RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Indicateurs et conjoncture
Eléments structurels sur l’économie
La Centrafrique est un PMA qui a été profondément affecté par trois années de guerre civile (2013-2016). Sur cette période, la chute de son indice de développement humain l’a fait reculer du 159ème au 188ème et dernier rang mondial. Le pays fait également partie des plus pauvres du monde avec un PIB/hab de 525 USD, et 71,4 % de la population vivant en situation d’extrême pauvreté en 2021 selon la Banque Mondiale.
L’insécurité qui frappe une grande partie du territoire depuis 2013 a causé l’effondrement de nombreux secteurs. L’exploitation forestière, l’extraction d’or et de diamants de qualité réputée sont (avec le BTP) les principaux moteurs de la croissance économique récente. Les secteurs du coton et du café, qui constituaient jadis les principales cultures de rente du pays, sont tributaires de l’évolution de la situation sécuritaire dans les bassins de production. Enfin, l’industrie manufacturière (boissons, sucre, cigarettes, etc.) et le commerce conservent une importance non négligeable dans la formation du PIB (environ 18 % et 14 % respectivement en 2018). L’agriculture de subsistance représente également une source importante d’activité économique.
Conjoncture économique
Estimé à 1 430 Mds FCFA (environ 2,2 Mds EUR) en 2021, le PIB centrafricain reste, en termes réels, inférieur de 21 % au niveau atteint en 2012. La croissance observée depuis 2016 reflétait avant tout un phénomène de rattrapage après l’effondrement de 2013 (-36,7 %). Après avoir atteint 4,5 % en 2017, la croissance économique s’est ralentie à 3,8 % en 2018 et à 3 % en 2019, puis à 1 % en 2020 et 2021, dans le contexte de la crise sanitaire et d’un regain de tensions sécuritaires. Le FMI anticipe toutefois une reprise économique en 2022 avec un taux de croissance à 3,5 %.
Alors que les tensions inflationnistes apparues en 2021 semblaient entamer un reflux avec la réouverture complète du corridor Douala-Bangui, la hausse des prix mondiaux des produits de base en lien avec la guerre en Ukraine devraient maintenir un niveau élevé d’inflation, qui est actuellement estimé autour de 4 % en 2022 (après 4,3 % en 2021).
Sur le plan budgétaire, la Centrafrique reste fortement dépendante des financements extérieurs en raison d’un taux de prélèvement fiscal extrêmement faible (7,1 % du PIB en 2021). Dans la loi de finances 2022, sur des recettes budgétaires évaluées à 298 Mds FCFA (en hausse de 37 Mds par rapport à 2021), les ressources extérieures se chiffrent à 160 Mds, soit 54 % du total, comprenant pour 84 Mds FCFA de dons (notamment projets du guichet IDA de la Banque Mondiale).
La dette centrafricaine, qui a culminé à 62,2 % du PIB en 2014, s’inscrivait en reflux ces dernières années jusqu’à atteindre 43,4 % en 2020. Mais la diminution des soutiens budgétaires internationaux en 2021 a entrainé une hausse de l’endettement intérieur en 2021, portant la dette totale à 47,6 % du PIB selon les dernières estimations du FMI. Le pays est toujours considéré à risque de surendettement élevé par le FMI au regard notamment de la faiblesse des capacités de remboursement de sa dette.
Relations avec la communauté financière internationale
La Centrafrique était engagée depuis juillet 2016 dans un programme avec le FMI appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant initial de 118,1 M USD, porté à 189 M USD au terme de deux augmentations successives. Après la conclusion de la 6ème et dernière revue de ce programme en juillet 2019, le pays a signé en décembre 2019 un nouveau programme, également appuyé par la Facilité élargie de crédit pour un montant de 115 M USD (75 % de son quota). Les première et deuxième revues de cet accord ont été validées en janvier 2021, donnant lieu au décaissement de 34,4 M USD. Cependant, l’accompagnement du Fonds a été transformé en un programme de référence sans financements qui a été approuvé en décembre 2021. La première revue du programme de référence a été validée en avril 2022. A l’issue d’une mission du FMI en juillet 2022, le programme de référence a été prolongé de trois mois jusqu’à fin septembre afin d’accorder aux autorités centrafricaines plus de temps, notamment, pour harmoniser la loi centrafricaine sur les cryptoactifs (adoptée le 22 avril 2022) avec les engagements régionaux au niveau de la zone CEMAC.
Outre le FMI, de nombreux partenaires techniques et financiers (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Union européenne, etc.) sont présents en Centrafrique et leurs interventions couvrent des projets dans de nombreux domaines : infrastructures, notamment numériques, éducation, santé, protection sociale, gouvernance, agriculture, etc.