BOTSWANA
Les échanges commerciaux entre la France et le Botswana en 2024 (mai 2025)
Le commerce bilatéral entre la France et le Botswana a enregistré une forte croissance en 2024 (+64 % sur un an, atteignant 55 M EUR), soit son niveau le plus élevé depuis 2019 (141 M EUR). Cette hausse s'explique principalement par l'augmentation de nos importations (+83 % à 46,4 M EUR), en quasi-totalité constituées de diamants. En regard, nos exportations se sont stabilisées (+2 %, à 8,6 M EUR), sous l’effet croisé de la reprise des ventes de « matériel de transport » et du net repli des ventes d’ «équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques». La France enregistre ainsi pour la troisième année consécutive (mais la quatrième seulement depuis 2010) un déficit commercial vis-à-vis du Botswana (-38 M EUR). Le Botswana reste un partenaire commercial marginal pour la France (189ème client et 123ème fournisseur).
1. Les exportations françaises à destination du Botswana sont restées relativement stables en 2024 (+2 % à 8,6 M EUR), à un niveau toutefois bien en-deçà de leur pic de 2019 (106 M EUR). Si elles se sont montées plus dynamiques en 2024 que les exportations françaises à destination de l'Afrique subsaharienne (+1 %) et au niveau mondial (-2 %), elles demeurent ainsi nettement inférieures à la moyenne observée entre 2018 et 2022 (45,5 M EUR). Cette relative stabilité en 2024 s’explique par plusieurs mouvements contraires :
- La reprise des exportations de « matériels de transport » (+145 %, à 2,1 M EUR, soit une contribution positive de 14,6 points à la croissance des exportations), et notamment des ventes d’équipements aéronautiques (1,9 M EUR). Le poste demeure toutefois bien en-deçà de la moyenne de ces cinq dernières années (23,2 M EUR entre 2019 et 2023 – avec un point haut de près de 72 M EUR en 2019).
- L’augmentation des exportations de « produits divers » (+570 %, à 0,16 M EUR, soit +1,7 point), tirées par la hausse des ventes de « produits de l’édition et logiciels » (de 0,01 M EUR à 0,15 M EUR) ;
- La légère progression des exportations d’« autres produits industriels » (+1,4 %, à 3,3 M EUR, soit +0,5 point), notamment portées par les ventes de « produits métallurgiques et métalliques » (+669 %, à 0,8 M EUR), de « textiles, habillement, cuir et chaussures » (+22,8 %, à 0,02 M EUR), et de « produits pharmaceutiques » (+5,2 %, à 1,2 M EUR en 2024) ;
- L’augmentation des exportations de « produits agroalimentaires » (+32 %, à 0,14 M EUR, soit +0,4 point) et de « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture » (+41 %, à 0,58 M EUR, soit +0,2 point).
- A l’inverse, les exportations d’ « équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques », principal poste d’exportations françaises vers le Botswana ces dernières années, ont accusé un net repli sur l’année (-31 %, à 2,9 M EUR, soit une contribution négative à la hausse des exportations de 15,3 points). Ce recul s’explique notamment par la chute des exportations de « produits informatiques, électroniques et optiques » (-55,9 %, à 0,9 M EUR) ainsi que par la diminution des ventes d’ « équipements électriques et ménagers » (-22,4 %, à 0,5 M EUR).
2. La structure des exportations, qui avait fortement évolué ces deux dernières années, s’est rapprochée de sa composition historique en 2024. Si les « équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques », devenus le premier poste d’exportations françaises au Botswana en 2022, restent en première position, leur part diminue fortement (33,7 % du total, contre près de 50% ces deux dernières années), se rapprochant de leur moyenne historique (26,5 % du total entre 2018 et 2022). Les « matériels de transport », historiquement le principal poste d’exportations françaises (plus de la moitié des flux entre 2018 et 2022), dont les ventes avaient dégringolé ces deux dernières années, repassent en deuxième position, représentant 24,1 % du total en 2024 (après 11 % en 2022). Les « produits pharmaceutiques » (médicaments, toxines, réactifs et vaccins) complètent le podium, avec 14,2 % des exportations, un niveau stable par rapport à l’année précédente.
3.Le Botswana reste un débouché marginal pour les produits français, en raison de la taille réduite de son marché (2,7 millions d’habitants en 2024, selon le FMI) et de l'absence de lien historique avec la France. La faiblesse des volumes ne doit toutefois pas occulter le haut niveau de technologie des produits exportés. En valeur, le Botswana se classe au 189ème rang des clients de la France (le 46ème en Afrique). La France est également un fournisseur marginal pour le pays (le 16ème au niveau mondial et le 7ème en Europe, avec une part de marché d’environ 0,1% selon des données de 2022 – les dernières disponibles). Le Botswana reste fortement dépendant de son voisin sud-africain pour ses approvisionnements, qui représentent plus de 80 % de ses importations.
4.Dans le même temps, les importations françaises en provenance du Botswana ont fortement progressé en 2024 (+83%, à 46,4 M EUR), poursuivant une tendance entamée depuis quelques années (+403 % en 2021 et +305% en 2022, malgré une diminution de 14% en 2023). Cette croissance s’explique principalement par l’augmentation des importations d’« autres produits industriels » (+90,4 %, à 46,3 M EUR, soit une contribution à la hausse des importations de +86,5 points), liée à la hausse des importations de diamants (+90 %, à 46 M EUR). À l’inverse, l’effondrement des importations d’« hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité et déchets » s’est poursuivi (-100 %, soit -3,5 points), passant de 0,9 M EUR en 2023 à des niveaux quasi inexistants en 2024. Pour rappel, ces flux avaient fortement augmenté en 2022 dans un contexte de diversification des approvisionnements en charbon destinés à l’industrie sidérurgique, en réponse aux sanctions imposées contre la Russie. Les importations de « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture » ont enfin également enregistré une baisse marquée ( -74 %, à 0,05 M EUR, soit -0,6 point).
5. La structure des importations, qui avait été profondément modifiée en 2022 sous l’effet de l’apparition de nouveaux flux de houille, a retrouvé sa composition historique en 2024, suivant une tendance déjà entamée en 2023. Les « produits manufacturés divers » (diamants travaillés), redevenus le premier poste d’importations français en 2023, retrouvent leur hégémonie (plus de 99 % des flux, soit un niveau comparable à la moyenne observée entre 2019 et 2021). Pour rappel, le Botswana reste fortement dépendant de l’industrie du diamant, dont il est le deuxième producteur mondial en volume derrière la Russie, mais le premier en valeur.
6. Au niveau mondial, le Botswana reste un fournisseur marginal pour la France. En 2024, il se classait au 123ème rang sur 240 pays, avec une part de marché insignifiante (0,0%). À l’échelle de l’Afrique subsaharienne, il occupait la 29ème position, représentant seulement 0,2 % de nos importations.
7. Le déficit commercial de la France vis-à-vis du Botswana s’est nettement creusé en 2024, atteignant 38 M EUR. Il s’agit du troisième déficit commercial consécutif que la France enregistre vis-à-vis du Botswana (après 27 M EUR en 2023 et 23 M EUR en 2022). Cette évolution rompt avec la tendance des quinze années précédentes, durant lesquelles la France enregistrait un excédent commercial structurel vis-à-vis du Botswana, avec un record de 71 M EUR en 2019. Ce retournement s’explique par la difficulté des exportations françaises à retrouver leur niveau pré-COVID, tandis que les importations de diamants ont fortement rebondi.