Relation bilatérale

  • Commerce bilatéral

    La mise en place de l’accord de libre-échange entre l’UE et l’Equateur permet de lever progressivement les barrières au commerce bilatéral, de moins en moins nombreuses. Les exportations de l’UE vers l’Equateur ont augmenté de 9,3 % entre 2017 (entrée en vigueur de l’accord) et 2019. Cependant, elles ont diminué de 32,5 % en 2020, revenant à leur niveau de 2016 du fait de la crise sanitaire et de la structure des exportations européennes, composées en grande partie de biens de capital et de biens haut de gamme. Les volumes échangés entre l’Equateur et l’UE en 2021 ont connu une croissance de 19 % (5,5 Mds EUR), le solde commercial continuant d’être positif pour l’Equateur (+1,3 Mds EUR / +86,4 MEUR au 1T 2022). En 2022, les difficultés d’accès au marché recensées ont principalement concerné le secteur agricole : ralentissement des procédures d’habilitation d’établissements exportateurs, mauvaise gestion (volontaire) des quotas prévus dans l’accord pour certains produits (lait en poudre par exemple) et non-automaticité de l’octroi de licences à l’importation.

    En 2021, les exportations françaises enregistrent une augmentation de 15 % (+20,6% en g.a. au S1 2022), totalisant 123 MEUR (72 MEUR au S1 2022), après une contraction de 37,5 % en 2020, quand elles avaient retrouvé leur niveau de 2016, avant la mise en place de l’accord. L’Equateur est le 99e partenaire à l’exportation de la France au niveau mondial en 2021 (110e en 2020) avec un niveau d’exportations au niveau de Cuba, du Niger ou de Bahreïn, et le 11e en Amérique Latine-Caraïbes (9e en 2019). Selon les statistiques équatoriennes, la part de marché de la France en Equateur en 2021 était de 0,5 % (la France est le 21e fournisseur de l’Equateur).

    Les exportations françaises restent relativement peu diversifiées, les six principales catégories de produits exportés vers l’Equateur en 2021 constituant 81 % du total sont : les produits chimiques, les parfums et les cosmétiques (26,5 MEUR ; +26 %) ; les produits pharmaceutiques (26,4 MEUR ; +59 %) ; les produits agroalimentaires (21,6 MEUR ; +3,8 %) ; les machines industrielles et agricoles (9,5 MEUR ; -13,7 %) ; les matériels de transport (8,6 MEUR ; +18,2 %) et les produits métallurgiques (7,5 MEUR ; +7,4 %).

    Si l’on observe une augmentation généralisée des exportations françaises, cette évolution est inégale si l’on considère les secteurs. On observe ainsi une contraction de 16,7 % des exportations de produits agricoles, alors qu’elles avaient connu une augmentation de 38 % en 2020, témoignant de la difficulté persistante à la réduction des barrières commerciales de ce secteur. Les exportations d’hydrocarbures ont augmenté de 236 % et celles de produits pétroliers raffinés de 126 % grâce à la reprise de l’activité mondiale, tandis que le poste des équipements mécaniques et matériel électrique s’est contracté de 15,8 %.

    En 2021, les importations françaises en provenance d’Equateur ont augmenté de 24,6 % (+21,6% en g.a. au 1S 2022) s’établissant à 477,8 MEUR (267 MUSD au S1 2022), contre 370 MEUR en 2019 et 383 MEUR en 2020. En 2021, l’Equateur est devenu le 67e fournisseur de la France (0,08 % des importations totales), juste derrière l’Argentine mais devant la Colombie. En 2021, le déficit commercial avec l’Equateur se creuse davantage et atteint 354,2 MEUR, en augmentation de 28 % par rapport à 2020 (275 MEUR) et en augmentation de 78 % relativement à 2019 (199 MEUR).

    Les ventes équatoriennes vers la France sont très peu diversifiées et sont composées quasi-exclusivement de préparation et conserves à base de poisson (263 MEUR en 2020), suivies de loin par les fruits tropicaux (59,7 MEUR) et les préparations et conserves de fruits et légumes (22,3 MEUR).

