Indicateurs et conjoncture

 

Présentation générale

Avec 84,6 millions d’habitants en 2023, l’Allemagne est le pays le plus peuplé de l’Union européenne (densité de population élevée : 236 hab/km2 en Allemagne contre 107 hab/km2 en France en 2022). La forte croissance démographique observée au cours de ces dernières années (l’Allemagne ne comptait que 81,3 millions d’habitants en 2015) s’explique par l’immigration, le solde naturel s’étant quant à lui dégradé. En 2022, le taux de fécondité s’établit à 1,46 enfant par femme.16,9 % de la population a moins de 18 ans alors que 29,4 % a plus de 60 ans.

Avec un PIB de 4 121 Md€ en 2023 (prix courants), l’Allemagne est passée en 2023 de 4ème à 3ème puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis et la Chine et désormais devant le Japon. En 2022, le PIB (en standard de pouvoir d’achat) par habitant de l’Allemagne est environ 1,2 fois plus élevé que celui de la moyenne de l’UE à 27 pays.

L’économie allemande se caractérise par une forte industrie : l’industrie manufacturière représente, en 2023, 20,8 % de la valeur ajoutée brute (VAB) et emploie 16,3 % de la population active. Comme dans tous les pays avancés, le secteur des services constitue cependant le secteur économique majeur (68,5 % de la VAB et 75,3 % de la population active).

L’Allemagne présente également une économie très internationalisée (cf. graphique 1 infra). Ses exportations de biens et services représentent 50,9 % du PIB en 2022. Le pays est classé au troisième rang des exportateurs et des importateurs mondiaux de biens en 2022.

Par ailleurs, le tissu productif allemand se caractérise par (i) la densité de ses entreprises de taille moyenne et intermédiaire (le « Mittelstand ») innovantes et exportatrices, et (ii) la déconcentration des lieux de production et de décision économique sur le territoire.

À l’instar du tissu entrepreneurial, le secteur bancaire allemand est marqué par une forte implantation régionale. Il s’articule autour de trois grands groupes qui se partagent le marché avec quelques établissements financiers étrangers : (i) celui des caisses d’épargne (environ 350 caisses et 5 banques régionales), (ii) celui des banques mutualistes (quelque 700) et (iii) celui des banques commerciales (Deutsche Bank et Commerzbank essentiellement).

Conjoncture économique

L’Allemagne a été marquée par une contraction de son activité économique en 2023. Le PIB a reculé de -0,2 % en 2023 (stagnation à 0,0 % avec correction des jours ouvrés), notamment du fait de la faiblesse de la consommation privée et du fort ralentissement observé dans le secteur de la construction. Le commerce extérieur est également resté peu dynamique : la contribution positive de la composante extérieure à l’évolution du PIB a résulté d’un recul plus important des importations que des exportations. Fin 2023, l’activité dépassait de peu son niveau de 2019 (+0,1 % au quatrième trimestre 2023 par rapport au quatrième trimestre 2019). En revanche, le marché du travail allemand se montre résilient : le pays jouit d’un nombre record de personnes en emploi (45,9 millions en 2023 contre 45,3 millions en 2019) et d’un taux de chômage bas (3,0 % selon la méthodologie OIT).

L’inflation s’est maintenue à un niveau élevé en 2023 en comparaison européenne : la hausse des prix (indice des prix à la consommation harmonisé – IPCH) a atteint 6,0 % en Allemagne, contre 5,4 % en moyenne annuelle dans la zone euro. 

L‘activité devrait rester atone en 2024. Dans le cadre de son rapport économique annuel paru en février 2024, le gouvernement a abaissé sa prévision de croissance pour 2024 à 0,2 % (contre 1,3 % dans ses prévisions d’octobre), invoquant notamment l’instabilité de l'environnement économique mondial, l’atonie du commerce extérieur et des taux d'intérêt élevés pesant sur l’investissement. Cette prévision est proche de celles de la Commission européenne de février 2024 (0,3 %) et du diagnostic commun des instituts économiques allemands de mars 2024 (0,1 %).

Finances publiques

La politique budgétaire de la coalition gouvernementale a été profondément affectée par une décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe du 15 novembre 2023. Cette décision a précisé et restreint les modalités de dérogation au cadre constitutionnel du frein à la dette lors de situations exceptionnelles. Dans ce contexte, le gouvernement a dû réviser substantiellement son projet de budget fédéral pour 2024, finalement adopté par le Parlement le 2 février 2024. Si les conséquences de cette décision restent limitées à court terme – notamment du fait de la mobilisation de réserves budgétaires –, les marges de manœuvre budgétaires futures du gouvernement s’en trouvent durablement contraintes.

L’Allemagne a pour objectif la réduction rapide de son endettement public (cf. graphique 2 infra). Selon les prévisions du diagnostic commun des instituts économiques allemands paru en mars 2024, le déficit public en définition maastrichtienne (toutes administrations publiques) serait ramené de 2,1 % en 2023 à 1,6 % en 2024. La diminution du déficit résulterait notamment de mesures du côté des recettes (fin des taux de TVA réduits sur le gaz et dans la restauration, taxe sur le transport aérien, péage poids lourd, hausse de la tarification nationale du CO2, hausse des taux de cotisation dans l’assurance maladie et l’assurance dépendance) et de l’extinction de mesures de soutien prises face à la crise énergétique (freins aux prix de l’énergie notamment). L’endettement public de l’Allemagne serait ramené à 64 % du PIB en 2024, contre 69 % en 2021 lors de la pandémie.

 

Graphique 1 – Exportations de biens et de services en pourcentage du PIB

Graphique 1 – Exportations de biens et de services en pourcentage du PIB

Graphique 2 – Dette publique en pourcentage du PIB Graphique 2 – Dette publique en pourcentage du PIB

 

Liens utiles : Bulletins mensuels du Ministère fédéral des Finaces et du Ministère fédéral de l'Economie.

Sources : Destatis ; Bundesbank ; Bundesagentur für Arbeit ; OCDE ; OMC.

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