Indicateurs et conjoncture

Septième économie latino-américaine (en termes de PIB courant) et fort d’une économie complètement dollarisée, l’Equateur a affiché en 2021 un PIB de 106 MUSD, encore en dessous du niveau pré-pandémie. Le pays offre un marché de plus de 17 millions d’habitants et possède d’abondantes ressources naturelles (pétrole, minerais, produits agricoles et aquacoles) et un secteur exportateur dynamique, qui font de lui l’un des principaux exportateurs de bananes, de crevettes, de roses et de cacao fin dans le monde.

Après une période de transition aussi bien économique (avec l’essoufflement d’une période de croissance relativement élevée et un modèle économique financé par les revenus pétroliers puis par une politique d'endettement non-soutenable) que politique (fin d’un gouvernement qui se réclamait socialiste et protectionniste au niveau commercial), le Président Guillermo Lasso, ancien homme d’affaires prônant une politique libérale, est à la tête de l’Etat depuis le 24 mai 2021.

Il s’agit d’un gouvernement ouvert aux échanges, et dont la priorité est l’intégration de plein droit de l’Equateur à l’Alliance du Pacifique et la signature d’une dizaine d’accords commerciaux avec des partenaires aussi divers que les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Guatemala, la République dominicaine ou le Qatar.

Par ailleurs, le gouvernement souhaite faire du secteur privé un moteur de la croissance, en développant des projets d’infrastructures sous la modalité de partenariats public-privé dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, les infrastructures, le pétrole et les mines. L’Equateur a rejoint le CIRDI, après 11 années d’absence, donnant ainsi un signal fort aux investisseurs privés, même si l’environnement juridique pour les investissements reste complexe. La priorité du Président est la lutte contre le chômage et l’informalité qui touchent aujourd’hui 7 actifs sur 10 dans le pays.

Elu en pleine pandémie (en raison de laquelle le PIB équatorien a chuté de 7,8% en 2020), le président a mis en place avec succès un plan de vaccination de la population qui a permis une reprise de l’activité, qui s’est traduite par une croissance de 4,2% en 2021. Par ailleurs, le gouvernement a réussi à renégocier et mettre en œuvre le programme avec le FMI (Extend Fund Facility de 6,5 Mds USD sur 27 mois) qui devrait s’achever en décembre 2022 et qui a permis jusqu’à présent de stabiliser les fondamentaux macroéconomiques, un endettement extérieur maitrisé (aujourd’hui de l’ordre de 50 % du PIB) et d’assainir les finances publiques du pays.

Malgré ces actions et les résultats obtenus, le Président est confronté à plusieurs défis. Sur le plan politique, le gouvernement ne dispose pas de majorité à l’Assemblée nationale et se heurte à une opposition systématique face à ses initiatives. Si la réforme fiscale, nécessaire à la continuité du programme avec le FMI, a été adoptée in extremis, d’autres réformes nécessaires à l’amélioration de la compétitivité du secteur privé (loi des investissements et réforme du code du travail) ont été rejetées et ne recueilleront probablement pas la faveur des députés.

Par ailleurs, à la suite de manifestations des milieux indigènes d’ampleur en juin 2022 contre l’augmentation du coût de la vie, le gouvernement a été contraint à prendre des mesures évaluées à 1 Mds USD et à augmenter les subventions sur les combustibles, au détriment des objectifs d’équilibre budgétaire. Le gouvernement a dû infléchir sa politique économique vers une dépense publique et sociale plus importante, cette dernière garantie par le soutien des institutions multilatérales qui assurent le financement du volet social du programme avec le FMI (qui s’élève à 4,2 Mds USD en 3 ans). En ce qui concerne la politique pétrolière, le gouvernement souhaite doubler la production à l’horizon 2025, aujourd’hui établie à environ 500 000 barils par jour, pour financer la croissance et les programme sociaux.

La dégradation du contexte international, en particulier l’invasion russe en Ukraine, aura des conséquences sur les prévisions de croissance du pays sur les deux prochaines années (entre 2,5 et 2,8%), et sur l’inflation qui reste modérée (entre 3 et 4% alors qu’elle était inférieure à 1% ces dernières années).

 

 

2020

2021

2022 (prev)

PIB (prix courants) en Mds USD

99,9

106,1

115,4

PIB/hab. (prix courants) en USD

5670

5978

6412

Croissance (%)

-7,7

4,1

3,9*

Inflation (%)

-0,34

0,13

3,2

Endettement public (%)

60,1

62,2

-

Balance courante (% du PIB)

2,5

2,5

2,8

Source : FMI

*Prévision sera revue à la baisse

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