Relations bilatérales

Les relations économiques bilatérales entre la France et la Finlande

 

En 2024, la Finlande le 42e fournisseur et le 39e client de la France. Le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Finlande passe de 1 Md€ à 560 M€, porté par la baisse des importations (2,6 Mds€, -11 %) et la hausse des exportations (2,1 Mds€, +7 %). En 2023, la France est excédentaire dans les échanges de services (+630 M€, contre +500 M€ en 2022), avec 1,2 Md€ de services exportés (-1 %) et 540 M€ de services importés (-13 %). Les stocks d’investissements directs bilatéraux divergent depuis 2019, avec un stock d’investissements français en Finlande de 3,7 Mds€, et un stock d’investissements finlandais en France de 800 M€. Les investissements bilatéraux sont concentrés dans l’industrie, et portés par la présence de près de 200 filiales françaises en Finlande et autant de filiales finlandaises en France.

 

1/ La France augmente ses exportations et réduit son déficit commercial

Les échanges commerciaux entre la France et la Finlande atteignent environ 5 Mds€ en 2024. La Finlande est le 45e partenaire commercial de la France (-2 places par rapport à 2023), au 39e rang des clients (comme en 2023, 0,4 % des exportations) et au 42e rang des fournisseurs (-3 places, 0,4 % des importations). La France importe 2,6 Mds€ de biens (-310 M€) et en exporte 2,1 Mds€ (+130 M€). Le déficit commercial bilatéral atteint 560 M€, soit une nette amélioration par rapport à 2023 (-1 Md€) et 2022 (-1,3 Md€). Les douanes finlandaises rapportent un déficit français inférieur, à -120 M€, et placent la France au 11e rang des clients (-2 places par rapport à 2023, 3 % des exportations) et au 10e rang des fournisseurs (même place qu’en 2023, 3 % des importations) de la Finlande. Les statistiques finlandaises et françaises étant difficilement réconciliables, cette note privilégie les sources françaises.

Le commerce franco-finlandais reflète les spécialisations des deux économies. Les principaux déficits vis-à-vis de la Finlande concernent trois postes : le bois, papier et carton (-610 M€), les produits métallurgiques et métalliques (-290 M€), et les équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques (-270 M€), dont les machines agricoles et industrielles (-210 M€). Trois secteurs en particulier sont excédentaires : les matériels de transport (270 M€), l’industrie agroalimentaire (140 M€), et la filière chimie, parfums et cosmétiques (130 M€). Le commerce bilatéral en 2024 est marqué par une baisse des importations françaises de machines agricoles et industrielles (-21 %, à 480 M€) et de produits métallurgiques et métalliques (-16 %, à 430 M€)[1], ainsi que par une forte hausse des exportations françaises de matériels de transport (+62 %, à 400 M€)[2], et de produits informatiques et électroniques (+19 %, à 160 M€).

Du côté des échanges de services, la France enregistre un excédent de 630 M€ en 2023. La France exporte 1,2 Md€ de services (-1,2 %) et en importe 540 M€ (-13 %). Les échanges se concentrent sur les « autres services aux entreprises »[3] (870 M€), les transports (160 M€), les télécommunications et services informatiques (150 M€) et les voyages (130 M€). Les principaux excédents concernent les autres services aux entreprises (310 M€), et les services liés à la construction (80 M€). Il convient de noter que les sources finlandaises rapportent un déséquilibre nettement plus réduit (200 M€), avec 1,2 Md€ de services importés de France et 1 Md€ de services exportés (notamment 250 M€ de services liés aux voyages, contre 50 M€ selon les sources françaises).

 

2/ Les investissements directs bilatéraux sont portés essentiellement par l’industrie

Le stock d’IDE français en Finlande est plus élevé que le stock finlandais en France. Selon la Banque de France, en 2023, le stock d’IDE français en Finlande représente 3,7 Mds€, et le stock d’IDE finlandais en France 820 M€. La Finlande est la 32e destination pour les IDE français, et la Finlande est le 35e pays d’origine des IDE en France. Selon les statistiques finlandaises pour l’année 2023 (qui diffèrent des statistiques françaises), la France est le 8e pays pour les IDE entrants en Finlande (3,1 Mds€) et la 19e destination pour les IDE finlandais (1,2 Md€).

Depuis 2019, les IDE sont plus dynamiques de la France vers la Finlande que dans l’autre sens. Jusqu’alors, le stock d’IDE finlandais était plus élevé que le stock français : il a enregistré un pic en 2016 à 14,4 Mds€ (après 1,4 Md€ en 2015) suite au rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia. Depuis 2019, le stock d’IDE finlandais en France s’est progressivement contracté, passant de 1,6 Md€ à 820 M€. Symétriquement, le stock d’IDE français en Finlande a presque triplé, progressant de 1,4 Md€ à 3,7 Mds€. Si le recul des IDE finlandais s’explique par des flux de désinvestissement (-830 M€ sur quatre ans), la hausse du stock d’IDE français en Finlande est liée surtout à la hausse de la valeur des actifs détenus, car les flux d’IDE vers la Finlande n’en expliquent qu’une partie (+890 M€ sur quatre ans).

Le nombre de filiales est relativement élevé dans les deux sens. On compte environ 200 filiales d’entreprises françaises en Finlande (ce qui place la France au 8e rang selon ce critère), pour un effectif cumulé d’environ 13 000 personnes, et un nombre comparable de filiales finlandaises en France, employant environ 8 500 personnes. Les groupes français en Finlande ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 6,3 Mds€ en 2023 (+34 % en un an). Ils se concentrent dans les secteurs de l’énergie, du transport, de la construction et de la finance. Les principales filiales finlandaises en France opèrent dans les télécommunications et les biens d’équipement.



[1] Avec une nomenclature plus fine, on constate que les importations de nickel baissent de 141 M€ à 110 M€, entièrement du fait d’un effet prix (la masse de nickel importée augmentant). Le nickel demeure le premier poste d’importation depuis la Finlande. Les importations de tracteurs baissent de 122 M€ à 68 M€.

[2] Cette hausse s’explique par la livraison à Finnair d’un Airbus A350-900 en décembre, qui compte pour 210 M€ d’exportation.

[3] Cette catégorie rassemble les services de R&D, les services professionnels et de conseil, et les services techniques et liés au commerce.

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