Les échanges commerciaux entre la France et le Botswana en 2023 (mai 2024)

Le commerce bilatéral entre la France et le Botswana a reculé en 2023 (-6% sur un an à 34M EUR au total), soit son niveau le plus faible depuis 2017. Cette évolution s’explique notamment par la diminution de nos importations (-14% à 25,4 MEUR), marquées par l’effondrement des flux de houille qui avaient surgi en 2022 pour compenser la houille russe sous sanctions. Nos importations se sont donc recentrées en 2023 autour des achats de diamants, qui restent particulièrement dynamiques. En regard, nos exportations progressent nettement (+32% à 8,5 MEUR) grâce à la reprise des ventes de matériel de transport, machine et équipement électronique, ainsi que des nouveaux flux de matériel médical. Cependant, elles restent faibles et le rebond constaté ne compense pas les très fortes diminutions enregistrées en 2021 et 2022. Même si le Botswana reste un partenaire commercial marginal pour la France (189ème client et 137ème fournisseur), nous enregistrons un déficit commercial vis-à-vis du pays (-17 MEUR), pour la seconde année consécutive, et la troisième depuis 2010.

 1. Les exportations françaises à destination du Botswana ont rebondi en 2023 (+32% à 8,5 MEUR), après s’être effondrées depuis le point haut des 106 MEUR en 2019. Si elles se sont montrées beaucoup plus dynamiques que les exportations à destination d’Afrique subsaharienne (+1%) et au niveau mondial (-1,7%) sur la période, elles demeurent nettement inférieures au niveau moyen observé entre 2018 et 2022 (45,4 M EUR). Sur l’année 2023, cette relative bonne performance s’explique par les progressions des exportations :

  • de « produits manufacturés divers » qui atteignent 750 000 EUR (soit une contribution positive de 10,4 points à la croissance des exportations, alors que le flux était insignifiant les années passées) - en lien avec de nouvelles ventes à l’export de matériel médical (attelles, prothèses, etc.).
  • d’« équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (+19% à 4,2 MEUR, soit +10,5 points), portées par des machines, notamment industrielles (moulage du caoutchouc) et les produits électroniques (imagerie médicale, instruments pour la navigation aérienne, etc.).
  • des « équipements de transports » (+160% à 0,9 MEUR, soit +8,6 points), grâce à la reprise des ventes d’équipements aéronautiques (pièces détachées certainement destinées aux deux ATR exploités par la compagnie nationale Air Botswana - hélices et rotors, trains d’atterrissage). Le poste demeure cependant bien en deçà de la moyenne de ces cinq dernières années (30,3 MEUR - avec un point haut de près de 72 MEUR en 2019).
  • dans une moindre mesure, (i) de « produits en caoutchouc, plastiques et minéraux » (+115% à 792 000 EUR, soit +6,6 points) portées par les produits en plastiques et polymère, (ii) des « produits chimiques parfums et cosmétiques » (+114% à 495 000 EUR, soit +4,1 points). 

Si la quasi-totalité des postes progresse sur la période, on peut souligner le recul des exportations de produits pharmaceutiques (près de -20% soit une contribution négative de plus de 4 points).

 2. Après avoir fortement évolué en 2022, la structure des exportations s’est globalement stabilisée en 2023. Les « équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques » se maintiennent donc comme premier poste, représentant près de la moitié du total, un poids équivalent à celui observé l’année précédente mais près de deux fois supérieur à la moyenne 2018 - 2022 (26,5%). Les « produits pharmaceutiques » (médicaments, toxines, réactifs et vaccins) conservent leur seconde position : malgré leur diminution en valeur nominale, leur part dans les exportations totales atteint près de 15%, un niveau près de 5 points supérieur à la moyenne de ces cinq dernières années. Enfin, si la part du poste « matériels de transport » double par rapport à 2022, à 11%, le poste se maintient en troisième position, alors qu’il représentait plus de la moitié des flux en moyenne entre 2018 et 2022.

