GABON
Situation économique du Gabon
L’économie gabonaise, durement heurtée par la pandémie de Covid-19, a montré des signes de stabilisation en 2021. L’ensemble de ses comptes, à commencer par le solde budgétaire, devraient bénéficier pleinement en 2022 de la hausse des cours des matières premières.
L'économie gabonaise se remet progressivement des conséquences de la crise sa nitaire.
La situation économique est restée difficile au Gabon en 2021 du fait de la crise sanitaire mondiale et des mesures restrictives bridant l’activité des services. La croissance de ce fait n’a pas rebondi en 2021 (prévision FMI de +1,5% après la baisse de -1,8% en 2020), malgré la hausse du cours des produits pétroliers et de l’industrie du bois. Les prix ont en revanche repris légèrement le chemin de la hausse (+ 2%, projections 2021, contre +1,3% en 2020) du fait de l’augmentation des prix du transport et des matières premières.
Pour 2022, du fait de la dépendance aux cours du pétrole, les prévisions économiques restent conditionnées à l’évolution de la pandémie tant au niveau mondial qu’au niveau gabonais. Si la maîtrise de celle-ci se confirme et si le Gabon n’adopte pas de mesures restrictives additionnelles, alors 2022 pourrait être l’année de la reprise, avec une croissance prévue à +3,9 % par le FMI, soutenue par la hausse de la production de manganèse et de bois ainsi que par le rebond des exportations de pétrole, dont le cours s’est en outre fortement raffermi. Ce qui devrait améliorer la balance des paiements et également le solde budgétaire. Les recettes sont attendues en hausse de 18,6% dans le PLF 2022 alors que les dépenses n’augmentent que de 1% par rapport à la LFR 2021. Le déficit budgétaire devrait ainsi passer de -3,2% du PIB en 2021 à -0,3% en 2022 (après un déficit à -5,4% en 2020). L’inflation devrait quant à elle se stabiliser à +2% en 2022.
Le niveau de la dette publique, jugé préoccupant au premier semestre 2021, pourrait décliner progressivement.
Après avoir atteint 77,4% du PIB en 2020, compte tenu de la chute de l’activité, la dette publique retrouverait son niveau pré-crise dès 2021 à 74,7% avant de décliner progressivement à 56,7% d’ici 2026, grâce à l’assainissement budgétaire et à la reprise économique. Pour l’heure, les services du FMI considèrent que la dette publique reste soutenable mais à un niveau élevé de risques, au regard, notamment, de l'accumulation de nouveaux arriérés. L'inclusion de nouveaux stocks d'arriérés intérieurs (organismes sociaux, période 2018/2019) a en effet renforcé la pression sur la capacité de remboursement du pays.
Le FMI continue d'accompagner le Gabon dans le redressement de son économie.
Le FMI a approuvé début aout 2021 un accord pour trois ans (2021-2024) au titre du mécanisme élargi de crédit pour le Gabon (553,2MUSD) qui repose sur 5 piliers : l’assainissement des finances publiques en vue d’améliorer la viabilité de la dette, tout en protégeant la croissance, l’environnement et les personnes les plus vulnérables, l’amélioration du cadrage et de la gestion du budget, le renforcement de la gestion de la dette publique, la stabilisation du secteur financier et l’inclusion financière, l’amélioration de la gouvernance et la poursuite de la lutte contre la corruption afin de favoriser afin d’améliorer l’environnement des affaires et rendre le climat plus propice à l’investissement.
Au-delà de ces intitulés classiques, le programme entend mettre l’accent sur une meilleure mobilisation des ressources, notamment hors-pétrolières. La principale piste consiste en une remise à plat des exonérations, qui ont longtemps été le seul élément d’attractivité du Gabon. Le FMI évalue à 7% du PIB non pétrolier le montant cumulé de ces exemptions, l'objectif du programme étant de ramener ce niveau à 1,8% du PIB non pétrolier.
L'amélioration de la collecte des recettes sera basée tant sur une modernisation des administrations fiscales (déjà à l'oeuvre avec e-tax et Sydonia) que sur la valorisation fiscale du foncier (les autorités gabonaises travaillent depuis plusieurs mois sur un plan de cadastre devant permettre une meilleure gestion des projets d’infrastructures publiques ainsi que l’instauration de taxes foncières).
En matière de gouvernance, le programme devrait tendre vers plus de transparence dans le domaine pétrolier avec un suivi accru des entreprises publiques (GOC, SOGARA). L’adhésion à l’ITIE, obtenue en octobre dernier, devrait renforcer cette transparence.
Côté dépenses, les principales réformes concernent la gestion des entreprises publiques ainsi qu’une amélioration de la gestion et valorisation des actifs publics sera également recherchée (FGIS, CDC).
Ce nouveau programme viendra soutenir la mise en oeuvre de la politique volontariste de relance économique 2021-2023 (Plan d’accélération de la Transformation) décidée par les autorités gabonaises.
En s’appuyant sur cet accord avec le FMI et l’amélioration de la notation de Fitch en septembre 2021 de CCC à B-, le Gabon a procédé le 17 novembre 2021 à une émission obligataire de 800 M$ d’une maturité de 10 ans avec un taux de 7%.