Les échanges bilatéraux entre la France et l’Espagne en 2017

Notre solde commercial avec l’Espagne est excédentaire en 2017 (770 M €) ; il se contracte néanmoins légèrement par rapport à l’année précédente (-7,1 %). Les exportations françaises en Espagne, bien que dynamiques en 2017 (+6,9 % a/a), ne compensent pas les importations en provenance d’Espagne, très soutenues sur la période (+7,3 % a/a). Ce repli du solde repose en partie sur le creusement de notre déficit en matériels de transport, plus particulièrement sur nos échanges en aéronefs et engins spatiaux.      

La part de marché à l’import de la France en Espagne diminuerait à 11 % (données provisoires des douanes espagnoles), alors que celle de l’Espagne en France se stabiliserait (6,4 %) par rapport à 2016 (douanes françaises).

 

1. La France enregistre un excédent commercial de 770 M € en 2017.

En 2017, pour la 4ème année consécutive, la France dégage un excédent commercial vis-à-vis de l’Espagne, néanmoins orienté à la baisse. Les exportations françaises en Espagne enregistrent une croissance annuelle de 6,9 % a/a, pour atteindre 35,5 Md € en 2017. Cependant, les importations ont été plus dynamiques sur l’année (+7,3 % a/a), pour atteindre 34,8 Md €. L’excédent commercial de la France est par conséquent en légère baisse par rapport à 2016 (-7,1 % a/a) pour s’établir à 770 M €. 

Après avoir atteint un pic à 8,7 Md € en 2006, l’excédent commercial de la France vis-à-vis de l’Espagne s’est contracté de manière ininterrompue pour finalement se convertir en déficits de 1,8 Md € en 2012 et 2013. La reprise économique en Espagne, tirée par la consommation privée, a dynamisé les importations espagnoles, notamment celles en provenance de France, et a permis à celle-ci de renouer avec un excédent commercial avec l’Espagne en 2014, qui s’est renforcé en 2015. La dynamique sur les exportations françaises vers l’Espagne se poursuit en 2017, même si l’excédent commercial se réduit pour la 2ème année consécutive (Cf. Graphique 1).

En ce qui concerne les principales évolutions sectorielles du solde commercial de la France vis-à-vis de l’Espagne, nos excédents commerciaux en produits énergétiques et en « autres produits industriels » –en particulier les produits chimiques, parfums et cosmétiques– se renforcent par rapport à 2016 (respectivement +48 % a/a et +28,3 % a/a), alors que notre déficit en matériels de transport –creusé surtout par le poste « aéronefs et engins spatiaux »– s’accentue (+36,6 % a/a) (Cf. Graphique 2).

2. La part de marché de la France en Espagne diminuerait pour s’établir à 11 %.

Sur l’année, les exportations françaises en Espagne connaissent une croissance soutenue (+6,9 % a/a en 2017 contre +1,9 % a/a en 2016), pour atteindre 35,5 Md €. Cette croissance agrégée résulte d’évolutions sectorielles contrastées (Cf. Graphique 3). Les exportations en « autres produits industriels », et plus particulièrement en produits métallurgiques et métalliques (2 points de contribution) et en produits chimiques, parfums et cosmétiques (1,5 point de contribution) sont particulièrement dynamiques. Les augmentations en valeur de nos exportations en produits énergétiques et en produits pétroliers raffinés, portées par la hausse du cours du baril de pétrole, contribuent également très favorablement à la croissance des exportations totales françaises en Espagne[1]. Elles permettent de compenser, notamment, la contraction de nos exportations en matériels de transport (-0,3 point de contribution)[2].    

D’après les données provisoires des douanes espagnoles[3], la part de marché de la France en Espagne diminuerait en 2017, à un niveau cependant toujours supérieur à ceux atteints pendant la crise (Cf. Graphique 5)[4]. Selon les douanes espagnoles, les importations espagnoles en provenance du monde entier augmenteraient plus fortement sur l’année que celles en provenance de France. La part de marché française en Espagne diminuerait donc pour atteindre 11% (-0,3 pp). Elle resterait supérieure aux niveaux atteints pendant la crise, entre 2010 et 2015, et surtout au creux connu en 2012 (10,6 %). La part de marché française demeurerait toutefois inférieure à celle qui prévalait au début des années 2000 (atteignant jusqu’à 16,7 %) et à celle de son voisin allemand (12,9 %)[5].

La France reste ainsi le deuxième fournisseur de l’Espagne –derrière l’Allemagne et devant la Chine, l’Italie et les Etats-Unis (Cf. Tableaux 2). Avec une part de marché à l’export de 15 % en 2017 (-0,2 pp par rapport à 2016), elle est par ailleurs le premier client de l’Espagne, loin devant l’Allemagne (11,2 % de part de marché).

3. La part de marché espagnole en France se stabilise à 6,4 % en 2017.

Les importations françaises en provenance d’Espagne sont particulièrement dynamiques en 2017 (+7,3 % a/a) et atteignent 34,8 Md €. Les principaux secteurs contributeurs sont (Cf. Graphique 4) : (i) les « autres produits industriels » (+3,2 pp de contribution) et plus particulièrement les produits métallurgiques et métalliques (+2,3 pp) ; (ii) les produits pétroliers raffinés (+1,3 pp) ; (iii) les produits des industries agroalimentaires et les matériels de transport (+1,1 pp), principalement les aéronefs et engins spatiaux (+0,9 pp)[6]. En revanche, les importations en produits pharmaceutiques se contractent et contribuent négativement à la croissance des importations françaises en provenance d’Espagne (-0,2 pp), tout comme –dans une moindre mesure– celles en produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture.

La part de marché de l’Espagne en France est à son niveau le plus haut depuis 10 ans (Cf. Graphique 6). Si les importations françaises en provenance d’Espagne sont dynamiques, les importations françaises vis-à-vis du reste du monde augmentent également fortement sur l’année (6,6 % a/a), menant à une stabilisation de la part de marché de l’Espagne en France, à son plus haut niveau depuis 10 ans (6,4 %). L’Espagne demeure le 6ème fournisseur de la France derrière l’Allemagne, la Chine, l’Italie, la Belgique et les Etats-Unis (Cf. Tableau 3). Avec une part de marché à l’export de 7,7 % en 2017 (+0,2 pp par rapport à 2016), l’Espagne reste le deuxième client de la France, très loin derrière l’Allemagne (14,8 % de part de marché).


[1] Les exportations en produits pétroliers raffinés et en hydrocarbures augmentent respectivement de 111 % et 46 % a/a en 2017, contribuant respectivement à hauteur de 0,6 point et 0,8 point à la croissance des exportations totales françaises en Espagne.

[2] La contraction des exportations en matériels de transport s’explique avant tout par celle en aéronefs et engins spatiaux (-1,4 point de contribution), alors que les exportations d’automobiles et de leurs composants sont à la hausse en 2017 et contribuent positivement à la croissance des exportations totales françaises en Espagne.

[3] La note sera actualisée une fois disponibles les données définitives pour 2017.

[4] Les données sur le commerce extérieur de l’Espagne sont provisoires pour 2017. Les variations annuelles sont calculées avec les données actualisées (Datacomex) des années antérieures.

[5] A noter cependant que la part de marché allemande en Espagne diminue de 0,5 point en 2017 par rapport à 2016. 

[6] A noter que les importations françaises d’automobiles depuis l’Espagne sont à la baisse en 2017 (-0,1 %).

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