Relation bilatérale

  • Commerce bilatéral

    La mise en place de l’accord de libre-échange entre l’UE et l’Equateur en 2017 a progressivement permis de lever certaines des barrières au commerce bilatéral. Les exportations de l’UE vers l’Equateur ont augmenté de 9,3 % entre 2017 (entrée en vigueur de l’accord) et 2019. Cependant, elles ont diminué de 32,5 % en 2020, revenant à leur niveau de 2016 du fait de la crise sanitaire et de la structure des exportations européennes, composées en grande partie de biens de capital et de biens haut de gamme. Les exportations équatoriennes ont poursuivi cette tendance depuis, pour atteindre en 2023 un niveau record en valeur de 32,6 Md USD (+22 % en valeur / -1,3 % en volume), reflétant la politique d’ouverture au libre-échange illustrée par la conclusion des ALE avec la Corée du Sud, la Chine et le Costa Rica.

    Toutefois, les contextes international et local défavorables se sont traduits par une légère contraction du commerce bilatéral entre l’UE et l’Equateur sur les 11 premiers mois de 2023 (-0,6 %, soit -10,3 % pour les exportations européennes et +5,8 % pour les importations en provenance d’Equateur) s’établissant à 6 Md EUR. En 2024, les difficultés d’accès au marché recensées ont principalement concerné le secteur agricole : ralentissement des procédures d’habilitation d’établissements exportateurs, mauvaise gestion des quotas prévus dans l’accord pour certains produits (lait en poudre par exemple) et non-automaticité de l’octroi de licences à l’importation.

    En 2023, les exportations françaises vers l’Equateur sont en baisse de 1,4 % et se sont établies à 148 M€, loin du niveau prépandémique (171 M€). Cette baisse est imputable à la baisse de l’activité dans un contexte de faible croissance (2,3% en 2023 selon le FMI) et d’insécurité galopante, ainsi qu’à une baisse des achats publics de médicaments. A titre de comparaison, les exportations de nos principaux partenaires européens affichent également des baisses plus ou moins importantes.

    Les produits les plus touchés par cette baisse globale sont les produits du secteur pharmaceutique (-40 %) et les produits chimiques, cosmétiques et parfums (-13 %) – parmi lesquels en particulier les pesticides et produits agrochimiques (-80 %) ainsi que les produits pharmaceutiques de base (-83 %). Dans cette catégorie, les parfums enregistrent toutefois une hausse de 29 %, fruit de la mise en place de l’ALE. Malgré la baisse des exportations du secteur de la chimie et de la pharmacie, les autres postes affichent globalement une croissance qui est le reflet de la mise en place progressive de l’ALE. Ainsi les produits agricoles sont en augmentation de 64 %, les produits des industries agroalimentaires enregistrent une augmentation de 15 %, les produits informatiques, électroniques et optiques connaissent une hausse de 4,2%, l’automobile une augmentation de 48 %.

    Nos exportations vers l’Equateur continuent à reposer à 80 % sur six secteurs : le secteur chimie, parfums et cosmétiques (27,3 M€), le secteur pharmaceutique (14,1 M€ dont les préparations pharmaceutiques qui restent le premier produit d’exportation, s’établissant à 12,5 M€ et les parfums – 8,6 M€), l’agroalimentaire et les produits agricoles (37,3 M€), les machines agricoles et industrielles (15,5 M€), les produits électroménagers (13,6 M€) et les automobiles (10 MUSD).

    A noter que selon les chiffres de la Banque centrale équatorienne, nos performances seraient très probablement sous-évaluées car certaines exportations transitent via Anvers, Rotterdam ou Hambourg, et ne seraient a priori pas correctement comptabilisées. Par ailleurs, de nombreux produits français présents sur le marché équatorien restent hors statistiques, car ils entrent indirectement via Panama (zone de Colon) ou la Floride. Ainsi, selon la Banque centrale, les exportations françaises à destination de l’Equateur se sont établies à 238 MUSD en 2023.

    Au niveau mondial, par comparaison avec les autres pays, la part de la France dans les exportations vers l’Equateur représente 0,8% du total (en baisse de 6,5% par rapport à 2022). Les principaux pays exportateurs vers l’Equateur en 2023 restent les Etats-Unis (27% des exportations, en baisse de 3,25% par rapport à 2022) et la Chine (21% des exportations, en baisse de 12% par rapport à 2022).

    Nos importations en provenance d’Equateur (peu diversifiées) sont en baisse de -7,8 % (467 M€).

    Cette baisse est en grande partie imputable à la baisse des prix de la crevette sur les marchés internationaux. Si le poste « préparations et conserves à base de poissons et de produits de la pêche » reste largement le premier poste d’importation, il enregistre une baisse de 16,5 % s’établissant à 296 M€ (63 % de nos importations). Suivent, loin derrière, les importations de fruits tropicaux (85 M€, +6%) ; les préparations et conserves à base de fruits et légumes (29 M€ en +18%) et les plantes à boissons (24 M€, +13%). Ces quatre catégories de produits ont représenté 93 % de nos importations en provenance de l’Equateur en 2023. A l’instar de nos exportations, les exportations équatoriennes à destination de la France sont probablement sous évaluées par la Banque centrale, qui les établit à 329 MUSD.

