Les relations économiques et commerciales entre la France et le Chili

Depuis plusieurs années déjà, tant en termes d’implantations que d’échanges commerciaux, le Chili est le 3e partenaire de la France en Amérique Latine, derrière le Brésil et le Mexique : les trois quarts des entreprises du CAC 40 y ont une présence significative, grâce à laquelle elles déploient souvent des activités régionales ; en 2022 les échanges s’élèvent à 2,6 Mds EUR par an (+11,6% par rapport à 2021), dont 1,3 Mds EUR d’exportations françaises (+9,7%) et 1,2 Mds EUR d’importations françaises (+13,7%), soit un excédent commercial favorable à la France de 108 M EUR (- 21,2%), notamment grâce aux livraisons d’aéronefs et plus marginalement de véhicules automobiles.

En termes de soutien public, quatre dossiers FASEP Innovation verte sont en cours de réalisation et un expert technique international (ETI) influence économique sera en poste au ministère de l’énergie du Chili au premier semestre 2023 sur l'hydrogène renouvelable et bas carbone.

 

Malgré une taille de marché relativement limitée (20 millions d’habitants), le Chili est une destination attractive pour les investisseurs étrangers en raison de son niveau de développement. Le Chili est membre de l’OCDE, sa population est constituée aux 2/3 par une classe moyenne, a le troisième PIB/habitant d'Amérique du sud avec 15 603 USD/habitant (en légère baisse, derrière l’Uruguay : 20 017 USD/hab ; et le Guyana, avec 18 744 USD/hab[1]), bénéficie d’un climat d’affaires favorable et d’une intégration économique internationale (32 accords de libre-échange avec 65 pays). En croissance depuis une dizaine d'années surtout, la présence française au Chili serait actuellement de l'ordre de 280 filiales (160 en 2010), ce qui en fait le 3e pays d’implantation des entreprises françaises en Amérique latine, après le Brésil et le Mexique. Une bonne partie d’entre elles mène, par ailleurs, depuis Santiago, des activités régionales sur les pays andins et le Mercosur.  

Les entreprises françaises sont particulièrement présentes dans les activités liées à l’électricité, l’environnement (eau, traitement des déchets, etc.), les transports publics (aérien, ferroviaire, routier) et celles ayant trait à la transition énergétique. Ainsi, l’hydrogène renouvelable et bas carbone représentent un véritable potentiel de développement.

De manière générale, les entreprises françaises sont présentes dans la plupart des secteurs économiques chiliens. C’est notamment le cas de la banque et assurance, l’industrie, la distribution, l’automobile, l’aéronautique, l'hôtellerie et les technologies d'identité.

En 2022 – 6e année consécutive où le Chili est le 3e client latino-américain de la France – les exportations françaises se sont élevées à 1,3 Mds EUR, derrière le Mexique (3,8 Mds EUR) et le Brésil (4,1 Mds EUR), en augmentation de 9,7% par rapport à 2021, grâce notamment à l’aéronautique civile (481,8 M EUR ; +5,7%) qui représente 36,2% des ventes françaises et aux véhicules automobiles (166,9 M EUR ; +36,1%) pour 12,5% du total.

De leur côté, les importations sont constituées à 56,6% de métaux non-ferreux, principalement du cuivre (692,4 M EUR ; +8,5%).

La France a maintenu un solde positif en 2022, l’excédent sur l’année 2022 s’établissant à 108 M EUR, malgré une baisse de 21,2% par rapport au solde commercial de 2021, qui était alors de 137 M EUR en faveur de la France.

Parmi les nombreuses orientations stratégiques que le Chili et la France ont en commun, celles relatives au climat - dont notamment la décarbonation de l'économie - sont tout particulièrement des vecteurs de rapprochement et de développement de la relation économique entre les deux pays (hydrogène renouvelable et bas carbone ; lithium ; cuivre vert ; ville durable ; etc.).

 

Investissements directs étrangers

Selon l'indicateur de la Banque centrale chilienne, le stock d’investissement directs étrangers français au Chili serait de 1,6 Mds USD (2021) ce qui positionnerait la France au 15e rang des investisseurs étrangers et au 7e rang des investisseurs européens, derrière les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, et la Suisse.

Concernant les investissements à venir, Invest Chile recensait 21 projets d'origine française fin 2021, pour 564 M EUR, principalement dans les infrastructures et les énergies renouvelables. En contrepartie, la France se situe au 10e rang des pays destinataires des investissements chiliens (1,25 Mds USD).



[1] Le Guyana a vu son PIB exploser en 2022 (>+70%) grâce au début de l’exploitation du pétrole dans le pays, combine à la hausse phénoménale du cours du pétrole du fait de la guerre russo-ukrainienne.

Publié le