Commerce bilatéral entre la France et les pays de l’UEMOA en 2022

L’année 2022 est marquée par une hausse des échanges entre la France et l’UEMOA[1] de 9,8% par rapport à 2021, à 5,1 Mds EUR. Les exportations françaises vers les pays de la zone ont progressé de 6,8% à 3,7 Mds EUR, dont 2/3 à destination de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. La Côte d’Ivoire demeure le 1er client de la France en UEMOA (2ème en Afrique subsaharienne), devant le Sénégal, tandis que les produits des industries agroalimentaires et pharmaceutiques demeurent notre premier poste de ventes à destination de l'Union. Les importations françaises en provenance de la zone ont nettement progressé de 18,6% à 1,4 Md EUR, en provenance à 75% de la Côte d’Ivoire (4ème fournisseur en Afrique subsaharienne) et principalement composées de produits agricoles et des industries agro-alimentaires. Ainsi, la France voit son excédent commercial avec l’UEMOA rester quasi stable (+0,7% par rapport à 2021) à 2,3 Mds EUR, dont 38% porté par le Sénégal.

 

Les ventes françaises s’élèvent à 3,7 Mds EUR en 2022, aux 2/3 à destination de la Côte d’Ivoire et du Sénégal et portées par les produits des industries agroalimentaires et pharmaceutiques

L’UEMOA réceptionne plus d’1/3 des ventes françaises à l’Afrique subsaharienne

D’après les Douanes françaises, les exportations de la France vers les pays de l’UEMOA se chiffrent à 3,7 Mds EUR en 2022, en hausse de 6,8% par rapport à 2021. Cela correspond à respectivement 74% et 34% de nos exportations vers la CEDEAO (5 Mds EUR) et l’Afrique subsaharienne (10,8 Mds EUR). La sous-région abrite deux des trois premiers clients de la France en Afrique subsaharienne, à savoir la Côte d’Ivoire (1,4 Md EUR, 2èmeet le Sénégal (968 M EUR, 3ème), l’Afrique du Sud demeurant le 1er client (1,8 Mds EUR).

A titre de comparaison, nos ventes vers l’UEMOA sont largement supérieures à nos exportations vers les pays de la CEMAC (1,6 Md EUR), mais restent toutefois très loin du niveau des exportations françaises vers l’Afrique du Nord (17,3 Mds EUR)[2].

Si la Côte d'Ivoire demeure notre 1er client dans la sous-région, la progression des ventes françaises à destination de l'UEMOA est essentiellement imputable à la hausse des achats sénégalais

Malgré une hausse relativement modeste de nos exportations à destination de Côte d'Ivoire (+2,1%), le pays demeure le 1er client de la France dans la sous-région, avec des ventes françaises de 1,425 Md EUR. Elle est suivie par le Sénégal, pays qui enregistre la plus forte progression en valeur nominale de l'Union (+17,7% à 968 M EUR, soit +146 M EUR), en lien avec le dynamisme des ventes de produits agricoles (+76,2%) et de machines industrielles et agricoles (+33,9%). A noter également la trajectoire dynamique de nos exportations vers le Burkina Faso (+20,4% à 368 M EUR ; 3ème client au sein de l'Union), le Togo (+13,7% à 223 M EUR ; 6ème) et de façon plus anecdotique, vers la Guinée-Bissau (+21,4% à 5 M EUR ; 8ème). Dans une moindre mesure, le Bénin (+5,1% à 240 M EUR ; 5ème) et le Niger (+3,2% à 114 M EUR ; 7ème) ont également accru leur recours aux achats français. A l'inverse, le Mali est le seul pays qui enregistre un recul de nos exportations (-10,8% à 367 M EUR ; 4ème client), notamment du fait de la baisse de nos ventes de machines industrielles et agricoles (-46,1%).

S'agissant de la répartition, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont réceptionné respectivement 38% et 26% des ventes françaises à l’UEMOA. Suivent le Burkina Faso (10%), le Mali (10%) et le Bénin (6,5%).

Les produits des industries agro-alimentaires constituent le 1er poste de ventes françaises à la zone, devant les préparations pharmaceutiques

Les principaux produits exportés par la France vers l’UEMOA sont les produits des industries agro-alimentaires (18,8%), les préparations pharmaceutiques (13,4%) et les machines industrielles et agricoles (12%,8). Les ventes de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l'aquaculture ont enregistré la plus importante progression en nominal (+48% à 402,4 M EUR ; +130,4 M EUR), tirées par les exportations à destination du Sénégal (+50,4 M EUR) et du Burkina Faso (+38 M EUR). A contrario, les ventes de matériels de transport ont enregistré le plus important repli (-37,6% à 130 M EUR, soit -78 M EUR).

