Contexte et situation économique et financière

Le Costa Rica (PIB de 64 Mds USD et PIB/h de 12400 USD en 2021) est devenu un pays de l’OCDE en mai 2021 et fait l'objet d'un soutien et d'un suivi par la communauté financière internationale. Son économie est fortement dépendante du tourisme mais est aussi largement tournée vers la production de fruits tropicaux et de café destinés à l’exportation ainsi que d’une industrie de niches : dispositifs médicaux (qui représentent le premier poste d’exportation). Depuis aout 2022, une usine d’assemblage et de test de semi-conducteurs (investissement estimé à 600 M USD) s'est installé au Costa Rica, sa production pourrait rapidement constituer 20% des exportations du pays.

L’impact de l’épidémie de COVID-19 a été fort mais plus modéré qu’au Panama, son voisin avec une population similaire avec une baisse du PIB de 4% en 2020 et une reprise de 7,5% en 2021 (grâce à la reprise des exportations et la réouverture du pays au tourisme). La croissance qui pourrait atteindre 3,8% en 2022 et 2,9% en 2023. La croissance potentielle de moyen terme du pays est estimée à 3% (alors que le PIB n’avait progressé que de 2,5% en 2019).

Même si l’ancien gouvernement avait décidé de laisser provisoirement filer le déficit public en 2020/2021, l’accompagnement de la crise a été davantage monétaire que budgétaire (compte-tenu des faibles marges de manœuvre en la matière). Les taux d’intérêt directeurs avaient été abaissés avant la crise COVID jusqu’à 1,5% grâce à une inflation (à l’époque) contenue à moins de 1%. Les taux sont restés très bas pendant l’essentiel de la crise COVD avant d’être portés à 8% à partir de décembre 2021 pour lutter contre la forte accélération de la hausse des prix (de +12,3% en aout 2022 retombée à +9% en octobre 2022 mais qui reste élevée).

Sur le front des finances publiques, la pandémie de COVID-19 a stoppé la dynamique de réduction de la dette publique qui avait été enclenchée sous l’ancien gouvernement et qui est passée à 68,2% du PIB en 2021 (soit 15 points de plus qu’en 2019). Celle-ci commence à se stabiliser en 2022 et le FMI prévoit une (lente) décrue grâce à la politique d’austérité budgétaire appuyée par la fameuse « regla fiscal » qui limite drastiquement la dépense publique (investissements en capital mais aussi les augmentations de salaires des fonctionnaires). La discipline budgétaire a repris dès 2021 avec un déficit budgétaire passé de 6,9% en 2019 à 5,5% en 2021 et qui pourrait s’établir à 4,7% en 2022 avec un excédent primaire dès cette année. L’application de la règle budgétaire exerce aujourd’hui un frein puissant aux investissements publics dont le pays a cruellement besoin, notamment en matière d’infrastructures de transport (routes, transport urbain et ferroviaire) et en faveur de l'assainissement. La capitale San José ne dispose d’aucun mode de transport public vert et ne traite que 25% de ses eaux usées. Deux projets de lois sont à l’étude pour assouplir cette règle en retirant les entreprises publiques et les investissements en capital de son périmètre.

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