Relations bilatérales France - Brésil

Le Brésil est un partenaire économique de premier plan pour la France. Bien que les échanges commerciaux bilatéraux demeurent modestes (la France est le 29ème client et 8ème fournisseur du Brésil), le Brésil se distingue par une forte attractivité pour les investissements français. En effet, il est la 2ème destination des investissements directs français parmi les pays émergents, juste derrière la Chine (incluant Hong Kong). La France se positionne ainsi comme le 3ème investisseur étranger au Brésil, où opèrent plus de 1 100 filiales de multinationales françaises, dont 39 des 40 entreprises du CAC 40, employant près de 520 000 personnes.

1. Les flux commerciaux entre les deux pays demeurent modestes.

Alors que le commerce extérieur de la France a globalement reculé de -3,3% en 2023, les échanges avec le Brésil sont restés stables (+0,34% par rapport à 2022) à 8,4 Md EUR, selon les Douanes françaises.

Les exportations françaises vers le Brésil ont progressé de +7,8% en 2023. Elles ont atteint 4,4 Md EUR contre 4 Md EUR en 2022, se rapprochant du montant record de 4,8 Md EUR de 2015. Grâce à cette hausse, le Brésil - qui ne représente que 0,7% des exportations françaises - est devenu le 27ème client de la France (28ème en 2022) et a confirmé sa place de 1er débouché en Amérique latine (31,9% des ventes françaises à destination de la zone[i]). Les exportations françaises vers le Brésil sont majoritairement composées de produits manufacturés à haute valeur ajoutée. En 2023, les matériels de transport, principalement des aéronefs, ont continué de dominer les ventes et représentaient près du tiers des exportations (1,4 Md EUR, avec une hausse de +23,6% par rapport à 2022). Le Brésil était le 15ème client de la France sur ce poste d’exportation, et représentait le 7ème excédent commercial. Les produits chimiques, parfums et cosmétiques ont conservé la deuxième place des exportations vers le Brésil (921 M EUR, 21,1% des ventes, à 85% composé de produits chimiques). Les machines industrielles, agricoles et diverses (430 M EUR, 9,9% du total), les produits pharmaceutiques (395 M EUR), les produits informatiques, électroniques et optiques (211 M EUR), ainsi que les équipements électriques et ménagers (202 M EUR) ont également représenté des postes importants.

Les importations de biens brésiliens ont diminué de -6,7% pour atteindre 4 Md EUR en 2023, après une année 2022 record à 4,3 Md EUR. Elles sont néanmois restées bien supérieures à la moyenne de 2,9 Md EUR entre 2015 et 2019. Le pays est ainsi devenu le 33ème fournisseur de la France (contre 35ème en 2022), représentant 0,55% du total des importations françaises. Ces dernières étaient principalement composées de produits de base, essentiellement des produits agroindustriels  (1,2 Md EUR, 29,2% du total) et des produits des industries extractives (900 M EUR, 22,6% du total). Outre les importations de pétrole raffiné, le secteur de l’énergie a représenté des importations de 987 M EUR. Le poste « bois, papier, carton » (477 M EUR, 12% des imports) s’est  positioné au 3ème rang, avec une baisse -25,5% sur l’année qui a expliqué l’essentiel de la baisse des importations en provenance du Brésil. Les produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (-466 M EUR, 11,7% du total) et les produits métallurgiques et métalliques (313 M EUR, 7,9% du total) ont également constitué des postes importants.

La France a retrouvé un solde commercial positif, totalisant 379 M EUR[ii], contre un déficit de -223 MEUR en 2022. Ce niveau reste néanmoins loin des performances enregistrées entre 2015 et 2019, comprises en 1,1 et 1,9 Md EUR.

 
2. Le Brésil est la deuxième destination des IDE français parmi les marchés émergents.
 

Le stock d'investissements directs (IDE) de la France au Brésil s’établit à 34,2 Md EUR en 2023, stables par rapport à 2022. C'est ce que montrent les données françaises en termes de contrepartie immédiate. Le Brésil demeure la 2ème destination d’IDE français parmi les pays émergents, derrière la Chine (incluant Hong Kong) et la 1ère en Amérique latine, concentrant les trois-quarts des IDE français dans la région. Au niveau global, le Brésil se classe au 9ème rang des investissements français dans le monde. En termes de flux, le pays a enregistré des sorties nettes en 2023, après avoir attiré des flux records en 2022.

Les investissements français au Brésil se concentrent principalement dans le secteur des services, qui représente plus d’un tiers du stock total. Le sous-secteur dominant est celui du commerce de détail. En effet, la France occupe une position de premier plan dans le secteur de la grande distribution, où Carrefour se distingue comme le principal détaillant du pays. Les IDE dans la finance et l'assurance sont également conséquents, marqués par la présence de grands acteurs tels que BNP Paribas, avec sa filiale d’assurance Cardif, ainsi que CNP Assurances, ou encore Société Générale. Les entreprises françaises jouent également un rôle clé dans l'industrie manufacturière, qui représente un peu plus d’un quart de leurs IDE dans le pays. Le sous-secteur des transports occupe une place prépondérante, avec des sites de production de Renault et Stellantis, ainsi qu'Airbus, qui assemble des hélicoptères localement, et Alstom qui produits des trains et tramways. Par ailleurs, l’industrie extractive constitue un autre pilier significatif, représentant un quart des IDE, notamment avec la présence de TotalEnergies.

Selon le critère de contrôle final des investissements - qui attribue l’IDE à la nationalité de l'investisseur contrôlant effectivement la chaîne d’investissement - la France s’impose comme le 3ème investisseur étranger au Brésil en 2023. D’après les données brésiliennes, le stock d’IDE français a atteint 66,3 Md USD, représentant 6,3% du total des IDE au Brésil, en forte hausse par rapport à 2022 (44,2 Md USD). Cette progression s’explique principalement par l’augmentation des investissements dans les secteurs des industries extractives, dans la finance et l’assurance, ainsi que dans l’électricité et le gaz. Elle a également été amplifiée par un effet de change, le réal s’étant apprécié de 7% par rapport au dollar au cours de l’année. La France se positionne désormais devant les Pays-Bas (63,2 Md USD), mais reste légèrement derrière l’Espagne (66,8 Md USD). Les Etats-Unis demeurent, de loin, le 1er investisseur au Brésil (357,8 Md USD). Quant à la Chine, dont les IDE au Brésil ont doublé depuis 2020, elle se classe au 6ème rang.

Les investissements brésiliens en France demeurent modestes. En 2023, ils n'ont représenté que 1,9 Md EUR, soit 0,2% du stock d'IDE en France, ce qui place le Brésil au 27ème rang des investisseurs dans l'Hexagone. Ces investissements sont principalement concentrés dans le secteur des services, notamment financiers. Cette situation illustre le faible appétit des entreprises brésiliennes pour l’internationalisation, y compris vers les marchés de l'Amérique latine.

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