FINLANDE
Commerce extérieur
Le commerce extérieur de la Finlande en 2024
Le déficit commercial de la Finlande, observable depuis 2011, a augmenté en 2024 pour atteindre 2,1 Mds€, après une année proche de l’équilibre en 2023 (-490 M€). Dans un contexte de croissance économique lente en Finlande, les exportations diminuent de 5 % (à 76,2 Mds€) et les importations de 3 % (à 74,3 Mds€). La baisse est moins significative dans les échanges avec l’UE (-2 %) qu’avec les partenaires tiers, à commencer par les Etats-Unis (-15 %) qui passent 1er à 3e débouché. La Russie est un partenaire marginal (moins de 1 % des échanges).
1/ Le déficit commercial de la Finlande se creuse, les exportations reculant davantage que les importations
Le déficit commercial atteint 2,1 Mds€ en 2024, contre 490 M€ en 2023. Les échanges de biens baissent, passant de 153 Mds€ (après 174 Mds€ en 2022) à 147 Mds€ (-4 %). La baisse est plus rapide dans les exportations (-5 %) que les importations (-3 %). Ce recul s’explique par un effet prix lié au ralentissement de l’inflation (-3,5 % pour les prix des exportations, -2,8 % pour les importations), couplé à un effet volume lié à une baisse de la demande (-1,7 % à l’export, -0,6 % à l’import). Alors que l’économie peine à redémarrer, le déficit de la balance énergétique augmente à -4,8 Mds€ (contre -4 Mds€ en 2023), du fait du recul des exportations et des importations de produits pétroliers (-25 % et -9 % respectivement). L’excédent commercial hors énergie se réduit à 2,8 Mds€ (contre 3,5 Mds€ en 2023).
La Finlande est déficitaire dans ses échanges avec l’Europe et l’Asie, et excédentaire avec les Etats-Unis. La Finlande est dépendante de l’Europe et de l’Asie. Les déficits vis-à-vis de l’Europe et de l’Asie sont équivalents à 3,9 Mds€ (-3,6 Mds€ en 2023 pour les deux). Les principaux déficits sont avec la Chine à -3,9 Mds€, la Norvège à -3,2 Mds€, et l’Allemagne à -2,2 Mds€. L’excédent avec les Etats-Unis est de 3,2 Mds€. Les pays de l’UE représentent 58 % des exportations comme des importations. Les premiers partenaires sont l’Allemagne (12,6 % des échanges), la Suède (11,4 %), la Chine (7,4 %), les Etats-Unis (7,3 %) et les Pays-Bas (6,6 %). La France reste en 9e position (3 % ; 2,9 % des importations et 3,2 % des exportations). La part de la Russie est marginale (0,9 %, contre 8,7 % en 2021), à l’importation (1,2 %, contre 11,8 %) comme à l’exportation (0,5 %, contre 5,4 %).
2/ Les exportations reculent, dans un contexte de baisse de la demande mondiale adressée à la Finlande
Les exportations diminuent de 5 %, pour s’établir à 76,2 Mds€, soit 28 % du PIB. Elles avaient diminué de 7 % en 2023, dans un contexte de désinflation et de récession en Finlande (croissance du PIB de -0,9 %). Les exportations diminuent particulièrement à destination des Etats-Unis (-18 %)[1], qui passent de la 1e à la 3e place, derrière la Suède et l’Allemagne (+0 % et +1 % d’exportations respectivement). Les exportations diminuent moins vis-à-vis des partenaires de l’UE (-3 %) que des pays tiers (-9 %). Les exportations vers la Russie continuent de reculer (360 M€ soit -46 %, après -68 % en 2023 et -44 % en 2022) ; la Russie est résiduelle, au 33e rang des débouchés, alors qu’elle était au 5e rang en 2021.
Les exportations des industries manufacturières, socle de l’industrie finlandaise, reculent. Avec la baisse de la demande mondiale adressée à la Finlande, les exportations de machines et équipements reculent de 9 % (à 22,8 Mds€), et celles de fer et d’acier de 11 % (4,9 Mds€). Du fait de la baisse des prix mondiaux, les exportations de produits pétroliers raffinés diminuent de 25 % (à 4,9 Mds€), après -12 % en 2023. Les exportations de bois et papier se maintiennent (11,9 Mds€), avec une augmentation de 1 % pour le papier et le carton (6,4 Mds€). Les industries chimiques enregistrent l’unique hausse notable : leurs exportations augmentent de 5 % (8,1 Mds€), tirées par une progression des produits pharmaceutiques (+23 %, à 2,3 Mds€).
3/ Les importations diminuent, reflets de l’atonie de l’économie nationale
Les importations baissent de 3 %, pour atteindre 74,3 Mds€. Elles avaient diminué de 17 % en 2023 lors de la récession, et continuent d’être tirées vers le bas par la faiblesse de la demande domestique et la stagnation des investissements (croissance du PIB de -0,2 % en 2024). Les importations diminuent depuis les principaux fournisseurs : l’Allemagne (-4 %), la Suède (-2 %), la Norvège (-7 %), les Pays-Bas (-1 %) et les Etats-Unis (-10 %), à l’exception de la Chine (+3 %). Les importations en provenance de l’UE diminuent moins que depuis le reste du monde (-2 % et -5 % respectivement). Avec les sanctions, les importations de la Russie reculent encore (900 M€ soit -28 %, après -78 % en 2023 et -28 % en 2022) ; de 2e fournisseur de la Finlande en 2021, la Russie passe au 16e rang en 2024.
Les importations de biens intermédiaires et d’équipement reculent particulièrement, en miroir de la contraction de la demande interne. Pour le principal poste, les machines et matériels de transport, les importations reculent de 6 % (à 25,5 Mds€) : -9 % pour les voitures et véhicules terrestres (6,5 Mds€), -9 % pour les machines et appareils électriques (5,9 Mds€), -6 % pour les machines industrielles basiques (3,6 Mds€), et -10 % pour les machines industrielles spécialisées (2 Mds€). Les importations de carburants et lubrifiants diminuent de 9 % (10,1 Mds€), et celles d’autres biens intermédiaires industriels de 3 % (22,6 Mds€). Dans le détail, les produits chimiques reculent de 3 % (8,5 Mds€), et le fer et l’acier de 16 % (1,7 Md€). Tirées par la baisse des cours, les importations de pétrole diminuent de 9 % (8,3 Mds€), et encore davantage depuis la Norvège (-17 % ; 3,8 Mds€) et les Etats-Unis (-31 % ; 770 M€). Les importations de gaz augmentent de 4 % (1,1 Md€) et se réorientent : -35 % pour le GNL en provenance des Etats-Unis (330 M€) et +249 % pour celui en provenance de Norvège (560 M€). Seule exception notable, les importations alimentaires augmentent de 3 % (5,3 Mds€).
[1] Cette diminution s’explique par une baisse des exportations de matériels de transport (-93 %), attendue après la livraison d’un navire de croisière en 2023 par le chantier naval Meyer Turku à Royal Caribbean (1,9 Md€), ainsi qu’une baisse des exportations de produits pétroliers (-34 %). Les exportations augmentent pour les produits chimiques (+38 %), les machines industrielles (+15 %) et le bois et papier (+8 %). Il convient de noter que deux livraisons de navires de croisière (estimés entre 1,5 et 2 Mds€) aux Etats-Unis sont prévues en 2025 et 2026.