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Congo-Brazzaville : la loi de finances initiale pour l’année 2024
La loi de finances initiale du Congo-Brazzaville pour 2024 prévoit un budget de quelques 2 600 Mds FCFA comprenant un excédent primaire de 536 Mds. Côté ressources le pétrole et le gaz, représentent toujours la majorité des ressources, et, côté charges, les transferts restent la charge budgétaire la plus importante.
Dans ces grandes masses, ce budget ressemble à la loi de finances initiale pour 2023. Néanmoins les ressources finalement réalisées en 2023 avaient été inférieures de 266 Mds aux ressources attendues. Les charges avaient été réduites de 110 Mds, conduisant à un solde budgétaire révisé en LFR 2023 à 336 Mds contre 492 Mds attendus.
La grande différence avec la LFI 2023 se situe en trésorerie. Le gap de financement se situe à 1 174 Mds, contre 746 Mds en LFI 2023, et dès lors le gap de trésorerie à combler une fois pris en compte l’excédent budgétaire atteindrait 638 Mds en 2024 contre les 254 Mds initialement prévus en 2023.
Parmi les points d’attention, l’apparition du gaz dans les recettes (29,3 Mds) et la capacité à lever des ressources sur le marché régional.
Un budget 2024 de 2 600 milliards de CFA : d’un côté les recettes d’hydrocarbures, de l’autre les charges de transferts, et un solde positif de 21% des ressources.
La loi de finances initiale pour 2024 prévoit des ressources budgétaires totales à hauteur de 2 605,7 Mds FCFA et des dépenses budgétaires de 2 069,6 Mds FCFA, dégageant un excédent budgétaire de 536,0 Mds, correspondant à 21% des ressources.
- 2 605,7 milliards de CFA de ressources, avec un poids prépondérant du pétrole et du gaz
Les ressources budgétaires sont composées par les ressources du budget général (2 462 Mds FCFA), et par celles des budgets annexes et comptes spéciaux du Trésor (respectivement 7,8 et 135,9 Mds).
Ces ressources budgétaires comportent principalement, des recettes pétrolières et gazières qui représentent 1 491,4 Mds FCFA (soit 57% des ressources budgétaires). La deuxième ressource de l’Etat est constituée des recettes fiscales, qui représentent 920,9 Mds (dont 734,9 Mds proviennent des impôts et taxes intérieurs et 186 Mds de droits et taxes de douane), devant les 55,5 Mds de dons legs et fonds de concours.
- 2 069,6 Mds de charges budgétaires, avec un poids considérable pour les transferts
Le total des charges budgétaires s’élève à 2 069,6 Mds, dont 1 926 Mds pour le budget général. Sur les 2 069,7 Mds de dépenses budgétaires, 461,0 Mds sont consacrés à l’investissement, qui consomme ainsi 18% des ressources totales, et 1 608,7 Mds au fonctionnement, pour 62% des ressources totales.
La première des dépenses de fonctionnement est celle liée aux transferts, qui représentent 548 Mds de FCFA, soit une consommation de 21% des ressources totales, devant les charges de personnel à 435 Mds, qui représentent 17% de la consommation total des ressources. Les charges financières de la dette sont arrêtées à 225 Mds FCFA, soit quasiment le même niveau qu’en LFI et LFR 2023.
- Un excédent primaire de 536,0 Mds FCFA, soit 21% des ressources totales
Le solde budgétaire positif dégagé est de 536,0 Mds FCFA, soit 21% des ressources totales. L’excédent budgétaire permettrait de réduire en partie le gap de trésorerie projeté à -1 174 Mds.
Les ressources de trésorerie s’élèvent à 192,5 Mds et les besoins de financement sont estimés à 1 367 Mds. Le plus gros poste est l’amortissement de la dette intérieure bancaire pour 460 Mds, qui dépasserait les remboursements externes (407 Mds). Une dette intérieure bancaire de 460 Mds apparait par ailleurs dans les besoins de financements en 2024.
Il ressort un gap de trésorerie projeté à -1 174 Mds qui serait en partie financé par l’excédent budgétaire de 536 Mds. Le gap de financement final ressort ainsi à 638 Mds à combler par des financements intérieurs et extérieurs à rechercher.
Quelques points particuliers d’attention :
- L’émergence de recettes gazières
Le projet de budget 2024 prévoit également des recettes de commercialisation du Gaz. Il est anticipé la vente de 1 827 860 000 « standards mètres cubes ». Le budget anticipe 29,3 Mds de recettes.
- Une possibilité de financement par le marché régional
L’article 37 de la LFI a été modifié par une loi du 25 janvier 2024 qui prévoit que le ministre en charge des finances est autorisé, entre autres, à « émettre les bons et obligations sur le marché régional ».
- Les plafonds d’emploi
La loi de finances prévoit des plafonds d’emploi. Le nombre d’emplois autorisés est de 79 600 emplois pour 2024.
ANNEXE
Résumé du budget de l’Etat
La trésorerie
Le Budget général plus en détail
Les budgets annexes et comptes spéciaux du Trésor
Les plafonds d’emploi