    Notre solde commercial avec l’Equateur reste déficitaire de 319 M€ en 2023.

    Néanmoins, la baisse plus importante de nos importations (-7,8%) par rapport à nos exportations (1,4%) est à l’origine d’une légère réduction de ce déficit. L’Equateur est ainsi notre quatrième déficit dans la région, derrière le Pérou, le Guyana et Trinité-et-Tobago.

     

     

    Exportations FAB

    (en MEUR)

    Importations CAF

    (en MEUR)

    Solde

    (en MEUR)

    2021

    125 675 397 

    478 101 869 

    -352 426 472 

    2022

    153 303 746 

    505 356 120 

    -352 052 374 

    2023

    147 972 630 

    466 926 518 

    -318 953 888 


    Source : douanes françaises

 

  • Présence française.

     

    Les investissements directs étrangers (IDE) reçus par l’Equateur sont historiquement faibles (650 MUSD en moyenne par an au cours des 10 dernières années). En 2023, ils ont atteint 845 MUSD, du fait essentiellement des investissements dans les secteurs pétroliers et miniers.

    Le stock d’investissements français est relativement faible. Il est estimé par le Service économique régional à environ 250 MUSD en 2023 sur un stock global estimé (CEPAL) de l’ordre de 21 Mds USD (2020). La France se positionne toutefois comme le 3e investisseur européen au cours des 20 dernières années (derrière l’Espagne et l’Allemagne). Selon les chiffres de la Banque centrale équatorienne, l’investissement français en flux était de 23 MUSD en 2022.

    Une trentaine de filiales d’entreprises et d’investissements français sont recensées dans le pays, dans des secteurs aussi divers que l’agroalimentaire, les infrastructures, les transports urbains, la santé, les déchets, les énergies renouvelables ou encore l’eau et l’assainissement.

    L’Etat souhaite donner une place prépondérante aux investisseurs privés, notamment étrangers, pour développer des partenariats public-privé dans des projets d’infrastructures (ports, aéroports, routes, énergies renouvelables) y compris des projets dans des secteurs stratégiques (production d’énergie) dans un contexte budgétaire complexe.

     L’Equateur a dénoncé en 2017 l’ensemble des accords de protection des investissements, à la suite d’une décision de la Cour Constitutionnelle qui a estimé que la clause d’arbitrage international avait un caractère anticonstitutionnel. Les investissements français sur place restent néanmoins protégés pour une durée de 16 ans à partir de la date de dénonciation.

    Le développement du secteur minier permettra par ailleurs l’arrivée de nouveaux IDE à moyen et long terme. Ce secteur est appelé à prendre le relais du secteur pétrolier et les autorités locales travaillent à l’attribution des concessions.

 

  • Outils de coopération économique.

     

    Présente depuis 2015 en Équateur, l’AFD a engagé près de 1 Md USD de dollars à travers une douzaine de prêts à des entités publiques dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, de l’énergie, de la reconstruction post-sismique, de l’éducation et du transport public, ainsi que des prêts de politique publique pour atténuer les effets du changement climatique et encourager la bio économie. Elle se positionne ainsi comme le deuxième bailleur bilatéral du pays.

    Outre ces prêts, l’Equateur est éligible en 2024 aux prêts du Trésor, permettant de financer des projets où une offre française existe et à forte composante française. Le Trésor a financé le lot de matériel roulant du projet de tramway de Cuenca ainsi que l’assistance à maîtrise d’ouvrage de ce projet à travers deux crédits concessionnels d’un montant total de 96,5 MEUR. L’Equateur, classé pays à revenu intermédiaire, tranche supérieure, par la Banque Mondiale, n’est plus éligible aux prêts concessionnels (au sens de l’OCDE).

    La BPI propose également des financements (sous conditions), mais également de l’assurance-crédit.

    L’Equateur est éligible en 2024 aux FASEP (Fonds d’Aide au Secteur Privé) permettant de financer des études de préfaisabilité des projets susceptibles d’intéresser des groupes français dans des secteurs spécifiques (transports urbains, énergies renouvelables, infrastructures…), ou encore des projets pilotes pour promouvoir des technologies innovantes développées par des entreprises en croissance. A ce titre, un FASEP a été déployé pour la construction d’un démonstrateur permettant de promouvoir une technologie transformant des larves d’insectes en aliments pour crevettes.

    Des fonds européens LAIF et des Fonds d’expertise technique (FEXTE) sont également disponibles via l’AFD qui a mis en place une dizaine de millions d’euros pour appuyer des investissements dans les secteurs de l’eau, de l’environnement et de la gestion des déchets.


     

 

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