Les relations économiques et commerciales entre la France et le Chili

 

Depuis plusieurs années déjà, tant en termes d’implantations que d’échanges commerciaux, le Chili est le 3e partenaire de la France en Amérique Latine, derrière le Brésil et le Mexique : les trois quarts des entreprises du CAC 40 y ont une présence significative, grâce à laquelle elles déploient souvent des activités régionales ; en 2023 les échanges s’élevaient à 2,2 Mds EUR par an (-11,5% par rapport à 2022), dont 1 Md EUR d’exportations françaises (-21,6%) et 1,2 Mds EUR d’importations françaises (-0,7%), soit un déficit commercial défavorable à la France de -186 M EUR (+ 111%) en raison de la baisse de près de 70% des produits de l’industrie aéronautique et spatiale, premier poste d’exportations françaises au Chili.

En termes de soutien public, deux FASEP clos (Geolith et Micr’Eau) sont en phase de développement commercial et trois FASEP sont en cours d’exécution. En sus, de nombreuses PME approchent le service économique avec des projets innovants. Un ETI influence économique est en poste au ministère de l’énergie du Chili depuis le 1er mai 2023 sur les transports à nouveaux carburants.

 

 

Malgré une taille de marché relativement limitée (20 millions d’habitants), le Chili est une destination attractive pour les investisseurs étrangers en raison de son niveau de développement. Le Chili est membre de l’OCDE, sa population est constituée aux 2/3 par une classe moyenne, a le troisième PIB/habitant d'Amérique du sud[1] avec 17 253 USD/habitant (en légère hausse, derrière l’Uruguay : 21 378 USD/hab ; et le Panama, avec 18 493 USD/hab), bénéficie d’un climat d’affaires favorable et d’une intégration économique internationale (34 accords de libre-échange avec 65 pays). En croissance depuis une dizaine d'années surtout, la présence française au Chili serait actuellement de l'ordre de 280 filiales (160 en 2010), ce qui en fait le 3e pays d’implantation des entreprises françaises en Amérique latine, après le Brésil et le Mexique. Une bonne partie d’entre elles mène, par ailleurs, depuis Santiago, des activités régionales sur les pays andins et le Mercosur.  

 

Le marché chilien représente un enjeu notable pour un certain nombre d'entreprises françaises : comme Sodexo par exemple, qui est le principal employeur français avec 23 500 salariés et pour lequel le Chili représente le 6ème pays du groupe en termes de chiffres d’affaires (devant la Chine); ou Engie, 4ème producteur d’électricité au Chili avec 11% de part de marché  et 3ème transporteur d’électricité ; ou encore Veolia qui fournit 45% de l'eau destinée aux ménages et est leader dans le traitement des déchets, 12ème marché du groupe. Leurs filiales respectives Engie Energia Chile (ECL) et Aguas Andinas sont par ailleurs cotées à la bourse de Santiago.

Le principal investissement français (1,1 Mds USD) provient du Groupe ADP et de VINCI Airports avec la concession de l’aéroport de Santiago de Chili. Suite à la crise du transport aérien consécutive à la pandémie de la Covid-19 (chute du trafic aérien par rapport à 2019 de -65 % en 2020, -73 % en 2021), cette concession fait l’objet d’un contentieux déclaré en août 2021 auprès du Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI), le consortium français proposant à l'État chilien une renégociation des paramètres économiques de la concession.

 

Aux côtés des secteurs de l’électricité, de l’environnement et des transports publics, où la présence française est traditionnellement forte, celui de l'hydrogène bas carbone présente un potentiel de développement important dans les prochaines années pour un certain nombre d'entreprises françaises qui se positionnent (Engie, EDF, Total Energies, Air Liquide, Airbus, Alstom, entre autres), avec une mention particulière pour Total Energie qui a annoncé fin 2021 vouloir investir 15 Mds USD d'ici à 2030 pour produire 10 GWe d’électricité éolienne alimentant 8 GWe de puissance d’électrolyseur pour une production annuelle de 7 Mt d’ammoniac vert en 2031.

De manière plus générale, les entreprises françaises sont présentes dans la plupart des secteurs de l'économie chilienne : banque et assurance (Société générale, BNP Paribas, Crédit Agricole, CIC, Coface, Cardiff...), industrie (Nexans, Air Liquide, Legrand, Alstom, Saint Gobain, Renault...), distribution (Decathlon, L’Oréal), automobile (Peugeot, Renault), aéronautique (Airbus), électronique (Idemia, Thales...).

 

 

Investissements directs étrangers 

Selon l'indicateur de la Banque centrale chilienne[2] – le stock d’investissement directs étrangers français au Chili serait de 1,8 Mds USD (2022) ce qui positionnerait la France au 15e rang des investisseurs étrangers et au 7e rang des investisseurs européens, derrière les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, et la Suisse.

Concernant les investissements à venir, Invest Chile recensait 16 projets d'origine française en 2022, pour 700 M USD, principalement dans les secteurs tels que l’électricité, le gaz et l’eau ; l’industrie et les services.

En contrepartie, la France se situe au 10e rang des pays destinataires des investissements chiliens (1,2 Mds USD).

 

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[1] Source FMI World Economic Outlook database

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