Sécurité alimentaire : Un environnement hostile à l’agriculture qui contraint à de nombreuses importations alimentaires

Avec moins de 1 000 km² de terres arables pour une superficie totale de 23 200 km² et seulement 130 mm de précipitations annuelles en moyenne, Djibouti souffre d'un déficit chronique de denrées alimentaires et dépend des importations pour subvenir à ses besoins en nourriture. Malgré des plans de développement mis en place au niveau national par le ministère de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche et de l’Elevage qui élabore la politique de l’eau et du développement rural ou la FAO au niveau international, Djibouti reste largement dépendant des importations avec un IDR global de 138 %. En 2019, la situation alimentaire à Djibouti permettait un apport de 2770 kcal/hab/jour, soit une quantité disponible de nourriture de 418,9 kg/hab/an. Le régime djiboutien est basé à 93,0 % sur des produits d’origine végétale. 80,0 % des apports protéiques et 78,3 % des apports lipidiques étaient d’origine végétale. Djibouti est contraint d’importer la grande majorité de ses aliments pour répondre aux besoins de sa population. Les céréales représentent l’une des sources principales d’importation avec plus de 0,7 MT importées chaque année, IDR de 107 %. De même, 0,3 MT de sucre et 0,2 MT d’huile de palme sont importées chaque année.

Une agriculture peu performante dans un environnement aride

Avec moins de 1 000 km² de terres arables pour une superficie totale de 23 200 km² et seulement 13 cm de précipitations annuelles en moyenne, Djibouti souffre d'un déficit chronique de denrées alimentaires et dépend des importations pour subvenir à ses besoins en nourriture. Le pays est donc hautement sensible aux chocs externes, y compris les fluctuations des prix des produits alimentaires et des combustibles. Bien que 30 % de la population vive en zone rurale, l’agriculture représente moins de 5 % du PIB. Le taux national de pauvreté est de 79 %, mais il atteint 94,2 % hors de la capitale, et le taux de pauvreté extrême en milieu rural est de 72,5 %. Le taux national de malnutrition aiguë était estimé à 13 % en 2017, contre 7,5 % en 2016. En moyenne entre 2018 et 2020, le taux de sous-alimentation s’élevait à 16,2 % (FAO).

Le ministère de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche et de l’Elevage élabore la politique de l’eau et du développement rural à Djibouti. Il s’est doté d’une stratégie, le PNIASAN, qui comprend des programmes d’action pour (i) la sécurité alimentaire (mise en valeur des fermes agricoles concédées par l’Ethiopie et le Soudan, création d’une réserve alimentaire à Djibouti pour assurer une couverture des besoins en denrées alimentaires en cas de crise, amélioration nutritionnelle de la population), (ii) la mobilisation des ressources en eau en vue du développement hydroagricole (aménagement de bassins hydroagricoles, mise en valeur des eaux profondes, réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation…), (iii) l’appui aux groupes vulnérables, (iv) la promotion de nouvelles sources de croissance et l’appui aux exportations (filière viandes et dérivés, création nouvel abattoir, sécurisation de la santé animale, production d’aliment du bétail), (v) le développement de la pêche semi industrielle et de l’aquaculture, (vi) le renforcement du laboratoire national d’analyses alimentaires.

Le Fonds européen de développement (FED) finance un projet d’appui à la résilience des populations rurales à Djibouti afin de permettre à ces populations de développer une agriculture locale allant de pair avec leurs traditions pastorales. La FAO gère un des volets de ce projet, « Renforcement de la productivité des productions végétales et animales à Djibouti » : elle soutient des fermes modèles à travers la fourniture d’intrants et d’équipements agricoles, la construction et l’installation d’ouvrages pour l’irrigation et d’abreuvoirs, ainsi que les formations et l’encadrement technique.

Une très forte dépendance aux importations

En 2019, la situation alimentaire à Djibouti permettait un apport de 2770 kcal/hab/jour, soit une quantité disponible de nourriture de 418,9 kg/hab/an. Le régime djiboutien est basé à 93,0 % sur des produits d’origine végétale. Les repas les plus courants comprennent : le laohoh, une galette à base de farine de teff ou de maïs ; le riz ; du garoobey, une bouillie d’avoine à base de lait ; le baasto, des pâtes à base de farine de blé. Les céréales représentent 54,9 % des apports caloriques du régime journalier djiboutien. Les apports protéiques et lipidiques sont notamment fournis par les lentilles ; la viande et le poisson cuisinés en ragoût ou grillée avec des épices dans le fah-fah ; le beurre clarifié, qui accompagne de nombreux plats. Enfin les plats sont souvent accompagnés de fruits et légumes (cuits ou crus) comme les mangues, les bananes ou les goyaves. En 2019, 80,0 % des apports protéiques et 78,3 % des apports lipidiques étaient d’origine végétale. Les principaux produits consommés (selon les apports caloriques journaliers) étaient le blé (989 kcal/hab/jour) ; le riz (487) ; le sucre (395) ; l’huile de palme (232) ; les pois (94).

La production agricole à Djibouti est très limitée du fait d’un terrain très aride, on compte seulement quelques cultures anecdotiques réparties sur de faibles surfaces comme des légumineuses ou des pommes de terre. De même, l’élevage est très limité avec un cheptel de l’ordre de 0,3 millions de bovins, 0,5 millions d’ovins et 0,5 millions de caprins. Par conséquent, Djibouti est contraint d’importer la grande majorité de ses aliments pour répondre au besoin de sa population. Les céréales représentent l’une des sources principales d’importation avec plus de 0,7 MT importées chaque année, IDR de 107 %. Il s’agit principalement de blé (70,1 MUSD importés en 2020, principalement en provenance de Roumanie) et de riz. De même, 0,3 MT de sucre est importée (IDR de 86 %) chaque année pour un montant de 72,8 MUSD et 0,2 MT d’huile de palme (IDR de 146 %) pour un montant annuel de 85,9 MUSD en 2020.

Régime alimentaire et dépendance aux importations

répartition des apports protéiques et lipidiques

Régime alimentaire et dépendance aux importations (Gauche) et répartition des apports protéiques et lipidiques (Droite)

 

 

Publié le