GUINÉE
Situation économique et financière
Éléments structurels de l'économie guinéenne
La Guinée présente de très nombreux atouts naturels : une façade maritime, un important potentiel hydrologique et agricole, des frontières partagées avec 6 pays et un sous-sol très riche en minerais (bauxite : 1ère réserve mondiale avec 25% du stock et 2ème producteur mondial), 4 Mds T de réserves de fer, 700 T d’or et 30 à 40 M T de carats de réserves prouvées de diamants. Toutefois, son économie demeure relativement peu diversifiée et structurellement vulnérable aux chocs exogènes, notamment sur les matières premières. (i) Le secteur primaire (30,7 % du PIB en 2022) est principalement structuré autour des activités agricoles et de la pêche ; (ii) le secteur secondaire (28,7 % du PIB) est dominé par les activités minières (bauxite, or et diamant) ainsi que les activités manufacturières ; enfin, (iii) le secteur tertiaire (40,6 % du PIB) est quant à lui porté par le commerce, le transport, les télécommunications, les activités d'administration publiques, les services d’intermédiation financière et d’assurances.
En dépit de ses atouts, les indicateurs socio-économiques de la Guinée demeurent faibles. Avec une population de 15,4 M d’habitants et un PIB de 25,6 Mds USD en 2024 selon le FMI, la Guinée se situe au bas du classement IDH, occupant le 179ème rang sur 193 pays en 2023. Selon l’Institut national de la statistique, un peu moins de la moitié des Guinéens (43,7 %) vivent en dessous du seuil national de pauvreté qui est estimé à 13 717 GNF/personne/jour (1,4 EUR) en 2019. Par ailleurs, l’économie reste encore en grande partie informelle, avec une part estimée à 57,8% du PIB en 2022 et 95,6% des emplois en 2019. En outre, l’espérance de vie à la naissance se situe à 60,7 ans en 2023. La proportion de ménages ayant accès à l’électricité et à l’eau se situent respectivement à 47,7 % et 71 % en 2022 tandis que le taux d’alphabétisation (15 ans et plus) s’établit à 45% en 2021. La Guinée fait également face à de récurrents délestages (en lien avec des pénuries d’eau qui limitent la capacité de production hydroélectrique du barrage de Souapiti) et des difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures depuis l’explosion du dépôt pétrolier de Conakry en décembre 2023.
Conjoncture économique
Après 6,2 % en 2023, la croissance économique a atteint 6,1 % en 2024, porté par le secteur minier, notamment une hausse de la production d’or et de bauxite, ainsi que les investissements liés au lancement du projet de mine de Fer de Simandou. La croissance devrait accélérer dès 2025 pour se situer à 7,1 %, puis s’établir à plus de 10 % en moyenne sur 2026-2029, avec la mise en exploitation du gisement de fer de Simandou.
L’inflation s’est maintenue à un chiffre, soit 8,1 % en moyenne annuelle, en 2024. Selon les projections du FMI, elle devrait fortement décélérer en 2025 pour atteindre 3,5 %. Le déficit courant a atteint 19,3 % du PIB en 2024 et est projeté à 16 % du PIB en 2025. En outre, les réserves de change ont baissé en 2024 pour s’établir à 1,2 mois d’importations, contre 1,9 mois en 2023. Elles devraient rester stable en 2025 à 1,2 mois.
Finances publiques et dette
Selon les données du FMI, le déficit budgétaire s’est creusé en 2024 à 3,1 % du PIB, après 1,8 % du PIB en 2023. Ce creusement du déficit s’expliquerait principalement par une hausse des dépenses budgétaires d’environ 1,3 point de PIB, tandis que les recettes totales et dons sont restés stables. Les recettes fiscales demeurent faibles (14 % du PIB en 2023) relativement au potentiel fiscal estimé autour de 20% du PIB. Pour l’année 2025, le déficit budgétaire devrait s’améliorer pour atteindre 2,8 % du PIB, grâce à une hausse plus importante des recettes et dons comparée à celle des dépenses. Les projections en termes de recettes sont nettement favorables du fait du projet Simandou.
Selon la dernière analyse de viabilité de la dette du FMI, publiée en avril 2024, le pays demeure en risque de surendettement modéré avec une certaine marge de manœuvre pour absorber les chocs. L'encours de la dette publique totale atteint 47,8 % du PIB en 2024. (WEO, avril 2025).