Indicateurs et conjoncture

Structure de l’économie

L’économie équato-guinéenne a été bouleversée par la découverte du champ pétrolier Zafiro en août 1996. Au cours de la décennie 2000, le PIB a été multiplié par plus de dix, et le pays est désormais quasiment monoproducteur d’hydrocarbures, qui représentent plus de 90 % de ses exportations. Cependant, la production pétrolière a entamé un déclin qui devrait se poursuivre graduellement à moyen terme, les principaux champs étant matures.

La production pétrolière a atteint 118 000 barils/jour en 2022, contre 140 000 à fin 2021, et 306 000 en 2010, soit une baisse moyenne de 7,4% par an. Toutefois, pour le pétrole comme pour le gaz, le pays place ses espoirs dans l’exploration de nouveaux champs avec l’octroi de licences en novembre 2019, et les autorités souhaitent développer le secteur minier sur la partie continentale dans les prochaines années.

Les autres activités du secteur primaire (agriculture, pêche, sylviculture) ont été jusque-là marginalisées. Dans le secteur secondaire, le BTP, tiré par l’investissement public et souvent consacré à des projets de prestige, est aujourd’hui en grande difficulté. En effet, ses activités se sont fortement contractées du fait de la baisse de l’investissement public, doublée d’une accumulation d’impayés sur des commandes publiques. L’industrie se limite à une brasserie concurrencée par les importations frauduleuses et à une cimenterie appartenant au trust présidentiel (Abayak) située à Kogo, sur le continent, qui ne parvient à satisfaire la demande locale. Le secteur tertiaire a connu un début de développement : quelques hôtels sont ouverts, trois opérateurs de télécommunication et cinq banques sont actifs.

 

Conjoncture économique

Avec la diminution graduelle de la production, l’économie équato-guinéenne est en récession depuis 2015, bien que l’ampleur de la récession ait tendance à diminuer chaque année. Dans ce contexte, l’année 2022 fait figure d’exception, temporaire, puisque le pays a enregistré une croissance de 1,6%, (résultant d’un effet de base lié à la chute de la production gazière en 2021 suite à un incident). Le pays devrait cependant renouer avec la récession structurelle dès 2023, avec un repli anticipé de 1,8% du PIB

Malgré la baisse tendancielle de production d’hydrocarbures, la hausse des cours pétroliers a permis une nette amélioration de la situation des finances publiques : l’excédent budgétaire a atteint 4,7 % en 2022, il devrait rester positif à 3,3 % en 2023 et 1,7 % en 2024. Le solde de la balance courante, à l’équilibre en 2022 grâce à la forte hausse des exportations pétrolières en valeur, devrait retourner en déficit en 2023 (- 2,1 %), bien plus maitrisé que par le passé. Par ailleurs, les avoirs extérieurs nets de la Guinée équatoriale qui s’étaient retrouvés en territoire négatif depuis fin 2019, sont redevenus positifs en 2022 et atteignaient 724 Mds FCFA fin janvier 2023. Si la hausse des cours internationaux favorise les exportations pétrolières – et gazières – du pays, celle-ci aura également un impact pour ce qui concerne l’inflation, qui devrait atteindre un niveau de 5,7% en 2023., après avoir déjà atteint 5 % en 2022. 

Croissance du PIB (prix constants)

PIB

Source : FMI

La dette publique de la Guinée équatoriale est considérée soutenable à moyen terme mais demeure exposée aux risques de volatilité des prix du pétrole. La dette publique est principalement composée de dette intérieure (70 % du total), la dette extérieure est principalement bilatérale (21 % du stock total de dette, principalement vers la Chine), puis multilatérale (7 %). Après avoir culminé en 2020 à 48 % du PIB, le ratio de dette publique devrait passer de 42,8 % en 2021 à 27,8 % du PIB en 2022 en lien avec l’apurement des arriérés envers le secteur de la construction, mais surtout avec la hausse importante du PIB nominal (prenant en compte l’effet prix de la production d’hydrocarbures). Selon les prévisions du FMI, la dette publique devrait poursuivre à moyen terme cette trajectoire descendante pour atteindre 21 % du PIB en 2027. Cette amélioration prévue repose toutefois en grande partie sur des prix du pétrole hauts. La volatilité des prix des hydrocarbures constitue ainsi le principal risque, accentué par la diminution tendancielle de la production.

 

Relations avec la communauté financière internationale

La Guinée équatoriale a mené à son terme un programme de référence (« Staff-monitored program») avec le FMI débuté en 2018, en cohérence avec les recommandations du sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC du 23 décembre 2016. Le Conseil d’administration du FMI a par la suite validé, le 18 décembre 2019, la requête d’un programme triennal adossé à un Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) d’un montant d’environ 260 M USD (soit 130 % de sa quote-part). La première revue devait se tenir en juin 2020 mais celle-ci n’a finalement pas eu lieu, le FMI notant des progrès insuffisants dans la mise en œuvre des réformes clé du programme. Le 15 septembre 2021, le FMI a tout de même approuvé un décaissement de l’IFR (Instrument de financement rapide) de 67 M USD pour permettre au pays de faire face à la pandémie et aux conséquences de l’explosion de Bata. En 2022, l’évaluation des avancées dans la mise en œuvre du programme par les missions du FMI à Malabo n’a pas abouti à une relance du programme, et ce dernier a finalement expiré à la fin de l’année 2022. Les discussions continuent avec l’institution de Bretton Woods, qui a effectué une mission en guinée-équatoriale en juin 2023.

Début 2023, la BAfD (Banque Africaine de Développement), avait 3 projets en cours d’exécution, pour un portefeuille total de 82 M EUR. Notamment, un projet d’un montant de 50,7 M EUR concerne un appui au secteur halieutique, et un autre à hauteur de 26 M EUR concerne un programme d’appui à la modernisation de la fonction publique. La Banque Mondiale n’a pas de bureau dans le pays mais offre une assistance technique dans l’élaboration de données statistiques nationales. Les autres bailleurs traditionnels sont absents du pays.

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