Les échanges bilatéraux de biens entre la France et l’Espagne en 2019

Notre excédent commercial avec l’Espagne se dégrade en 2019 et atteint 191 M €, soit une baisse de -85 % par rapport à 2018 (1,2 Md €). Les exportations françaises sont à la baisse (- 1,2 %) à 37,2 Md € et les importations atteignent 37 Md € (+1,6 %). La France reste le 2ème fournisseur de l’Espagne (10,4 % part de marché) derrière l’Allemagne (12,4%). L’Espagne perd une place devient le 6ème fournisseur de la France (6,5 % part de marché) derrière l’Allemagne, la Chine, l’Italie, les Etats-Unis et la Belgique.

1. La France enregistre vis-à-vis de l’Espagne un excédent commercial de 191 M€

Les exportations françaises en Espagne enregistrent une baisse annuelle de -1,2 % a/a pour atteindre 37,2 Md € en 2019. Elles baissent notamment en matériel de transport (-2,4 % à 9,2 Md €) et équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (-2,9 % à 5,6 Md €). Les importations ont d’une autre part progressé légèrement sur l’année (+1,6 % a/a, à 37 Md €), principalement en matériel de transport (+3 %, 10,3 Md €) et produits agroalimentaires (-0,9 %, 4,5 Md €).

L’excédent commercial de la France est par conséquent en forte baisse par rapport à 2018, à 191 Md € (contre 1,2 Md € l’année antérieure). Il est à son plus bas niveau depuis 2013. Après avoir atteint un pic à 8,7 Md € en 2006, le solde commercial de la France vis-à-vis de l’Espagne s’est contracté de manière ininterrompue pour devenir déficitaire de 1,8 Md € en 2012 et 2013 (cf. graphique 1). La reprise économique en Espagne, si elle était tirée par les exportations, a également vu la croissance de la consommation intérieure dynamiser les importations espagnoles, notamment celles en provenance de France ; le commerce bilatéral est redevenu excédentaire à partir de 2014.

En ce qui concerne les principales évolutions sectorielles, notre déficit en matériels de transport se creuse fortement (de -0,5 Md € en 2018 à -1 Md € en 2019 ; +102 % a/a) (cf. graphique 2). Nos déficits en produits pétroliers raffinés et coke (de -0,8 Md € en 2018 à -1,1 Md € en 2019 ; +31,4 % a/a) et en produits agricoles (hausse de 15,9 % a/a) se dégradent également. Dans ces secteurs, on relève notamment la détérioration du déficit des véhicules automobiles (-2,4 Md € en 2018 à -3 Md € en 2019 ; +25 % a/a) (cf. Tableau 1).

2. La part de marché de la France en Espagne diminue à 10,4 %

Les exportations françaises enregistrent une légère baisse de -1,2 % a/a en 2019. Elle concerne tous les secteurs, à l’exception des « autres produits industriels » (cf. Graphique 3). Les baisses sectorielles les plus prononcées ont été enregistrées par les produits pétroliers raffinés et coke (-40,9 % a/a ; -0,6 pp de contribution), les matériels de transport (-2,4 % a/a ; -0,6 pp) et les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (-2,9 % a/a ; -0,4 pp). Par produits, les exportations de véhicules automobiles (-4,5 % a/a ; -0,6 pp), d’électricité (-31,3 % a/a ; -0,6 pp) et de produits du raffinage du pétrole (-40,6 % a/a ; -0,6 pp) ont contribué à cette baisse. Néanmoins, la vente d’aéronefs et engins spatiaux (+8,2 % a/a ; +0,4 pp), de parfums et produits pour la toilette (+9,9 % a/a ; +0,3 pp) et de gaz naturel, liquéfié ou gazeux (+18,8 % ; +0,4 pp) ont permis d’atténuer cette diminution.

La part de marché de la France en Espagne diminue en 2019 pour la 3e année consécutive. Selon les douanes espagnoles, le total des importations espagnoles augmenterait à un rythme un peu plus soutenu sur l’année que les importations en provenance de France. La part de marché française en Espagne diminuerait donc légèrement pour atteindre 10,4 % (-0,4 pp) (cf. Graphique 5). Elle est dès à présent inférieure aux niveaux atteints pendant la crise, entre 2010 et 2015 et au creux atteint en 2012 (10,6 %). Elle s’éloigne davantage du niveau qui prévalait au début des années 2000 (jusqu’à 16,7 %). La France est derrière l’Allemagne (12,4% de parts de marché) et devant la Chine, l’Italie et les Etats-Unis (cf. tableau  2). Avec une part de marché à l’export qui serait de 15,1 % en 2019 (-0,1 pp par rapport à 2018), la France resterait par ailleurs le premier client de l’Espagne, loin devant l’Allemagne (10,7 % de part de marché).

3. La part de marché espagnole en France se stabilise à 6,5 % en 2019

Les importations françaises ralentissent à +1,6 % a/a en 2019. La croissance des importations françaises en provenance d’Espagne est moins dynamique en 2019 qu’en 2018 (+1,6 % a/a contre +3,4% a/a, respectivement). Elles atteignent 37 Md € en 2019. Les secteurs contribuant à cette évolution sont le matériel de transport (+27,7 % a/a ; +0,8 pp) et les « autres produits industriels » (+36,7 % a/a ; +0,5 pp de contribution) (cf. Graphique 4). Par produits, on relève les achats de véhicules automobiles (+5,1 % a/a ; +1 pp), des légumes et melons, racines et tubercules (+8,9 % a/a ; +0,3 pp) et des équipements électriques et électroniques automobiles (+49,5 % a/a ; +0,2 pp). En revanche, les importations en aéronefs et engins spatiaux se contractent et contribuent négativement à la croissance des importations françaises en provenance d’Espagne (-20,2 % a/a ; -0,2 pp), tout comme celles en huiles et graisses (-10,2 % a/a ; -0,2 pp) et en vins de raisin (-22,9 % ; -0,2 pp).

La part de marché de l’Espagne en France n’évolue pas depuis 4 ans. Les importations françaises en provenance d’Espagne augmentent à un rythme similaire à celui des importations françaises vis-à-vis du reste du monde, la part de marché de l’Espagne en France restant stable depuis 4 ans (6,5 %) (cf. graphique 6). L’Espagne perd cependant une place et devient le 6ème fournisseur de la France derrière l’Allemagne, la Chine, l’Italie, les Etats-Unis et la Belgique (cf. Tableau 3). Avec une part de marché à l’export de 7,5 % en 2019 (-0,3 pp par rapport à 2018), l’Espagne perd une place au profit de l’Italie et constitue le 4ème client de la France, très loin derrière l’Allemagne (14,1 % de part de marché).

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