Un solde commercial en déficit structurel, malgré l’activité portuaire

Djibouti est le 8ème importateur de biens et services de l’AEOI (4,8 % des achats de la région en moyenne sur la période 2010-2019) et le 11ème exportateur (1,9 %). Les exportations de B&S du pays s’élèvent en moyenne à 910,0 MUSD (84,7 % de services), en augmentation grâce aux activités portuaires, alors que ses importations s’établissent à 4,4 Mds USD. Djibouti connaît ainsi un déficit commercial structurel important, à hauteur de 3,5 Mds USD en moyenne sur la décennie. En 2019, ce déficit s’est élevé à 137,3 % du PIB (4,6 Mds USD en 2019). Le Yémen (53,3 % des exportations), l’Arabie saoudite (15,3 %) et les États-Unis (7,2 %) constituaient ses principaux clients en 2019, et la Chine (36,3 % des importations), l’Arabie saoudite (17,5 %) et les Émirats arabes unis (6,1 %), ses principaux fournisseurs.

Djibouti est le 11ème exportateur et le 8ème importateur de B&S de l’AEOI sur la décennie. Ainsi, les exportations de B&S djiboutiens s’élèvent à 910,0 MUSD, dont 139,3 MUSD d’exportations de biens (15,3 %). Entre 2010 et 2019, les exportations de B&S ont triplé (+ 863,5 MUSD) pour atteindre 1,3 Md USD, portées par l’augmentation des exportations de services (multipliées par 3 ; + 768,5 MUSD). Les importations s’établissent en moyenne décennale à 4,4 Mds USD et se composent à 89,5 % de biens (3,9 Mds USD). Entre 2010 et 2019, les importations ont également triplé (+3,8 Mds USD) pour atteindre 5,9 Mds USD, principalement du fait de la hausse des importations de biens (+3,3 Mds USD ; + 166,1 %). Alors que la balance des services djiboutienne affiche un surplus structurel (+ 309,7 MUSD en moyenne entre 2010 et 2019), le déficit de la balance des biens se creuse (3,8 Mds USD), portant le déficit commercial à 3,5 Mds USD en moyenne depuis 2010. Certaines exportations comptabilisées comme djiboutiennes sont des biens exportés par l’Éthiopie, en transit à Djibouti.

Les principaux postes d’exportations de biens djiboutiens[1] découlent de l’agriculture et de l’industrie minière :

  • Animaux vivants : 62,7 MUSD en 2019 (32,5 % des exportations de biens ; 61,5 % en 2010 ; 29,4 % en moyenne entre 2010 et 2019), en hausse de 4,2 % par rapport à 2010 (60,2 MUSD).
  • Graisses et huiles végétales et animales : 23,3 MUSD en 2019 (12,0 % des exportations de biens ; 0 % en 2010 ; 2,0 % en moyenne entre 2010 et 2019) et en particulier l’huile de palme (22,5 MUSD).
  • Produits chimiques organiques (chlorure et ses dérivés) : 19,8 MUSD en 2019 (10,3 % des exportations de biens ; 0 % en 2010 ; 3,6 % en moyenne entre 2010 et 2019).

Les 3 principaux postes d’importations de biens djiboutiens proviennent d’industries diverses :

  • Combustibles (pétrole), minéraux, huiles minérales et produits de distillation : 524,8 MUSD en 2019 (9,9 % des importations de biens ; 7,3 % en moyenne entre 2010 et 2019), soit trois fois plus qu’en 2010 (153,2 MUSD ; 7,7 %), malgré une baisse des prix du pétrole, traduisant une forte hausse de la demande interne.
  • Fer et acier : 403,6 MUSD en 2019 (7,6 % des importations de biens ; 4,6 % en 2010 ; 5,4 % en moyenne entre 2010 et 2019), un montant qui a plus que quadruplé depuis 2010 (91 MUSD).
  • Véhicules autres que les trains, pièces détachées (particulièrement les voitures) : 330,8 MUSD en 2019 (6,2 % des importations de biens ; 7 % en moyenne entre 2010 et 2019), soit une multiplication par 2,5 depuis 2010 (138,3 MUSD; 6,9 % des importations).

Les exportations de services sont largement constituées des activités de transport (555,5 MUSD en 2018 soit 53,4 % des exportations de services et 52,6 % en moyenne décennale). Elles ont presque quintuplé entre 2010 (114,9 MUSD) et 2018, essentiellement grâce au port, dont le trafic de conteneurs a augmenté de 55 % entre 2010 et 2019, pour atteindre 932 000 conteneurs de taille standard. Le second poste est celui des biens et services publics (326,8 MUSD ; 31,4 % des exportations de services ; 34,5 % sur 2010-2019; +74,8 % par rapport à 2010).  Les importations de services sont également dominées par le transport (498,2 MUSD ; 85,0 % des importations de services ; 80,9 % en moyenne décennale), et ont été multipliées par 7 depuis 2010 (69,6 MUSD).

Le Yémen (53,3 % des exportations), l’Arabie saoudite (15,3 %) et les États-Unis (7,2 %) constituent les principaux clients de Djibouti en 2019. En 2010, l’Égypte (31,5 %), l’Arabie saoudite (12,2 %) et les Émirats arabes unis (11,0 %) occupaient le trio de tête (8ème, 2ème et 21ème en 2019). L’Érythrée est son 1er client en AEOI (9,4 %), le 4ème dans le monde. La Chine (36,3 %), l’Arabie saoudite (17,5 %) et les Émirats arabes unis (6,1 %) sont les principaux fournisseurs de Djibouti en 2019. En 2010, l’Arabie Saoudite dominait le classement (20,6 %), suivie de la Chine (18,0 %) et de l’Inde (12,1 %). Le Maroc est son 1er fournisseur africain (2,2 %), et l’Éthiopie le 1er en AEOI (0,9 %).

Echanges de biens et services de Djibouti (Mds USD), Sources : Trade Map

Echanges de biens et services de Djibouti (Mds USD), Sources : Trade Map

 

Décomposition des exportations de biens djiboutiens - Sources : Trade Map

Décomposition des exportations de biens djiboutiens - Sources : Trade Map

 

Décomposition des exportations de services djiboutiens - Sources : Trade Map

Décomposition des exportations de services djiboutiens - Sources : Trade Map



[1] Certaines exportations comptabilisées comme djiboutiennes sont des biens exportés par l’Éthiopie, en transit à Djibouti.

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