3. Le Botswana demeure un débouché marginal pour les produits français, en raison notamment de l’étroitesse de son marché (2,6 M d’habitants en 2021 selon l’ONU) et de l’absence de lien historique avec la France. La faiblesse des montants ne doit toutefois pas faire oublier le haut niveau de technologie des produits exportés. En valeur, le Botswana se positionne ainsi comme notre 189ème client (le 42ème en Afrique). Pour rappel, en 2022 (dernières données disponibles) la France apparaît comme un fournisseur marginal pour le pays (16ème au niveau mondial et 7ème européen), avec une part de marché de l’ordre de 0,1%. Le pays demeure en effet largement dépendant de son voisin sud-africain pour ses approvisionnements (plus de 80% des importations).

4. En 2022, les importations françaises en provenance du Botswana ont reculé de 14% pour atteindre 25,4 MEUR, après des hausses records en 2021 (+403%) et en 2022 (+305%). Ce léger recul s’explique par l’effondrement des importations d’« hydrocarbures naturels » (-95% à 0,9 MEUR, soit une contribution négative de 52 points – la houille). Pour rappel, le flux à destination de la France était apparu l’année dernière dans un contexte de diversification de nos d’approvisionnements de charbon (principalement pour l’usage de l’industrie sidérurgique), suite aux sanctions mises en place contre la Russie. Cette contraction a toutefois été fortement amortie par la progression de nos importations de diamants (« produits manufacturés divers » - +84%, soit une contribution positive de 37 points), qui se poursuit pour la troisième année consécutive. Le flux atteint ainsi 24,3 MEUR, soit son second point haut historique, après le record de 2019 (35 M EUR).

5. Alors que la structure des importations avait été profondément modifiée en 2022 sous l’effet de nouveau flux de houille, elle s’est rééquilibrée sur l’année 2023, retrouvant sa composition traditionnelle centrée quasi-exclusivement autour du secteur diamantifère. Les « produits manufacturés divers » (diamants travaillés) redeviennent donc le premier poste d’importation et représentent plus de 95% des flux, un niveau équivalent à la moyenne des années 2019-2021. Pour rappel, le pays est fortement dépendant du secteur diamantifère qui comptait pour près 90% de ses exportations en 2022 (second producteur mondial derrière la Russie). Les « hydrocarbures naturels » (houille), qui s’étaient hissés au premier rang l’année précédente (56% du total), ne représentent plus que 3% du total en 2023.

6. Au niveau mondial, le Botswana est un fournisseur marginal de la France. En 2023, le pays se plaçait au 137ème rang sur 240 pays, avec une part de marché insignifiante (0,004%). Au niveau de l’Afrique sub-saharienne, le pays est notre 30ème fournisseur (0,2%).

7. Malgré les dynamiques décrites ci-dessous (progression de nos exportations et diminution de nos importations), la France enregistre un déficit commercial vis-à-vis du Botswana pour la seconde année consécutive (-17 MEUR après -23 MEUR en 2022). On observe donc une rupture claire avec la tendance des quinze années précédentes, au cours desquelles la France affichait des excédents commerciaux structurels vis-à-vis du pays (niveau record de 71 MEUR en 2019) : nos exportations peinent ainsi à retrouver leur niveau pré-covid, alors que les importations de diamants se sont largement reprises. A noter que le déficit se réduit cependant significativement par rapport à l’année précédente (-27%).

 

 Disponible au téléchargement : 

  • Botswana - Commerce bilatéral en 2023 + ANNEXES
  • Botswana - Commerce bilatéral en 2022
  • Botswana - Commerce bilatéral en 2022- ANNEXE 
  • Botswana - Commerce bilatéral en 2021
  • Botswana - Commerce bilatéral en 2021- ANNEXE
  • Botswana - Commerce bilatéral en 2020 (juin 2021)
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