Membre de l’OCDE, le Chili dispose d’une économie mature, libérale et favorable au multilatéralisme

Economie la plus développée des grands pays d’Amérique latine (PIB de 259 Milliards USD en 2017, PIB / hab. le plus élevé de la région de plus de 14.000 USD – du niveau de la Pologne et plus du double de la Colombie et du Pérou-, et même de 23.500 USD / hab. en PPA), le Chili est une économie solide et mature. Porté par l’évolution favorable des termes de l’échange depuis le début des années 2000, il a enregistré une croissance moyenne de 4,9% sur la période 2000-2013 supérieure à la moyenne latino-américaine. Toutefois, l’ajustement du prix du cuivre (qui représente toujours la moitié de ses exportations) s’est répercuté sur l’économie chilienne dès la fin de l’année 2013, la croissance ralentissant à un rythme plus proche de 2% entre 2014 et 2016. Le FMI a annoncé une croissance de 1,7% en 2017 avant un rebond plus net de 3,4% en 2018 et 3,7% en 2019.

Le Chili reste marqué par sa dépendance au cours de matières premières minières (et notamment du cuivre). Sur les deux derniers exercices, le cuivre s’est fortement réapprécié (+17% sur 2016, +22% en 2017). Le secteur minier reste un élément clé de l’économie chilienne (11% du PIB / 56% des exportations / plus de 50% des IDE / 8,5% des emplois) ; il est notamment le 1er producteur mondial de cuivre (28% de la production et 29% des réserves mondiales) et de lithium (33% mais surtout 55% des réserves mondiales).

Le Chili se distingue dans la région par son ouverture commerciale, un climat des affaires attractif et une gestion saine de ses finances publiques. Malgré un creusement du déficit public ces dernières années (-2,9% en 2016), les finances publiques demeurent saines. La dette publique chilienne a atteint 24 % du PIB en 2016 mais reste la plus faible du continent latino-américain avec, notamment, des avoirs accumulés dans les fonds souverains (fonds de stabilisation alimenté par les recettes du cuivre, ou encore modèle chilien de retraite par capitalisation représentant 95% du PIB). La dette extérieure publique représente 26% du PIB en 2017. Les pressions inflationnistes observées en 2014 et 2015 se sont atténuées en 2016 (hausse de 2,7%) et 2017 (2,5%) avec une anticipation de 2,4% en 2018.

La solidité de la position extérieure du Chili est reflétée par sa notation souveraine, AA3 par Moody’s, A+ par S&P et A par Fitch, la plus élevée en Amérique latine. Il jouit également de l’un des plus bas taux de pauvreté du sous-continent (8,9%); il reste néanmoins le pays de l’OCDE le plus inégalitaire.

L’économie chilienne est très ouverte aux marchés extérieurs, et notamment asiatiques ; elle est principalement orientée vers le pacifique (l’APEC, Etats-Unis inclus, représentant 69% de ses exportations, dont 28,5% vers la Chine, 8,5% vers le Japon et 6,9% vers la Corée du sud ; l’UE représentant 12,6% de ses débouchés).

Le Chili est marqué par sa position favorable à la défense du multilatéralisme ; il suit depuis le début des années 2000 une stratégie d’ouverture commerciale en ayant signé 26 accords de libre-échange avec 64 économies (représentant 85% du PIB mondial). Il a notamment conclu dès 2002 avec l’Union européenne, un accord d’association en Amérique latine, qui a permis le doublement des échanges entre les deux blocs. Les deux parties ont convenu de le moderniser en 2018.

Il a joué un rôle instrumental dans la constitution puis le développement de l’Alliance du Pacifique, regroupant 4 pays latino-américains de la façade pacifique (Chili, Pérou, Colombie et Mexique représentant 40% du PIB du sous-continent) avec une adhésion à des valeurs de discipline macroéconomique et financière mais aussi l’objectif d’un projet d’intégration régionale incluant la libre circulation des personnes et l’harmonisation réglementaire. Après le retrait des Etats-Unis, le Chili a souhaité réaffirmer l’importance du maintien du Partenariat Transpacifique (TPP 11) dont il a été un des trois membres fondateurs du traité dès 2012.

 

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