Les échanges bilatéraux de biens entre la France et l’Espagne en 2018

Principales données pour 2018 [1]

 
  • Notre solde commercial avec l’Espagne est excédentaire en 2018 (1,2 Md €) ; il triple presque l’excédent de l’année précédente (0,4 Md €).
    • Importations françaises en provenance d’Espagne : 36,3 Md € (+3,2%), principalement en matériel de transport, 9,9 Md € (+0,2%) ; Produits agroalimentaires, 4,5 Md € (+1,4%) ; Produits métallurgiques et métalliques, 3,8 Md € (+8,3%)
    • Exportations françaises vers l’Espagne : 37,5 Md € (+5,3%), principalement en matériel de transport, 9,4 Md € (+13,6%) ; Equipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique, 5,7 Md € (+1,1%) ; Produits chimiques, parfums et cosmétiques, 4,0 Md € (+0,8%)
  • La France reste le deuxième fournisseur de l’Espagne (à l’origine de 10,8% du total des importations selon les douanes espagnoles) derrière l’Allemagne (12,6% de parts de marché) et devant la Chine, l’Italie et les Etats-Unis
  • Les importations en provenance d’Espagne représentent 6,5 % du total des importations françaises. L’Espagne gagne une place aux dépens des Etats-Unis dans le classement des principaux pays de provenance et devient le 5ème fournisseur de la France derrière l’Allemagne, la Chine, l’Italie et la Belgique.

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1. La France enregistre vis-à-vis de l’Espagne un excédent commercial de 1,2 Md € en 2018.

En 2018, pour la 5ème année consécutive, la France dégage un excédent commercial vis-à-vis de l’Espagne. Les exportations françaises en Espagne enregistrent une croissance annuelle de 5,3 % a/a, pour atteindre 37,5 Md € en 2018. La croissance des importations a été moins dynamique sur l’année (+3,2 % a/a) ; elles atteignent 36,3 Md €. L’excédent commercial de la France est par conséquent en forte hausse par rapport à 2017 pour s’établir à 1,2 Md € (contre 0,4 Md € l’année antérieure). Il est à son plus haut niveau depuis 2009.  

Après avoir atteint un pic à 8,7 Md € en 2006, l’excédent commercial de la France vis-à-vis de l’Espagne s’est contracté de manière ininterrompue pour finalement se convertir en déficit de 1,8 Md € en 2012 et 2013 (cf. graphique 1). La reprise économique en Espagne, si elle était tirée par les exportations, a également vu la croissance de la consommation intérieure dynamiser les importations espagnoles, notamment celles en provenance de France ; le commerce bilatéral est redevenu excédentaire à partir de 2014.

En ce qui concerne les principales évolutions sectorielles, notre déficit en matériels de transport s’améliore fortement (de -1,7 Md € en 2017 à -0,6 Md € en 2018). Notre déficit agricole s’améliore également (réduction de 7 % a/a), alors que celui en produits des industries agroalimentaires se creuse (hausse de 5 % a/a). Les catégories de produits que nous échangeons le plus avec notre voisin ibérique, c’est-à-dire les produits chimiques et les produits métallurgiques et métalliques, ont quant à elles connu une évolution défavorable pour la France puisque leur solde vis-à-vis de l’Espagne, positif pour la première catégorie et négatif pour la seconde, s’est dégradé (de 12% et de 61%, respectivement) (cf. graphique 2).

 

2. La part de marché de la France en Espagne diminuerait à 10,8 %.

La croissance agrégée des exportations françaises vers l’Espagne résulte d’évolutions sectorielles contrastées (Cf. Graphique 3). La croissance des exportations en matériels de transport est particulièrement dynamiques (+13,6 % a/a) et contribue en grande partie à la hausse globale des exportations françaises en Espagne (3,2 points de contribution). Dans le détail, ce sont surtout les exportations en aéronefs et engins spatiaux (2,2 points de contribution) qui portent cette croissance. Les exportations de véhicules automobiles, qui représentent plus de 13 % des exportations françaises vers l’Espagne, jouent également un rôle important (1 point). Les augmentations en valeur de nos exportations pour un certain nombre de produits industriels, et particulièrement les produits sidérurgiques de base, l’aluminium, les parfums et les préparations pharmaceutiques (0,2 point chacun) y contribuent également favorablement. Elles permettent de compenser, notamment, la contraction de nos exportations en hydrocarbures naturels et en produits informatiques, électroniques et optiques (-5,1 % a/a et -3,1 % a/a, respectivement).    

D’après les données provisoires des douanes espagnoles, la part de marché de la France en Espagne diminuerait en 2018 pour la deuxième année consécutive (Cf. Graphique 5). Selon les douanes espagnoles, le total des importations espagnoles augmenterait à un rythme un peu plus soutenu sur l’année que les importations en provenance de France. La part de marché française en Espagne diminuerait donc légèrement pour atteindre 10,8 % (-0,2 pp). Elle resterait similaire aux niveaux atteints pendant la crise, entre 2010 et 2015, et supérieure au creux connu en 2012 (10,6 %). La part de marché française demeurerait toutefois inférieure à celle qui prévalait au début des années 2000 (jusqu’à 16,7 %).

La France resterait ainsi le deuxième fournisseur de l’Espagne –derrière l’Allemagne (12,6% de parts de marché) et devant la Chine, l’Italie et les Etats-Unis (Cf. Tableaux  2). Avec une part de marché à l’export qui serait de 15,1 % en 2018 (+0,1 pp par rapport à 2017), la France resterait par ailleurs le premier client de l’Espagne, loin devant l’Allemagne (10,8 % de part de marché).

 

3. La part de marché espagnole en France se stabilise à 6,5 % en 2018.

La croissance des importations françaises en provenance d’Espagne est moins dynamiques en 2018 qu’en 2017 (+3,2 % a/a contre +7,7% a/a, respectivement). Elles atteignent 36,3 Md € en 2018. Les produits industriels comme les produits métallurgiques et métalliques (+0,8 pp), les produits en caoutchouc et en plastique (+ 0,5 pp) et les produits chimiques, parfums et cosmétiques (+0,5 pp) sont les principaux secteurs qui contribuent à la croissance (cf. graphique 4). En revanche, les importations en textiles, habillement, cuir et chaussures se contractent et contribuent négativement à la croissance des importations françaises en provenance d’Espagne (-0,2 pp), tout comme celles en produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (-0,1 pp).

La part de marché de l’Espagne en France n’évolue pas depuis 3 ans (Cf. Graphique 6). Les importations françaises en provenance d’Espagne augmentent au même rythme que les importations françaises vis-à-vis du reste du monde (3,6 % a/a), menant à une stabilisation de la part de marché de l’Espagne en France, au même niveau depuis 3 ans (6,5 %). L’Espagne gagne une place aux dépens des Etats-Unis et devient le 5ème fournisseur de la France derrière l’Allemagne, la Chine, l’Italie et la Belgique (Cf. Tableau 3). Avec une part de marché à l’export de 7,8 % en 2018 (+0,1 pp par rapport à 2017), l’Espagne perd une place au profit des Etats-Unis et constitue le troisième client de la France, très loin derrière l’Allemagne (14,6 % de part de marché).

 

[1] Pour des raisons de différences méthodologiques, et notamment de seuil de prise en compte statistique, les données françaises et espagnoles divergent : par rapport à leurs homologues espagnoles, les douanes françaises surestiment les exportations françaises vers l’Espagne en 2018 (+ 3 Md €) et sous-estiment les importations depuis l’Espagne (-6,7 Md €).

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