GRÈCE
Les relations économiques entre la France et la Grèce en 2023
I. Les exportations de biens français vers la Grèce connaissent une hausse notable, mais la Grèce demeure un partenaire commercial secondaire de la France
En 2023, la France a dégagé un fort excédent commercial bilatéral (+ 2,8Md€) et dépassé le pic de 2013 (1,6Md€), Le total de nos échanges (environ 5,5 Md€) représente 0,4% de nos échanges globaux (1.313 Mrds €) en 2023 mais sont dynamiques et dépassent largement le niveau pré- crise COVID. Sur la période avril 2023, mars 2024, les exportations de la France vers la Grèce se sont établies à 4,2 Md€ en hausse et représentent 1,1% des exportations vers les pays de l’UE. Les produits de la construction aéronautique sont le premier poste à l’export (12%) devant les produits pharmaceutiques (11,3%) et les produits pétroliers raffinés (282M€ et 6,8% du total des exportations). La France est le 8ème fournisseur de la Grèce avec une part de marché (5,3%). Les grands fournisseurs structurels de la Grèce sont, par ordre, l’Allemagne, la Chine et l’Italie. Selon les années des pays comme la Russie ou l’Irak – fournisseurs de pétrole- apparaissent dans les premiers fournisseurs.
La France est le 12ème client de la Grèce avec une part 3,1% des exportations totales du pays. Les principaux clients de la Grèce sont l’Italie, la Bulgarie, l’Allemagne, Chypre et la Turquie. Les 3 premiers postes importés par la France depuis la Grèce restent a peu prés les mêmes depuis trois ans, soit les métaux non ferreux (265 M€, 20% du total), les produits pharmaceutiques (227 M€ soit 17,7%), et les produits laitiers (96 M€, 7,5%).
Tableau 1. Echanges bilatéraux de biens entre la France et la Grèce
En Md€ |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
Exportations |
2 139 |
2 098 |
2 096 |
2 018 |
2 225 |
2 455 |
2 443 |
2 635 |
3 636 |
4 201 |
Importations |
0 630 |
0 639 |
0 635 |
0 726 |
0 999 |
1 000 |
1 785 |
1 674 |
1 346 |
1 367 |
Total |
2 769 |
2 738 |
2 731 |
2 744 |
3 225 |
3 454 |
4 228 |
4 309 |
4 982 |
5 568 |
Solde |
1 509 |
1 459 |
1 461 |
1 292 |
1 226 |
1 455 |
0 658 |
0 961 |
2 290 |
2 835 |
Source : Direction générale des douanes et droits indirects
II. Le secteur du tourisme concentre l’essentiel des échanges bilatéraux de services entre la France et la Grèce
Le secteur du tourisme concentre l’essentiel des échanges bilatéraux de services entre la France et la Grèce. La présence touristique des Français en Grèce s'est renforcée en 2023, tant en termes de visiteurs qu’en recettes. Les recettes touristiques en provenance de France représentent 1,4 Md€ à égalité avec les US, derrière l’Allemagne (3,6 Md€) et le Royaume-Uni (3,1 Md€). En 2023, le nombre de touristes français s’est élevé à 1,8 Millions de voyageurs, soit 5,6 % des 32 M de touristes étrangers en Grèce. Les touristes allemands et britanniques sont les premières clientèles pour la Grèce, avec 4,5 à 4,7 M de voyageurs selon les années. La présence touristique des Grecs en France en 2021[1], enregistrant des recettes de 73 M€, demeure une part négligeable des recettes touristiques totales du pays (0,2%), en hausse de 69,8% par rapport à 2020, mais en déclin depuis plusieurs années.
