Commerce bilatéral entre la France et les pays de l’UEMOA en 2023

L’année 2023 est marquée par une baisse des échanges entre la France et l’UEMOA de 3,4% par rapport à 2022, à 4,9 Mds EUR. Ce léger recul se justifie à la fois par une baisse des exportations (-3%) et importations (-4%) françaises. Les exportations de la France vers l’UEMOA s’élèvent à 3,6 Mds EUR 2023, dont 2/3 à destination de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. La Côte d’Ivoire demeure le 1er client de la France en UEMOA (2ème en Afrique subsaharienne), devant le Sénégal, tandis que les produits des industries agroalimentaires et pharmaceutiques demeurent notre premier poste de ventes à destination de l'Union. Les importations françaises originaire de la zone s’établissent à 1,3 Md EUR, en provenance à 74% de la Côte d’Ivoire (4ème fournisseur en Afrique subsaharienne) et principalement composées de produits agricoles et des industries agro-alimentaires. L’excédent commercial de la France avec l’UEMOA enregistre également un léger repli (-2,2%) à 2,3 Mds EUR, dont 41% porté par le Sénégal.

 

Les ventes françaises s’établissent à 3,6 Mds EUR en 2023, dont les 2/3 réalisées avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal et portées en grande partie par les produits alimentaires et pharmaceutiques

Les exportations françaises vers l’UEMOA affichent un léger repli, reflétant en particulier une baisse des ventes à l’égard de la moitié des pays de la zone

D’après les Douanes françaises, les exportations de la France vers l’UEMOA se chiffrent à 3,6 Mds EUR en 2023. Elles enregistrent un repli de 3% par rapport à 2022 (soit -112 M EUR), reflétant particulièrement la baisse de nos exportations à destination du Burkina Faso (-48 M EUR à 321 M EUR), de la Côte d’Ivoire (-60 M EUR à 1 365 M EUR), du Mali (-23 M EUR à 344 M EUR) et du Niger (-36 M EUR à 78 M EUR).

Bien que les exportations vers la Côte d’Ivoire enregistrent un repli (-4,2%), le pays demeure le 1er client de la France au sein de la zone, destinataire de 38% des ventes à destination de l’UEMOA. De même, le Sénégal conserve la 2ème place, avec des exportations françaises qui s’établissent à 1 013 M EUR, soit 28% des ventes vers l’UEMOA et en progression de 4,7% (soit +45 M EUR) par rapport à 2022. Cette progression de nos ventes fait de nous en 2023 le 1er fournisseur du Sénégal, avec une part de marché de 12%.  A souligner également que la Bénin (+8,1 M EUR à 248,8 M EUR) et le Togo (+1,9 M EUR à 224,9 M EUR) sont les deux (seuls) autres pays vers lesquels nos exportations ont évolué positivement en 2023. Quant à nos exportations vers la Guinée-Bissau, elles sont restées quasi stables à 4,8 M EUR.

Les produits des industries agro-alimentaires demeurent le 1er poste de ventes françaises à la zone, devant les préparations pharmaceutiques

D’un point de vue « produit », le recul de nos exportations s’explique en grande partie par la baisse des principaux produits habituellement exportés vers l’UEMOA, surtout au niveau des pays où nos ventes ont fléchi. Il s’agit notamment des produits des industries agroalimentaires (17,8% du total des exportations de l’UEMOA en 2023 ; -59 M EUR par rapport à 2022), des produits pharmaceutiques (13,2% ; -23 M EUR), des machines industrielles et agricoles (11,5% ; -59 M EUR) ainsi que des produits agricoles (9,6% ; -57 M EUR). Il convient toutefois de souligner la bonne performance des ventes de matériels de transport (4,5% ; +44 M EUR), de produits informatiques, électroniques et optiques (8,5% ; +36 M EUR) et d’équipements électriques et ménagers (8,1% ; +34 M EUR), tirées notamment par les ventes à destination du Sénégal, du Bénin et du Togo.

L’UEMOA réceptionne 3/4 de nos exportations vers la CEDEAO et 1/3 de celles vers l’Afrique subsaharienne

Les exportations de la France vers les pays de l’UEMOA représentent respectivement 76% et 33% de nos exportations vers la CEDEAO (4,8 Mds EUR) et l’Afrique subsaharienne (ASS, 11 Mds EUR). En outre, l’UEMOA abrite deux des trois premiers clients de la France en ASS, à savoir la Côte d’Ivoire (2ème) et le Sénégal (3ème), l’Afrique du Sud demeurant le 1er client (1,8 Md EUR). A titre de comparaison, nos ventes vers l’UEMOA sont largement supérieures à celles vers les pays de la CEMAC (1,7 Md EUR), mais restent toutefois très loin du niveau des exportations françaises vers l’Afrique du Nord (16,7 Mds EUR).

