GUINÉE ÉQUATORIALE
Indicateurs et conjoncture
Structure de l’économie
L’économie équato-guinéenne a été bouleversée par la découverte du champ pétrolier Zafiro en août 1996. Au cours de la décennie 2000, le PIB a été multiplié par plus de dix, et le pays est désormais quasiment monoproducteur d’hydrocarbures, qui représentent plus de 90 % de ses exportations. Cependant, la production pétrolière a entamé un déclin qui devrait se poursuivre graduellement à moyen terme, les principaux champs étant matures. Le PIB atteindrait ainsi 7 000 Mds FCFA (10,7 Mds EUR) en 2021, soit un tiers de moins qu’en 2014, sous l’effet de la baisse de l’activité extractive. Le PIB par habitant, qui culminait à près de 17 000 EUR en 2012, a été depuis divisé par deux.
La production pétrolière atteint ainsi 88 000 barils/jour à fin 2021 contre 162 000 barils/jour trois ans plus tôt. Toutefois, pour le pétrole comme pour le gaz, le pays place ses espoirs dans l’exploration de nouveaux champs avec l’octroi de licences en novembre 2019, et les autorités souhaitent développer le secteur minier sur la partie continentale dans les prochaines années, l’entreprise Shefa Gold y a notamment débuté l’extraction d’or en 2021.
Les autres activités du secteur primaire (agriculture, pêche, sylviculture) ont été jusque-là marginalisées. Dans le secteur secondaire, le BTP, tiré par l’investissement public et souvent consacré à des projets de prestige, est aujourd’hui en grande difficulté. En effet, ses activités se sont fortement contractées du fait de la baisse de l’investissement public, doublée d’une accumulation d’impayés sur des commandes publiques. L’industrie se limite à une brasserie concurrencée par les importations frauduleuses et à une cimenterie appartenant au trust présidentiel (Abayak) située à Kogo, sur le continent, qui ne parvient à satisfaire la demande locale. Le secteur tertiaire a connu un début de développement : quelques hôtels sont ouverts, trois opérateurs de télécommunication et cinq banques sont actifs.
Conjoncture économique
Alors que l’année 2021 devait connaître un retour à la croissance, celle-ci aura finalement été marquée par un ralentissement de l’économie dû aux mesures sanitaires strictes, à la fermeture des frontières, à l’explosion accidentelle de la caserne de Bata (mars 2021) et au ralentissement de la production de gaz dû à un incident survenu à Punta Europa (septembre 2021), ce qui a amené le FMI à revoir ses estimations vers une nouvelle récession de -3,5 % en 2021.
En revanche, et compte tenu de l’effet de base liée à la baisse de la production gazière en 2021, les estimations de croissance pour 2022 seraient positives, à 6,1 %, cette croissance ne serait vraisemblablement pas pérenne, les années suivantes devraient connaître un retour de la récession du fait de la baisse tendancielle de la production pétrolière.
Compte tenu des prix élevés du pétrole, le solde budgétaire serait en excédent de 3,5% du PIB en 2022, et bien que son niveau reste relativement stable en niveau, la dette publique serait en recul, à 28 % du PIB (contre 40 % en 2021), compte tenu de l’effet dénominateur d’un PIB largement dépendant des cours du pétrole. Si les conséquences sur les marchés internationaux de l’invasion de l’Ukraine par la Russie favorisent nettement les exportations pétrolières ‑ et gazières ‑ du pays, celle-ci aura cependant un impact sur l’inflation qui devrait atteindre 4% en 2022.
Relations avec la communauté financière internationale
La Guinée équatoriale a mené à son terme un programme de référence (« Staff-monitored program») avec le FMI débuté en 2018, en cohérence avec les recommandations du sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC du 23 décembre 2016. Le Conseil d’administration du FMI a par la suite validé, le 18 décembre 2019, la requête d’un programme triennal adossé à un Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) d’un montant d’environ 260 M USD (soit 130 % de sa quote-part). La première revue devait se tenir en juin 2020 mais celle-ci n’a pas finalement eu lieu, le FMI notant des progrès insuffisants dans la mise en œuvre des réformes clé du programme. Le 15 septembre 2021, le FMI a tout de même approuvé un décaissement de l’IFR (Instrument de financement rapide) de 67 M USD pour permettre au pays de faire face à la pandémie et aux conséquences de l’explosion de Bata. Si les discussions avec l’institution de Bretton Woods se poursuivent pour la reprise des revues du programme MEDC, celui-ci se rapproche désormais de sa date d’expiration.
Le pays a par ailleurs signé deux projets avec la BAfD (Banque Africaine de Développement), l’un d’un montant de 50,7 M EUR pour un appui au secteur halieutique, et un autre à hauteur de 26 M EUR pour un programme d’appui à la modernisation de la fonction publique. La Banque Mondiale n’a pas de bureau dans le pays mais offre une assistance technique dans l’élaboration de données statistiques nationales. Les autres bailleurs traditionnels sont absents du pays.