III. Après un retrait massif du pays au cours de la crise, la France enregistre en 2021 son plus bas niveau d’IDE en Grèce depuis 2005
Les dix ans de crise économique du pays ont poussé les entreprises françaises à se retirer de Grèce. Passant de 224 en 2010 à 165 filiales en 2020 (-26,3%), de groupes, les entreprises français ou joint-venture associant des entreprises grecques sont présents dans la quasi-totalité des secteurs, notamment l'industrie, l'énergie, les infrastructures, les transports, les produits de consommation et le secteur pharmaceutique. Le chiffre d’affaires des filiales françaises en Grèce est passé de 6,8 Md€ en 2010 à 2,5 Md€ en 2020, et les effectifs ont été réduits de 63%, passant de 36 963 employés en 2010 à 13 717 en 2020.
Cette tendance de fond au retrait de Grèce s’est poursuivie en 2021, la France ayant perdu 5 places, devenant le 9ème investisseur du pays (1,1 Md€ en stock[2], soit 2,9% des IDE investis en Grèce et le montant le plus bas depuis 2005), en baisse de 13,5% par rapport à 2020.
Les plus importants IDE français en Grèce concernent des participations dans des sociétés d'assurance (Groupama Phoenix Hellenic Insurance S.A.), l’industrie des produits d'emballage (Crown Hellas Can S.A.), les renouvelables (EDF Renewables Hellas), la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels (GEFYRA S.A. - filiale de Vinci), les autoroutes (AEGEAN Highway S.A. où participe VINCI CONCESSIONS S.A.), d’autres activités manufacturières (BIC VIOLEX A.V.E), tandis que des investissements privés dans l'immobilier ont également été enregistrés.
La France se situe derrière l’Allemagne (6,8 Md€), devenue le premier investisseur du pays en 2021, suivis par le Luxembourg (6,6 Md€), les Pays-Bas (6,2 Md€), la Suisse (3 Md€), la Belgique (1,9 Md€), l’Italie (1,6 Md€), le Royaume-Uni (1,4 Md€) et les Etats-Unis (1,3 Md€). Le flux négatif d’IDE français en Grèce s’est élevé à -172 M€.
Les investissements grecs en France demeurent encore très limités, principalement des investissements dans l'immobilier. Le stock d'investissements s'élevant en 2021 à 232 M€, contre 247 M€ en 2020, tandis que les flux sont passés de -6 M€ à -26 M€ sur un an. L’exercice Choose France de 2024 a permis de sensibiliser un industriel des batteries (Sunlight) a un possible investissement en France
Parmi les projets suivis par nos entreprises en 2023/ 2024, on peut citer l’appel d’offres relatif à la Carte nationale d'identité sécurisée (Thales), le plus grand projet ferroviaire du pays (Alstom avec son partenaire grec AVAX), la concession de l’autoroute du nord de la Crète (BOAK - tronçon Chania – Héraklion) (Vinci Highways S.A.S. – Vinci Concessions S.A.S) et la nouvelle concession d’exploitation de 25 ans de l’autoroute Attiki Odos (Vinci Highways S.A.S. – Vinci Concessions S.A.S avec son partenaire grec Mytlineos S.A. et l’allemand Mobility Partner S.A.S.). Parallèlement, les entreprises françaises s'intéressent au secteur de l'énergie, notamment dans le domaine des SER.
IV. Une présence institutionnelle diversifiée.
Outre les services de l’Ambassade et la création d’un Service économique à compétence régionale[3], la présence économique se manifeste par :
- La présence d’un chapitre CCEF comptant 15 membres.
- Une chambre de commerce bilatérale qui compte plus de 500 adhérents. La CCI est active et compte plusieurs comités spécialisés : RSE, fiscalité, maritime, énergie
- Une coopération technique diversifiée et la présence d’une équipe d’Expertise France
- Un bureau de business France depuis septembre 2023.
Enfin, un MOU promouvant la coopération bilatérale a été signé en 2020. Cette « Déclaration d’intention sur le partenariat franco-grec » a été signée coté français par Bruno Lemaire et côté grec par le Ministre des finances Christos STAÏKOURAS et le Ministre du Développement Adonis Georgiadis.
[1] Dernières données disponibles chez la Banque de France.
[2] Stocks d'IDE
[3] Le SER d’Athenes a compétence sur la Grèce, Chypre, la Bulgarie, Roumanie et Moldavie