RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Situation économique
1. La croissance économique demeure soutenue
En 2021, l’économie de la République dominicaine a connu un fort rebond, avec un taux de croissance du PIB à +12,3 %. Elle a décéléré en 2022 pour retourner à son niveau d’avant pandémie (+5,2 % du PIB). Cette croissance a été tirée par l’industrie manufacturière (zones franches notamment), la construction, ainsi que par le tourisme, secteur qui représente 8,5 % du PIB. Malgré les impacts du conflit russo-ukrainien et les incertitudes de la croissance des Etats-Unis et de la zone euro, la croissance 2023 devrait atteindre 4,8%. A moyen terme, le maintien de la croissance à son potentiel nécessiterait une hausse des investissements, une participation plus dynamique de la population au marché du travail, et des réformes structurelles visant à augmenter la productivité, pour compenser les effets du vieillissement démographique.
La croissance est toutefois soumise à des niveaux d’inflation élevés, au-delà de la fourchette cible de la Banque centrale (4 % +/- 1 pp). Elle a ainsi atteint +8,5% en 2021, +7,2% en 2022, notamment du fait de facteurs externes : (i) inflation importée des Etats-Unis, dont dépend fortement l’économie dominicaine ; (ii) hausse des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires ; et (iii) perturbations d’approvisionnement liées aux épisodes de recrudescences épidémiques. Face à l’inflation, la Banque centrale de la République dominicaine a entamé un cycle de resserrement monétaire en novembre 2021. En un an, le taux directeur est passé de 3 à 8,5%, avant une baisse à 8% en juin 2023. L’inflation baisserait à 4,8% cette année réintégrant la fourchette cible.
2. Assainissement des finances publiques
Après un déficit budgétaire de -3,6% du PIB en 2022, le déficit devrait se stabiliser à -3% du PIB en 2023, puis baisser à -2,4% en 2026.
Le budget général de l'État pour l'exercice budgétaire 2023 promulgué par la loi 366-22, a pour priorités la création d’emplois, le renforcement d’une protection sociale pour la population la plus vulnérable, l’éducation et la santé, l’accès aux ressources en eau et à un logement digne, ainsi que le développement de la production agricole et la protection environnementale.
Le cadre budgétaire des dépenses à moyen terme se base sur une croissance du PIB de 5%/an et une inflation moyenne de 4%/an. Il a pour priorité les programmes qui auront un impact sur la qualité de vie des citoyens, notamment en matière de santé et d’éducation. Pourtant, si le ministère de l’éducation serait mieux pourvu (22,8% du budget en 2026, contre 22% dans le budget 2023), la part du ministère de la santé baisserait (10,5 contre 11% du total). L’objectif du gouvernement est de réduire le déficit budgétaire à -2,4% du PIB en 2026 et la dette publique de 51,7% du PIB (2023) à 48,5% (2025).
3. Trajectoire de la dette publique
La reprise économique observée en 2021 a facilité une réduction considérable de la dette publique, de 56,6% à fin 2020 à 44,7% en avril 2023. Elle est constituée à 70% de dette externe et 30% de dette interne. Cette trajectoire favorable devrait se poursuivre, soutenue par le dynamisme de la croissance et une réduction importante des dépenses courantes (baisse à hauteur de 0,5 % du PIB d’ici 2025).
4. Le déficit courant se creuse
En ce qui concerne le compte courant de la balance des paiements, le déficit s’est creusé de -1,7% du PIB en 2020 à -5,5% en 2022, en raison de la forte reprise économique, avec une facture des importations plus élevée. La position extérieure de la République dominicaine est jugée viable par le FMI, avec des réserves de change en forte hausse : 16,2 Mds USD en mai 2023, soit plus de 6 mois d’importations de biens.
Mais l’équilibre externe du pays demeure très dépendant des Etats-Unis, qui attire plus de la moitié des exportations dominicaines et est le premier émetteur d’IDE.
5. L’environnement des affaires s’améliore progressivement
Les fondamentaux du secteur bancaire de la République dominicaine sont sains, avec des banques liquides, profitables et correctement capitalisées. Les banques commerciales représentent 88 % des actifs du secteur bancaire. Ce-dernier est très concentré, autour de trois banques principales (Banco Popular -22 %, Banreservas – 31 %, et BDH Leon – 15 %).
Les initiatives récentes et en cours visant à renforcer l’Etat de droit et le cadre réglementaire devrait améliorer le climat des affaires. Selon le FMI, l’environnement des affaires en République Dominicaine souffrait, ces dernières années, d’un manque d’indépendance du pouvoir judiciaire et de cadres règlementaires complexes. Cependant, des progrès ont été accomplis dans ces deux domaines (nomination d’un procureur général indépendant, amélioration de la transparence, réduction des formalités administratives, lutte contre la corruption), ce qui devrait permettre d’améliorer l’environnement des affaires à moyen terme.