Commerce extérieur de l'Egypte

Le commerce extérieur sur l'exercice 2021/22 :

L’Egypte présente un déficit commercial structurel important (43,4 Mds USD soit 9,1 % du PIB en 2021/22) en raison d'un appareil exportateur encore insuffisant et d’une part conséquente d’importations incompressibles.

En 2021/22, l’Egypte a exporté un total de 43,9 Mds USD de biens, en hausse de 53,1 % en un an. Les exportations d’hydrocarbures (41,4 % des exportations totales contre 31 % l’année dernière) sont en forte progression de 109,1 % à 18 Mds USD. La demande croissante de gaz en Europe, la hausse des importations de gaz en provenance d’Israël et les efforts de rationalisation ont vu les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) augmenter de 7 % en volume. Les exportations hors-hydrocarbures, ont quant à elles augmenté de 29,1 % sur l’exercice 2021/22 à 25,9 Mds USD représentant 58,6 % des exportations totales. Elles sont constituées à 37,1 % de produits finis (phosphates, engrais, produits textiles, produits pharmaceutiques, etc.), à 13,5 % de produits semi-finis (or, produits organiques et de plastique, etc.), enfin à 8 % de matières premières (produits agricoles et coton).

En termes de répartition géographique, l’Union Européenne se maintient en 1ère position parmi les régions-clients de l’Egypte, absorbant 28,6 % de ses exportations à 12,6 Mds USD (+43,1 %) mais sa position relative s’affaiblit au fil des ans (35,7 % de part de marché en 2018/19 et avec une moyenne sur les cinq dernières années de 32 %). Les pays arabes conservent leur 2ème position, absorbant 14,4 % des exportations égyptiennes à 7,6 Mds USD contre 23,5 % en 2020/21, talonné de près par les autres pays européens qui ont vu la part des exportations égyptiennes progresser de 184 % à 7,5 Mds USD (principalement en raison de la forte hausse des exportations d’hydrocarbures vers la Turquie, qui joue le rôle de plateforme régionale). Les ventes à destination des pays asiatiques s’accélèrent également de 55 % à 6,8 Mds USD tandis que les exportations à destination de l’Afrique restent marginales (2 %).

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L’Egypte est structurellement dépendante des importations, que ce soit pour son approvisionnement en denrées stratégiques (matières premières agricoles, notamment le blé, le maïs, le sucre…), en intrants pour son industrie manufacturière ou en biens de consommation pour son marché intérieur de 103 millions d’habitants. Ainsi, le pays a importé pour 87,3 Mds USD de biens en 2021/2022, en hausse de 23,4 % en un an. A l’instar des exportations, les importations d’hydrocarbures sont également en forte hausse de 57,4 % à 13,5 Mds USD. Les importations hors hydrocarbures sont en hausse de 18,7 % en 2021/2022 à 73,8 Mds USD (84 % des importations totales du pays). Parmi les importations hors hydrocarbures de l’Egypte, 33,9 % concernaient des biens intermédiaires (pièces détachées, composés organiques et inorganiques, polypropylène etc….), 25,2 % des biens de consommation, durables (véhicules, appareils électroménagers, télévisions etc…) ou non-durables (médicaments, textiles, viandes, produits laitiers, produits de la pêche etc…), 11,5 % des biens dits « d’équipement » (ordinateurs, pompes, équipements de télécommunication etc…) et 11 % des matières premières (blé, maïs, minerais de fer etc…). 

En termes de provenance géographique, les parts de marché des principaux fournisseurs ont évolué. L’Union Européenne n’est plus le 1er fournisseur de l’Egypte, dépassé par l’Asie (26 % de parts de marché) et les pays arabes (21,7 %). Ainsi l’Union Européenne détient 20,8 % de parts de marché contre 27,3 % en 2020/21 et 28,6 % en 2019/20. Sa position a été fragilisée par la baisse des ventes de matériaux de transport, notamment de véhicules (-33 % à 1 Md USD). A l’inverse les importations en provenance des pays arabes et dans une moindre mesure les pays asiatiques ont été soutenues par la hausse des produits pétroliers.

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Les échanges commerciaux de l’Egypte sont à l’image de son tissu industriel, centré sur des productions à faible valeur ajoutée ou à forte intensité capitalistique, avec comme principaux produits excédentaires le gaz naturel (6,6 Mds USD), les engrais (1,7 Md USD) et les fruits et légumes (1,2 Md USD). Ainsi l’ensemble des grands postes commerciaux en dehors des hydrocarbures s’affichent en déficit ; le poste des produits et équipements électriques continue d’être le plus déficitaire à -10,9 Mds USD, suivi par les céréales et oléagineux (-7,5 Mds USD, +27,6 %), les matériels de transport (-5,2 Mds USD, -8,6 %) et l’agroalimentaire (-4,8 Mds USD, +64,7 %). Plus particulièrement, cinq produits contribuent à plus du tiers du déficit (près de 40 %) : le blé (-2,4 Mds USD, +13,6 %), le maïs (-2,7 Mds USD, +27 %), le soja (-2,3 Mds USD, +71,9 %), les produits pharmaceutiques (-4 Mds USD), l’acier et le métal (-3,1 Mds USD), les produits pétroliers (-2,2 Mds USD) et les véhicules automobiles (-2 Mds USD).

 

 

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