     

     

    Exportations FAB

    (en MEUR)

    Importations CAF

    (en MEUR)

    Solde

    (en MEUR)

    2019

    171,7

    370,8

    -199,1

    2020

    107,5

    383,5

    -276,1

    2021

    123,6

    477,8

    -354,3

    Source : douanes françaises

 

  • Présence française.

     

    Les investissements directs étrangers (IDE) reçus par l’Equateur sont historiquement faibles (650 MUSD en moyenne par an au cours des 10 dernières années). En 2021, ils ont atteint 638 MUSD (1,1 Md USD en 2020), du fait essentiellement des investissements dans les secteurs pétroliers et miniers.

    Le stock d’investissements français est relativement faible. Il est estimé par le Service économique régional à environ 300 MUSD en 2021 sur un stock global estimé (CEPAL) de l’ordre de 21 Mds USD (2020). La France se positionne toutefois comme le 3e investisseur européen au cours des 20 dernières années (derrière l’Espagne et l’Allemagne). Selon les chiffres de la Banque centrale équatorienne, l’investissement français en flux était de 25 MUSD en 2021.

    Une trentaine de filiales d’entreprises et d’investissements français sont recensées dans le pays, dans des secteurs aussi divers que l’agroalimentaire, les infrastructures, les transports urbains, le secteur de la santé, les déchets, les énergies renouvelables ou encore l’eau et l’assainissement.

    L’Etat souhaite donner une place prépondérante aux investisseurs privés, notamment étrangers, pour développer des partenariats public-privé dans des projets d’infrastructures (ports, aéroports, routes, énergies renouvelables) y compris des projets dans des secteurs stratégiques (production d’énergie) dans un contexte budgétaire complexe.

     L’Equateur a dénoncé en 2017 l’ensemble des accords de protection des investissements, à la suite d’une décision de la Cour Constitutionnelle qui a déclaré la clause d’arbitrage international comme anticonstitutionnelle. Les investissements français sur place restent néanmoins protégés pour une durée de 16 ans à partir de la date de dénonciation.

    Le développement du secteur minier permettra par ailleurs l’arrivée de nouveaux IDE à moyen et long terme. Ce secteur est appelé à prendre le relais du secteur pétrolier et les autorités locales travaillent à l’attribution des concessions.

 

  • Outils de coopération économique.

     

    Présente depuis 2015 en Équateur, l’AFD a engagé près de 1 Md USD de dollars à travers une douzaine de prêts à des entités publiques dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, de l’énergie, de la reconstruction post-sismique, de l’éducation et du transport public, ainsi que des prêts de politique publique pour atténuer les effets du changement climatique et encourager la bio économie. Elle se positionne ainsi comme le deuxième bailleur bilatéral du pays.

    Outre ces prêts, l’Equateur est éligible en 2022 aux prêts du Trésor, permettant de financer des projets où une offre française existe et à forte composante française. Le Trésor a financé le lot de matériel roulant du projet de tramway de Cuenca ainsi que l’assistance à maîtrise d’ouvrage de ce projet à travers deux crédits concessionnels d’un montant total de 96,5 MEUR. L’Equateur, classé pays à revenu intermédiaire, tranche supérieure, par la Banque Mondiale, n’est plus éligible aux prêts concessionnels (au sens de l’OCDE).

    La BPI propose également  des financements (sous conditions), notamment au travers de l’assurance-crédit.

    L’Equateur est éligible en 2022 aux FASEP (Fonds d’Aide au Secteur Privé) permettant de financer des études de préfaisabilité des projets susceptibles d’intéresser des groupes français dans des secteurs spécifiques (transports urbains, énergies renouvelables, infrastructures…), ou encore des projets pilotes pour promouvoir des technologies innovantes développées par des entreprises en croissance. A ce titre, un FASEP a été déployé pour la construction d’un démonstrateur permettant de promouvoir une technologie transformant des larves d’insectes en aliments pour crevettes.

    Des fonds européens LAIF et des Fonds d’expertise technique – FEXTE sont également disponibles via l’AFD qui a mis en place une dizaine de millions d’euros pour appuyer des investissements dans les secteurs de l’eau, de l’environnement et de la gestion des déchets.


     

 

Publié le