ROYAUME-UNI
Relations économiques bilatérales
Relations économiques bilatérales
Avec 44,6 Md£ d’exportations vers la France et 60,2 Md£ d’importations en 2023, la France est le 4ème partenaire commercial du Royaume-Uni[1]. Le Royaume-Uni est également un partenaire commercial important pour la France : pour les biens, il est son 6ème client, derrière l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis, la Belgique et l’Espagne et son 8ème fournisseur.
Le Royaume-Uni était, en 2023, le premier excédent commercial français (10,8 Md€) derrière Singapour (4,9 Md€). Si les flux bilatéraux ont été affectés par le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne et les conséquences économiques de la crise sanitaire, les liens commerciaux avec le pays se rétablissent progressivement et demeurent puissants. En 2023, la France a exporté 36,8 Md€ de biens[2] vers le Royaume-Uni et 36,7 Md€ de services[3]. Sur la même année, les importations en provenance du Royaume-Uni ont représenté 26,1 Md€ pour les biens et 29,4 Md€ pour les services.
Outre leurs liens commerciaux, le Royaume-Uni et la France sont des investisseurs réciproques importants. Avec un stock d’investissements de 99 Md€ (+ 11% par rapport à 2017), le Royaume-Uni était le 4ème investisseur étranger en France en 2023, derrière les États-Unis, la Suisse et l’Allemagne.
Avec 36,8 Md€ d’exportations et 26,1 Md€ d’importations, le Royaume-Uni était, en 2023, le premier excédent commercial français (10,8 Md€), devant Singapour[4]. Si les flux bilatéraux ont été affectés par le départ du R.-U. de l’Union européenne et les conséquences économiques de la crise sanitaire, les liens commerciaux avec le pays se rétablissent progressivement et demeurent dynamique. En 2023, la valeur des exportations françaises outre-Manche progressaient de +7% par rapport à leur niveau de 2019, tandis que celle des importations françaises depuis le R.-U. progressait de +20%, une hausse notamment expliquée par le poids des importations énergétiques ainsi qu’un effet de hub (la France servant de zone de quasi-transit à l’importation des produits britanniques vers le reste de l’UE). Le Royaume-Uni est le 7e partenaire commercial de la France s’agissant des biens.
Les flux intra-branches entre la France et le R.-U. constituent la majeure partie du commerce bilatéral. En effet, les principaux biens exportés sont l’industrie agro-alimentaire, les voitures et équipements automobiles, l’aéronautique et les machines. Les principaux biens importés depuis le R.-U. concernent également ces catégories : industrie agro-alimentaire et produits agricoles, aéronautique, machines, automobiles et chimie. Le poids qu’avaient pris les importations énergétiques françaises (électricité et hydrocarbures naturels) dans les échanges bilatéraux en 2021, liées d’une part à la guerre en Ukraine et d’autre part à la fermeture de certaines centrales nucléaires, a désormais diminué.
En matière de services, le niveau des échanges s’est rétabli à son niveau pré-Brexit (66 Md€ en 2023)[5]. Les principaux échanges concernent les services professionnels divers, les services financiers, les services de voyage et de transport, ainsi que les services de télécommunications et d’information.
Dominés par les échanges de biens (59%, au premier semestre 2024[6]), les flux commerciaux avec la France représentent 6% du commerce extérieur britannique, faisant de cette dernière le quatrième partenaire commercial du Royaume-Uni, derrière les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Trois ans après le retrait du R.-U. de l’UE et l’entrée en vigueur de l’Accord de commerce et de coopération (ACC), les performances du commerce extérieur britannique ont été modestes. Entre 2018 et 2023, le volume des biens échangés a baissé de -7% et les exportations britanniques seraient inférieures de -13% par rapport à un scénario sans Brexit. Depuis 2019, le déficit de la balance commerciale britannique s’est creusé de +12%. En revanche, le pays parvient à maintenir son statut de puissance exportatrice de services (deuxième exportateur mondial, 470Md£ contre 285Md£ pour la France), derrière les États-Unis. Ainsi, grâce aux poids des services, le R.-U. est le quatrième exportateur mondial, juste devant la France.
Les coûts et frictions liés à la nouvelle frontière douanière et réglementaire (BTOM) et à la fin de la libre circulation des personnes continueront de pénaliser structurellement les échanges de biens et les mobilités des travailleurs. L’Office for Budget Responsibility a estimé que la sortie de l’UE entrainerait une baisse des flux commerciaux du R.-U. de 15 % à long terme.
Malgré le Brexit, l’UE demeure le premier partenaire commercial du R.-U., pesant 52% des échanges de biens en 2023[7]. Cette place du partenaire européen s’explique notamment par la difficulté qu’a le R.-U. à conclure des accords avec des partenaires commerciaux géographiquement éloignés ainsi que le moindre impact de ceux-ci sur son économie. Les conservateurs au pouvoir entre 2010 et 2024 s’étaient employés à mettre en œuvre une stratégie Global Britain, visant à accroître l’attractivité du R-U et à prendre le contrepied du discours selon lequel le Brexit entrainerait un déclin irrémédiable. Cette stratégie a pris un accent commercial marqué, et ambitionnait de positionner le pays au cœur d’un réseau étendu d’accords de libre-échange. Toutefois, les succès ont été modestes (l’Australie, Nouvelle-Zélande et adhésion au partenariat transpacifique (CPTPP)). Depuis leur élection en juillet 2024, les travaillistes ont fait d’une « relance » des relations avec l’UE une priorité politique (trois promesses de campagne : accord vétérinaire, amélioration de la mobilité des artistes en tournée et reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles), tout en maintenant des lignes rouges strictes (pas de participation à l’union douanière ou au marché unique, pas de liberté de circulation).