Investissement Direct Etranger

Les investissements directs étrangers en République dominicaine

 

La République dominicaine confirme son attractivité, attirant en 2022-2023 plus de 4 Mds USD d’investissements directs étrangers (IDE)/an, dont un record de 4,4 Mds USD l’an dernier. Elle est le premier pays d’accueil des IDE de la région Amérique centrale-Caraïbes. L’impact des investissements étrangers sur l’économie est très marqué : flux d’IDE représentant 3,7% du PIB ; 63% des exportations de biens ; 30% des recettes fiscales… Les Etats-Unis demeurent le premier investisseur étranger, avec 1,3 Mds USD en 2023. La France, qui se situe au 7ème rang en investissements cumulés 2010-2023 (850 M USD), a représenté 158 MUSD d’investissements en 2023 (également au 7ème rang).

Les investissements directs étrangers se maintiennent à un niveau élevé

Le flux d’IDE a atteint 4,390 Mds USD en 2023 (3,7% du PIB), en hausse de 7,11% par rapport à 2022 (après une hausse déjà enregistrée de 29% en 2022), notamment grâce aux secteurs du tourisme et de l’énergie. Il s’agit de flux résilients, malgré la contraction de la croissance économique : en 2020 (pandémie de la COVID-19), le flux s’est maintenu au-dessus de 2,5 Mds USD ; l’an dernier, les IDE ont fortement progressé, en période de ralentissement (croissance du PIB de +2,4% par rapport à +4,5% en 2022).

Principaux secteurs d’activité (en M USD) :

Secteur

2023

% total

Croissance/2022 (%)

Tourisme

1 182,1

26,9

12,57

Energie

1 071,1

24,4

43,0

Commerce/industrie

689,3

14,1

18,8

Immobilier

621,1

14,1

18,8

Zones franches

345,0

7,9

-6,12

Mines

278,5

6,3

-25,01

Finances

137,3

3,1

-20,17

Total

4 390

100

7,11

Source : Prodominicana, Banco central de la Republica Dominicana

Le principal secteur d’attractivité des IDE demeure donc le tourisme (plus de 1 Md USD, soit plus du quart du total, notamment grâce aux investisseurs espagnols), devant l’énergie (également plus de 1 Md USD, en forte croissance de 43% par rapport à 2022, notamment du fait de l’essor des projets d’EnR) ainsi que les secteurs commerce/industrie (689,3 MUSD) et immobilier (621,1 MUSD). A noter le recul des IDE en zones franches (avec le tourisme, l’un des secteurs tirant la croissance économique du pays), dans les mines (-25%, sans doute retard dans les investissements prévus dans la mine d’or de Pueblo Viejo du groupe canadien Barrick Gold Corporation) et dans le secteur financier (-20%).

 

IDE 2010-2023

Source : Prodominicana, Banco central de la Republica Dominicana

Les Etats-Unis demeurent le principal investisseur étranger

Sur la base des statistiques publiées par la Banque Centrale de la République Dominicaine (BCRD) pour l'année 2023, 67% des flux d'investissements directs étrangers proviennent de 5 pays : États-Unis, Espagne, Mexique, Iles Vierges britanniques, Canada. Les États-Unis arrivent en tête des investissements avec 1 328,5 M USD, soit 30,26% (cependant -14,4% par rapport à 2022) des IDE totaux et maintiennent leur position de principal partenaire. L’Espagne se place désormais en seconde position avec 668,4 MUSD (en forte hausse : +79,68%), notamment grâce au secteur du tourisme, devant le Mexique (348,7 MUSD, -27,69%), les Iles Vierges britanniques (312,3 MUSD, +16,23%) et le Canada (286,7 MUSD, -22,87%). La France a représenté, en 2023, 158,5 MUSD d’investissements (3,61% du total, -1% par rapport à 2022) et se situe en 7ème position des investisseurs étrangers, derrière le Panama.

La France est le 7ème investisseur en IDE cumulés

Les investissements cumulés 2010-2023 représentent 39,6 Mds USD, dont 26,8% en provenance des Etats Unis (10,6 Mds USD), devant le Canada (14,4%, 5,7 Mds USD), l’Espagne (7,8%, 3,1 Mds USD) et le Mexique (7,3%, 2,9 Mds USD). La France se situe au 7ème rang avec 854 M USD, soit 2,2% du total.

