SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Croissance économique et développement

La Guinée présente de très nombreux atouts naturels : une façade maritime, un important potentiel hydrologique et agricole, des frontières partagées avec 6 pays et un sous-sol très riche en minerais (bauxite : 1ère réserve mondiale avec 25% du stock et 2ème producteur mondial), 3 Mds T de réserves de fer, 700 T d’or et 30 à 40 M T de carats de réserves prouvées de diamants. Toutefois, son économie demeure relativement peu diversifiée et structurellement vulnérable aux chocs exogènes, notamment sur les matières premières : (i) la contribution du secteur primaire au PIB est relativement modeste (25% du PIB en 2020) ; (ii) le secteur secondaire (35% du PIB) est dominé par les activités minières qui, avec la bauxite, l’or et le diamant, représentent en moyenne 85% des exportations du pays ; enfin, (iii) le secteur tertiaire (40% du PIB) est quant à lui porté par le commerce, le transport, les télécommunications, l’immobilier et les services aux entreprises. Les secteurs primaire et tertiaire contribuent à l’essentiel de l’emploi (de 40,5% et 45,1%) tandis que la contribution du secteur secondaire est assez minime (14,4%).

Après s'être montrée résiliente face à la pandémie (+4,9% en 2020) grâce au secteur minier, la croissance guinéenne a enregistré un ralentissement à 4,3% en 2021 en raison des évènements politiques et de la faible croissance du secteur non-minier. En 2022, en dépit des conséquences de la guerre en Ukraine et de l'incertitude politique, le taux de croissance est resté stable à 4,3%, soutenu principalement par la production d'or et de bauxite. En 2023, avec l'augmentation de la capacité de production du secteur extractif, d'investissements continus dans de nouvelles mines et de la demande de bauxite chinoise, le taux de croissance devrait enregistrer un rebond à 5,6% selon le FMI. Par ailleurs, est anticipé que le secteur non-minier se redresse d'ici 2024, grâce à la stabilisation du cadre politique et à un environnement international plus favorable.

En dépit de ses atouts, les indicateurs socio-économiques de la Guinée demeurent faibles. Avec une population de 14,7 M d’habitants et un PIB de 20,5 Mds USD en 2022 selon le FMI, la Guinée se situe au bas du classement IDH, occupant le 182ème rang sur 191 pays en 2021. Selon les autorités, un peu moins de la moitié des Guinéens (44%) vivent en dessous du seuil national de pauvreté qui est estimé à 16 423 GNF/personne/jour (1,6 EUR) en 2019. Par ailleurs, l’économie reste encore en grande partie informelle, avec une part estimée à 41,5% du PIB et 96% des emplois en 2019. En outre, l’espérance de vie à la naissance se situe à 58,9 ans en 2021.

Finances publiques

Le déficit budgétaire s'est légèrement résorbé à 0,7% du PIB en 2022, après 1,7% en 2021. Cette performance se justifie grâce à la bonne performance des recettes non liées aux combustibles, la sous exécution des dépenses d'investissement et l'importante réduction des dépenses courantes (de 13% du PIB en 2021 à 10,6% du PIB en 2022). Toutefois, le taux de pression fiscale reste particulièrement faible (11% du PIB en 2022). En 2023, le déficit budgétaire devrait se creuser tout en restant raisonnable, à hauteur de 2,3% du PIB selon le FMI en raison principalement de la hausse des dépenses d'investissement (de 3,7% du PIB en 2022 à 4,5% du PIB en 2023).

Dette publique

Selon la dernière analyse de viabilité de la dette du FMI, le pays demeure en risque de surendettement modéré avec une certaine marge de manœuvre pour absorber les chocs. En effet, en 2022, l'encours de la dette publique a enregistré une importante diminution de 7,2 points de PIB par rapport à 2021 pour s'établir à 33,4% du PIB, et devrait même atteindre 30% du PIB en 2023. Cette tendance se justifie par la pause temporaire du soutien des bailleurs depuis le coup d'Etat mais également par l'appréciation du franc guinéen, conjugué à une croissance dynamique du PIB. Toutefois, certains risques subsistent parmi lesquels : (i) un choc négatif sur les exportations ; (ii) le passage récent à des emprunts extérieurs non concessionnels ou moins concessionnels ; (iii) la présence d'un stock plus important qu'estimé d'arriérés intérieurs. En outre, la dette publique est majoritairement externe (56,6% du total en 2021) et la Chine est le principal créancier du pays. 

 

 


 

 

 

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