ESPAGNE
Le commerce extérieur de l'Espagne en 2019
Le déficit commercial de biens de l’Espagne diminue de -7 % en 2019 par rapport à 2018, pour atteindre 32 Md €. Cette évolution résulte d’une croissance des exportations en valeur (+1,7 % a/a) plus soutenue que celle des importations (+0,8 % a/a). Le ralentissement de la croissance des exportations en 2019 s’explique particulièrement par la contraction des ventes en matières premières et en énergie (-8 % a/a respectivement). La situation commerciale hors énergie s’est amélioré : le déficit commercial hors énergie atteint 8,7 Md € en 2019 (9,6 Md € en 2018).
1. Les déficit commercial total et hors énergie s'améliorent légèrement
En 2019, le solde commercial de biens s’améliore pour s’établir à -32 Md € (-7 % g.a), les importations ayant été moins dynamiques que les exportations (cf. annexes 1 et 2). La croissance des exportations (+1,7 %) est toutefois la plus faible depuis 2009 (cf. annexe 4), alors que les importations enregistrent leur taux le plus bas (+0,8 %) depuis 2016 (-0,4 %).
Hors secteur énergétique, le déficit commercial se réduit également, passant de 9,6 Md € à 8,7 Md € (cf. annexes 1 et 2). Par secteur, les soldes commerciaux se sont améliorés pour les produits alimentaires, les matières premières et pour l’ensemble regroupant les « autres marchandises » (cf. annexe 3). Les exportations espagnoles hors énergie ont été légèrement plus dynamiques (+2,5 % a/a) que les importations hors énergie (+2,1 % a/a).
Le ralentissement de la croissance du commerce extérieur de l’Espagne en 2019 s’explique principalement par la contraction des échanges dans le secteur de l’énergie et des matières premières. A contrario, le secteur des biens d’équipement est le 2ème contributeur à la croissance des exportations et le 1er pour les importations. (cf. annexe 5).
La zone euro reste la destination de plus de la moitié des exportations en 2019. Le solde commercial hors énergie vis-à-vis de la zone euro est excédentaire et a presque doublé par rapport à l’année précédente (8,2 Md € en 2019 contre 5,6 Md € en 2019). Cependant, le poids de la Chine dans les importations espagnoles reviennent à la hausse suite à deux années de baisse (cf. annexe 8) ; elle reste de loin le pays avec lequel l’Espagne enregistre le déficit commercial le plus élevé –la Chine représentant 70 % du déficit espagnol–, suivie de l’Allemagne (cf. annexe 7).
2. Ralentissement plus prononcé des importations que des exportations
En 2019, les exportations sont de moins en moins dynamiques, mais toujours à la hausse (+1,7 %). Elles relèvent principalement des biens semi-manufacturés (25 %), des biens d’équipement (20 %), des produits alimentaires (17 %) et du secteur automobile (15 %) (cf. annexe 6). Suite à deux années consécutives à la baisse et sans contribution à la croissance en 2018, les exportations de produits alimentaires enregistrent une hausse de +5,7 % (+0,9 pp de contribution) (cf. annexe 5). Les exportations en biens d’équipement sont plus dynamiques en 2019 (+3,6 %) qu’en 2018 (+1,2 %). Par produit, les principaux contributeurs à la croissance des exportations sont les matériels de transport, les produits de viande et les produits chimiques (+0,6 pp respectivement). Ces derniers constituent la 1ère catégorie de produits exportés par l’Espagne, représentant 15,3 % des exportations totales.
Les importations ralentissent considérablement (+0,8 % en 2019). Les secteurs ayant le plus de poids dans les importations espagnoles en 2019 sont les biens semi-manufacturés (23 %), les biens d’équipement (21 %) et le secteur énergétique (14 %) (cf. annexe 6). L’augmentation de la facture énergétique de 2018 (+17,8 %) a été nuancée en 2019, avec une baisse de -7 % des importations du secteur (-1,1 pp de contribution). D’autre part, la croissance des importations des biens d’équipement (+3,9% a/a ; +0,8 pp) et des biens manufacturés de consommation (+5,1 % a/a ; +0,6 pp) a permis de maintenir une évolution positive. Par produit, les principaux contributeurs à la croissance des importations sont les produits chimiques (+0,7 pp) et les produits textiles (+0,4 pp).
3. Les pays de l’UE diminuent leurs parts de marché en Espagne en 2019
La croissance des échanges entre l’Espagne et l’UE ralentit (+3,3 % a/a en 2018, +0,8 % en 2019 pour atteindre 357 Md €). La part de l’UE dans le total du commerce extérieur espagnol augmente pour les exportations (64,7 %) et diminue pour les importations (52,6 %).
Les principaux fournisseurs de l’Espagne sont l’Allemagne, la France, la Chine, l’Italie et les Etats-Unis (cf. annexe 8). La Chine est le premier fournisseur de produits manufacturés et de biens de consommation durable, et le deuxième concernant les biens d’équipement (derrière l’Allemagne). La France reste le deuxième fournisseur et se positionne sur des secteurs variés (1er fournisseur en produits alimentaires et matières premières) mais est devancée par l’Allemagne notamment dans les secteurs des biens semi-manufacturés, des biens d’équipement et de l’automobile.
Les principaux clients de l’Espagne sont la France, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal et le Royaume-Uni (cf. annexe 8). La France représente un partenaire central pour l’Espagne puisqu’elle est le premier pays de destination des exportations espagnoles dans tous les secteurs, hormis l’automobile (l’Allemagne est en tête), les matières premières (derrière la Chine) et l’ensemble des « autres marchandises (1e Royaume-Uni ; 2e Italie).