 

Les importations françaises ont progressé de 18,6%, à 1,4 Md EUR, principalement composées de produits agricoles et des industries agro-alimentaires et en provenance à 75% de Côte d’Ivoire

Près de 9% des importations françaises originaires d’Afrique subsaharienne proviennent de la zone UEMOA

Les importations françaises en provenance de l’UEMOA s’établissent à 1,4 Md EUR en 2022, en hausse de 18,6%. Ce montant correspond à 8,8% des flux en valeur en provenance d'Afrique subsaharienne en 2022 et 21% de la CEDEAO (70% des achats français à cette zone proviennent du Nigéria en raison de nos importations d’hydrocarbures).

La Côte d’Ivoire est à l’origine de 75% des importations françaises en provenance de l’Union

Avec des achats en hausse de 21,1% par rapport à 2021 (plus forte progression en nominal avec +183 M EUR), la Côte d’Ivoire est de loin le principal fournisseur de la France (1 Md EUR), à l’origine de 75% des importations en provenance de l’Union. Par ailleurs, malgré une diminution de nos achats (-12,9% à 145 M EUR), le Niger demeure le second fournisseur de la France en 2022, en lien avec nos achats de produits métallurgiques et métalliques (-13,3% à 142,3 M EUR), composés exclusivement d'uranium, qui représentent plus de 98% de nos achats sur le territoire.

En plus du Niger, la Guinée-Bissau (-76% à 68 000 EUR ; 8ème fournisseur au sein de l'Union) est le seul autre pays de l'Union à enregistrer une diminution de nos achats. En effet, le Sénégal (+18,4% à 91 M EUR ; 3ème), le Togo (+71,6% à 48 M EUR ; 4ème), le Burkina Faso (+39% à 29 M EUR ; 5ème), le Bénin (+62,5% à 17 M EUR ; 6ème) et le Mali (+112% à 17 M EUR ; 7èmeont tous vu leurs ventes à destination de France augmenter.

Les importations françaises en provenance des pays de l’UEMOA se composent principalement de produits agricoles et de produits des industries agro-alimentaires

Les importations françaises sont essentiellement composées de produits agricoles (41%) et des industries agroalimentaires (33%). Les achats de produits agricoles ont progressé de 7,8% quand ceux des produits des industries agroalimentaires ont progressé de 23,6%. Les achats d'hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives constituent le 3ème poste d'importations (+93% à 159 M EUR ; 11,4% des achats en provenance de l'Union) en lien avec la hausse des cours mondiaux, juste devant les produits métallurgiques et métalliques (-7% à 153 M EUR ; 11% du total des achats).

 

La balance commerciale de la France est excédentaire à 2,3 Mds EUR, l’excédent avec le Sénégal étant le plus important et y contribuant pour près de 38%

Hormis le Niger (-30,7 M EUR), la France enregistre un excédent commercial avec tous les pays de l’UEMOA. Ainsi, au niveau consolidé, cet excédent s’élève à 2,3 Mds EUR, quasi-stable (+0,7%) par rapport à 2021. En outre, 38% de cet excédent tient à la balance commerciale avec le Sénégal, 1er excédent de la France en Afrique subsaharienne à hauteur de 877 M EUR (11ème au niveau mondial) et 16% tient à la Côte d'Ivoire (374 M EUR), qui demeure le 2ème excédent de la France en Afrique subsaharienne (21ème au niveau mondial), juste devant le Mali (350 M EUR ; 22ème au niveau mondial).

De manière générale, la dégradation de la balance commerciale avec la Côte d'Ivoire (-29% à 374 M EUR) et au Mali (-13% à 350 M EUR) a été plus que compensée par l'amélioration du solde commercial avec le reste de la sous-région, principalement portée l’amélioration du solde commercial sur un an avec le Niger (+45% à -31 M EUR), le Burkina Faso (+19% à 340 M EUR) et surtout le Sénégal (+18% à 877 M EUR).


 

[1] Union économique et monétaire ouest-africaine. Pays-membres : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

[2] Le niveau d’exportations vers l’UEMOA est comparable à celui à destination de la seule Tunisie (3,8 Mds EUR). S’agissant du reste de l’Afrique du Nord, le Maroc domine (6,5 Mds EUR), premier client en Afrique ; puis suivent l’Algérie (4,5 Mds EUR) et plus loin Egypte (2,2 Mds EUR).

 

 

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