 

Les importations françaises s’élèvent à 1,3 Md EUR, principalement composées de produits agricoles et des industries agro-alimentaires et en provenance à près de 74% de Côte d’Ivoire

Les importations françaises vers l’UEMOA affichent également un léger repli, imputable essentiellement à la chute des achats d’hydrocarbures avec la Côte d’Ivoire

Les importations françaises en provenance de l’UEMOA s’établissent à 1,3 Md EUR en 2022, en recul de 4,4% par rapport à 2022 (soit -61 M EUR). Cette baisse se justifie principalement par le repli de nos achats en provenance de la Côte d’Ivoire (-57 M EUR à 995 M EUR), en lien avec la diminution à zéro de nos achats de pétrole brut avec le pays (contre un niveau exceptionnel de 144 M EUR en 2022). En outre, les importations françaises en provenance de 4 autres pays de la zone sont également en baisse : le Bénin (-5,4 M EUR à 12 M EUR), le Burkina Faso (-6,9 M EUR à 22 M EUR), le Sénégal (-15 M EUR à 76 M EUR) et le Togo (-5,2 M EUR à 43 M EUR). A contrario, nos achats avec la Guinée-Bissau (+117 K EUR à 185 K EUR), le Mali (+3,7 M EUR à 20 M EUR) et le Niger (+25 M EUR à 170 M EUR) ont évolué positivement.

La Côte d’Ivoire demeure de loin le principal fournisseur de la France, à l’origine de 74% des importations en provenance de l’UEMOA. Le Niger demeure également le 2ème fournisseur, avec 13% des importations françaises originaires de la zone.

Les produits agricoles et des industries agro-alimentaires constituent l’essentiel des importations françaises

La baisse du niveau global de nos importations originaires de l’UEMOA masque toutefois la progression notable des achats de produits des industries agroalimentaires (+95 M EUR à 553 M EUR), boostés principalement par le cacao ivoirien (+81 M EUR), ainsi que des produits métallurgiques et métalliques (+29 M EUR à 183 M EUR), tirées essentiellement par l’uranium du Niger (+25 M EUR à 168 M EUR) et, dans une moindre mesure, l’or malien (+4,3 M EUR à 13 M EUR), justifiant ainsi la hausse des importations françaises en provenance de ces 2 pays. D’un autre côté, outre la diminution drastique des achats d’hydrocarbures, précisément de produits pétroliers (-164 M EUR à l’échelle de l’UEMOA), on peut également relever la légère baisse des importations françaises de produits agricoles (-10,7 M EUR à 558 M EUR).

Ainsi, les importations françaises en provenance de l’UEMOA restent essentiellement composées de produits de l’agriculture (42% des achats français dans l’Union) et des industries agroalimentaires (41%), principalement constitués par les produits du cacao, les fruits tropicaux et plantes à boissons. A noter que les produits métallurgiques et métalliques retrouvent la place de 3ème poste d’importations (14%), aidé par la chute des achats d’hydrocarbures.

L’UEMOA pèse pour 10% des importations françaises originaires d’Afrique subsaharienne

Les importations françaises en provenance de l’UEMOA représentent 10% des flux en valeur en provenance d’ASS et 21% de la CEDEAO (70% des achats français à cette zone proviennent du Nigéria, principalement des hydrocarbures). A noter que la Côte d’Ivoire occupe le 4ème rang parmi nos fournisseurs en ASS, devancé par le Nigéria (4,4 Mds EUR), l’Angola (1,7 Md EUR) et l’Afrique du Sud (1,5 Md EUR).

 

La balance commerciale demeure positive pour la France, avec toutefois un excédent en léger recul

Excepté le Niger (-92,4 M EUR), la France enregistre un excédent commercial avec tous les autres pays de l'UEMOA. Ainsi, au niveau consolidé, cet excédent s'élève à 2 261 M EUR, soit un repli de 2,2% par rapport à 2022. L’excédent le plus important (937 M EUR ; soit 41%) a été réalisé avec le Sénégal. A noter également qu’il s'agit du 1er excédent commercial de la France en Afrique subsaharienne et du 9ème à l'échelle mondiale (11ème l'an dernier). La Côte d’Ivoire et le Mali suivent avec, respectivement, des excédents de 370 M EUR et 324 M EUR, soit les 2ème et 4ème en Afrique subsaharienne. A noter que le déficit commercial avec le Niger s’est creusé en 2023 (-62 M EUR) alors que l’excédent avec le Sénégal s’est encore amélioré (+60 M EUR).

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