Principaux investisseurs

IDE cumulés en MUSD

Etats Unis

10 660

Canada

5 723

Espagne

3 116

Mexique

2 867

France

854

Source : Prodominicana, Banco central de la Republica Dominicana

Un fort impact des IDE sur l'économie

Une étude de l’ASIEX (Association des investisseurs étrangers) publiée en avril 2024 met en avant l’impact des investissements étrangers sur le secteur réel, sur la fiscalité et sur la position extérieure de la République dominicaine.

Il existe (selon la BCRD) 659 entreprises avec au moins 10% de capital étranger, dont 414 situées en zones franches et 245 hors zones franches, soit 0,7% de l’ensemble des entreprises de République dominicaine (RD). Il s’agit généralement d’entreprises de grande taille, 40% d’entre-elles employant plus de 150 employés (75% des entreprises dominicaines ont moins de 10 employés).

Le stock d’IDE s’élève à 55,8 Mds USD en 2022, soit environ 45% du PIB. Sur la période 2016-2023, les flux d’IDE cumulés ont représenté 18% des flux dirigés vers la zone Amérique centrale-Caraïbes, positionnant la RD au 1er rang parmi ces pays (le Guyana est cependant passé au 1er rang l’an dernier du fait d’investissements dans le secteur pétrolier avec 22% du total, contre 20% pour la RD). Ces flux d’IDE se maintiennent à un niveau élevé depuis 2010 (en moyenne 3,8% du PIB) et notamment à partir de 2017, entre 2,5 et 4,4 Mds USD par an. Les IDE constituent la seconde source de dynamisation de l’économie après la croissance des Etats-Unis.

Les entreprises étrangères représentent 80% de l’emploi dans les zones franches et proposent des salaires moyens supérieurs de 37,6% aux salaires pratiqués en RD. 65 000 nouveaux emplois directs ont été créés en 2020-2022.

En 2022, ces entreprises ont représenté 73% (8,9 Mds USD) des exportations de biens, 18,8% des cotisations à la Sécurité sociale et 30% des recettes fiscales (4,4 Mds USD). Elles ont généré 49,8% de l’offre en devises.

Enfin il faut noter un fort taux de réinvestissement, à hauteur de 60,9% des revenus de l’investissement.

 

Des perspectives de croissance des IDE trés favorables

La RD souhaite doubler le flux d’IDE, à hauteur de 8,3 Md USD/an, d’ici 2028 en s’appuyant notamment sur le plan de développement du nearshoring et des zones franches, en développant le pays comme un hub logistique, en modernisant la Loi 16-95 qui réglemente les IDE, en mettant en œuvre le programme « Bureaucratie zéro » ou encore en développant les investissements en capital humain.

Des réformes structurelles devront cependant être mises en place afin de d’accompagner cette stratégie ambitieuse. C’est notamment le cas d’une réforme fiscale qui paraît essentielle pour répondre aux besoins du pays en matière de capital humain (faible niveau éducatif[1]) et d’infrastructures (services publics à améliorer, dont énergie, eau, traitement des déchets…), la RD ayant l’une des plus faibles pressions fiscales de la région (13 % du PIB, contre 24 % en moyenne régionale). Une telle réforme fait aussi partie des conditions nécessaires à l’octroi du grade d’investissement par les principales agences de notation. La RD qui n’a, à ce jour, signé des accords de non-double imposition qu’avec le Canada et l’Espagne, pourrait aussi engager de nouvelles négociations (avec le Royaume-Uni, le Mexique ou encore le Qatar) afin de renforcer l’attractivité fiscale du pays.

 
 
 

Une trentaine d’entreprises françaises sont établies dans ce pays et emploient plus de 10 000 personnes dans de nombreux secteurs. Parmi elles, quelques-unes occupent une position très importante (transport urbain, énergie, concession aéroportuaire, télécoms, grande distribution, gaz industriels…). On peut anticiper des investissements français à venir dans le secteur des concessions aéroportuaires (renouvellement du contrat de Vinci Airports), des transports, ou encore des énergies renouvelables.



[1] Malgré un taux d’alphabétisation de 90 %, la qualité de l’éducation est insuffisante et constitue un enjeu majeur compte tenu des conséquences sur le marché du travail et sur la productivité. En 2023, la République Dominicaine se classe ainsi avant-dernière sur les 72 participants à l’enquête PISA de l’OCDE

 

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