Commerce bilatéral

Conséquence de la taille limitée du marché djiboutien, le commerce bilatéral entre la France et Djibouti est resté modeste en 2022 avec un total échangé de 87,0 MEUR selon les Douanes françaises. Les exportations françaises vers Djibouti ont augmenté de 21,3 % par rapport à 2021, pour atteindre 85,8 MEUR grâce notamment aux ventes de produits des industries agroalimentaires redynamisées en 2022. Les importations françaises depuis Djibouti sont très faibles (1,3 MEUR) en raison de l’étroitesse de la base de production djiboutienne. Elles sont  essentiellement dépendantes des transferts de résidence des expatriés français vers la France. La relation commerciale bilatérale est ainsi marquée par un fort déséquilibre structurel des échanges en notre faveur avec un excèdent commercial s’élevant à 74,2 MEUR par an en moyenne (2012-2021) et 84,5 MEUR en 2022. Djibouti constitue le 22ème client de la France en Afrique Subsaharienne et son 43ème fournisseur. La France serait, de son côté, le 6ème partenaire à l’import de Djibouti selon les données 2020 de l’Institut de la Statistique de Djibouti.

Des exportations françaises redynamisées et dominées par les produits agroalimentaires

Après des performances en demi-teinte depuis 2018, les exportations françaises vers Djibouti se sont redressées en 2022, en hausse de 21,3 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 85,8 MEUR soit la meilleure performance enregistrée depuis 2016.

Cette progression des exportations est tirée par les « produits des industries agroalimentaires », premier poste d’exportation pour la France et qui connait, en 2022, une année exceptionnelle (31,6 MEUR, +71,9 %) notamment grâce aux ventes de plats préparés qui ont été multipliées par 13 (12,4 MEUR contre 926 000 EUR l’année précédente). La diffusion des produits français se fait notamment au travers des enseignes Cash Center, Casino et Géant Casino implantées à Djibouti-Ville et appartenant au groupe Coubèche, leader de la distribution à Djibouti.

Les ventes de produits pharmaceutiques ont montré une certaine stabilité d’une année sur l’autre (9,9 MEUR en 2022, 9,6 MEUR en 2021, 9,7 MEUR en 2020) et ont confirmé la position française de premier fournisseur de produits pharmaceutiques[1] malgré la concurrence grandissante de l’Inde et de la Chine dans ce secteur en Afrique de l’Est.

Les parfums et produits pour la toilette (3,7 MEUR, -14 %), le lin brisé ou teillé (3,4 MEUR, -38 %) et les équipements de communication (2,1 MEUR, 162 %) constituent les troisième, quatrième et cinquième poste d’exportation de la France.

Djibouti reste donc un client marginal pour la France, tant dans le monde (0,01 % des exportations françaises totales) qu’en Afrique Subsaharienne (0,8 % des exportations françaises vers la région). Il reste en revanche un marché d’export performant, eu égard à sa dimension : Djibouti est, pour la France, le 4ème pays d’Afrique Subsaharienne en termes d’exportations par tête (64 EUR/hab en 2021) derrière les Seychelles, Maurice et le Gabon.

Des importations françaises stables et déconnectées de la base de production djiboutienne

Les importations françaises en provenance de Djibouti sont très modestes : 1,8 MEUR par an en moyenne (2012-2021) et 1,3 MEUR en 2022 (+8,3 % par rapport en 2021). Plus de 80 % de nos importations concernent les envois de biens personnels lors de transferts de résidence de Djibouti vers la France, ces envois s’intensifiant particulièrement durant la période estivale (mois de juillet, août et septembre). Notons qu’environ 3 500 français résident à Djibouti parmi lesquels 1 500 militaires et leur famille avec un taux de renouvellement important chaque année. Les autres postes d’importation, plus sporadiques, sont les céréales, légumineuses et oléagineux (notamment des haricots verts, blancs et haricots Punto en provenance d’Éthiopie[2]) qui essuient un recul sévère en 2022 (29 000 EUR, -60,8 %). Les transferts d’objets de collection pour alimenter des collections françaises ont, eux, permis de stimuler les importations françaises en 2022 (35 000 EUR contre 0 en 2021 et 2020).

De manière générale, la faiblesse de nos importations en provenance de Djibouti s’explique par la structure économique du pays, essentiellement fondée sur le secteur des services (75 % du PIB). En outre, les rares activités exportatrices (sel, bétail) trouvent leurs débouchés en Ethiopie, son voisin enclavé, ou à l’Est.

Une balance commerciale française structurellement excédentaire

La relation commerciale bilatérale franco-djiboutienne est ainsi marquée par un fort déséquilibre structurel des échanges en faveur de la France avec un excèdent commercial s’élevant à 72,4 MEUR par an en moyenne (2012-2021) et 84,5 MEUR en 2022. Ce dernier a connu une hausse en 2022 (+21,5 % par rapport à 2021), hausse naturellement proportionnelle à celle des échanges commerciaux franco-djiboutiens en 2022 (85,8 MEUR, +21,3 %).

 

 



[1] Source : Observatoire de la Complexité Économique, 2020

[2] Une part significative des exportations comptabilisées comme djiboutiennes sont des biens exportés par l’Éthiopie, en transit à Djibouti.

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