M€, soit -4,8 % en g.a.
[1] Données 2023
Sources : ELSTAT, Banque de Grèce et traitement des données par le SER d’Athènes