ALGÉRIE
Relations économiques bilatérales
Après trois années consécutives de croissance, les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie ont reculé de 4,3 % en 2024, atteignant 11,1 Mds EUR. Cette baisse s’explique principalement par la diminution des prix des hydrocarbures, qui a entraîné une contraction des importations françaises en provenance d’Algérie.
En 2024, les exportations françaises de biens vers l’Algérie ont progressé de 6,6 % en glissement annuel, atteignant 4,8 Mds EUR, après un léger repli de 0,5 % en 2023. Cette reprise repose sur plusieurs dynamiques sectorielles.
Les produits industriels, qui constituent le premier poste d’exportation vers l’Algérie, représentent 39,8 % du total des exportations françaises, mais leur progression reste modeste, avec une hausse de 1,8 % à 1,9 Mds EUR. Les matériels de transport confirment leur rôle moteur en enregistrant une croissance dynamique de 28,2 %, atteignant 1,1 Md EUR, soit 23,2 % du total des exportations françaises vers l’Algérie. Les exportations d’équipements mécaniques, matériels électriques et électroniques affichent également une progression soutenue de 22,8 %, s’élevant à 1,1 Md EUR. Le secteur agricole, longtemps pilier des échanges franco-algériens est désormais le quatrième poste de nos exportations, il a néanmoins enregistré une hausse de 16,5 %, atteignant 322 M EUR en 2024, après une chute de 73,1 % en 2023. Ce redressement est essentiellement porté par la forte reprise des ventes de céréales au premier semestre, qui ont bondi de 105,6 %, atteignant 329 M EUR sur l’année après une contraction drastique de 80,7 % en 2023. En revanche, les exportations de produits des industries agroalimentaires, cinquième poste à l’exportation, ont connu un net recul de 21,9 %, passant de 408 M EUR en 2023 à 319 M EUR en 2024.
L’Algérie conserve néanmoins sa position de deuxième débouché de nos exportations en Afrique, derrière le Maroc (7,4 Mds EUR) et devant la Tunisie (3,4 Mds EUR).
Les importations françaises en provenance de l’Algérie ont reculé de 11,2 % en 2024, s’établissant à 6,3 Mds EUR contre 7,1 Mds EUR en 2023. Cette baisse s’explique principalement par la baisse des cours mondiaux des hydrocarbures, secteur qui représente 79,4 % des exportations algériennes vers la France.
Les ventes d’hydrocarbures vers la France ont ainsi enregistré une diminution de 14 %, passant de 5,8 Mds EUR en 2023 à 5 Mds EUR en 2024. Plus précisément, les importations françaises d’hydrocarbures algériens étaient composées à 46,7 % de pétrole brut, en légère baisse de 2,7 % à 2,7 Mds EUR, et à 41,9 % de gaz naturel, liquéfié ou gazeux, en forte diminution de 19,1 % à 2,4 Mds EUR. Malgré ce recul, certains segments ont affiché une résilience notable. Les produits pétroliers raffinés et le coke ont progressé de 3,7 %, atteignant 789 Mds EUR. En revanche, les importations françaises de produits industriels algériens hors hydrocarbures ont légèrement diminué de 2,6 %, s’établissant à 414 M EUR.
La hausse des exportations françaises vers l’Algérie, combinée à la baisse des importations françaises en provenance d’Algérie, a mécaniquement entraîné une amélioration du solde commercial français. Celui-ci s’est résorbé de 1,1 Md EUR pour s’établir à -1,5 Md EUR en 2024.
Investissement : La France, un investisseur majeur en Algérie
D’après les données de la Banque de France, le stock d’IDE français en Algérie (c’est-à-dire la somme des flux, réajustée selon le taux de change) s'élevait en 2023 à 2,8 Mds EUR, plaçant également la France en troisième place des investisseurs en Algérie (probablement la première hors hydrocarbures), derrière les États-Unis et l’Italie. Traditionnellement, les IDE français se dirigent vers trois secteurs : les services financiers, l’industrie manufacturière et les industries extractives.