Relations bilatérales France - Brésil

Après les premiers signaux de reprise post-pandémie observés en 2021, les échanges commerciaux entre la France et le Brésil confirment leur dynamisme en 2022. Les exportations françaises progressent de 24,2% pour atteindre 4,1 Mds EUR, tirées par la récupération du secteur des matériels de transport qui dominent à nouveau les ventes vers le Brésil. Si le Brésil n’absorbe que 0,7% du total des exportations françaises (en faisant son 28ème client), il redevient en 2022 le premier débouché de la France en Amérique latine, rang qu’il occupait depuis plus d’une décennie avant d’être dépassé par le Mexique en 2021. Dans le sillage de la hausse des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires, les importations françaises de biens brésiliens croissent de 47,6% à 4,3 Mds EUR en 2022. En conséquence, le solde commercial vis-à-vis du Brésil se contracte et affiche même pour la première fois un déficit, à -216 MEUR.

Le Brésil reste un partenaire majeur de la France au sein de la sphère émergente. Cette relation économique étroite se traduit par une importante présence française, avec un stock d’IDE de plus de 32 Mds USD en termes de contrôle ultime. En termes d’investissement immédiat, le Brésil est la deuxième destination des IDE français parmi les émergents, après la Chine. Les multinationales y sont d’ailleurs très présentes : 39 entreprises du CAC 40 comptent au moins une filiale au Brésil. Au total, ce sont plus de 1 000 entreprises françaises qui ont fait le choix de s’installer au Brésil et qui emploient près de 500 000 personnes. Le Brésil se positionnerait de ce fait comme la deuxième plus grande présence française en termes d’effectifs salariés au monde, derrière les Etats-Unis

1. Avec le rebond du commerce bilatéral, les échanges entre la France et le Brésil dépasse leur niveau pré-pandémie

Le commerce France-Brésil dépasse largement son niveau pré-pandémie en 2022, avec 8,3 Mds EUR d’échanges commerciaux contre 7,2 Mds EUR en 2019. Après s’être contracté de -26% en 2020 en raison de la crise économique et sanitaire, le commerce bilatéral avait montré des signes de reprise en 2021 à +15,6%. 2022 confirme la forte relance du commerce bilatéral avec une progression de 35,2% selon les données des Douanes françaises.

Le Brésil était le 28ème client de la France en 2022 (30ème en 2021), et redevient son premier débouché en Amérique latine (29,8% des ventes françaises à destination de la zone) devant le Mexique qui l’avait détrôné en 2021 pour la première fois depuis plus de 10 ans. Les exportations françaises vers le Brésil ont progressé de +24,2% en 2022, pour atteindre 4,1 Mds EUR. Elles ont été tirés par les matériels de transport (+94,5%, 28,5% des exportations françaises vers le Brésil) qui redevient le premier poste d’exportations après s’est écroulé en raison de l’impact de la pandémie sur le secteur des transports, notamment aérien. Les autres principaux postes d’exportation sont les produits chimiques, parfums et cosmétiques (25,6% des ventes, +13,9%) et les produits pharmaceutiques (11% du total, +19%).

L’impact de la guerre en Ukraine sur les marchés agricoles et de l’énergie a largement contribué à la hausse des importations françaises depuis le Brésil. Le montant des importations en provenance du Brésil, majoritairement composées de matières premières (produits agroalimentaires, hydrocarbures, minerais de fer) a ainsi progressé de +47,6% en 2022, à 4,3 Mds EUR. Le Brésil est désormais le 34ème fournisseur de la France (36ème en 2021).

En conséquence la France, qui dégageait un excédent commercial structurel avec le Brésil, affiche pour la première fois un déficit de -216 MEUR.

 

 

2. Le Brésil maintient son rang de 2ème destination des IDE français parmi les émergents et monte à la 2ème place au monde en termes d’effectifs

Du point de vue du pays source et suivant un critère « d’investisseur immédiat » (données de la Banque de France), le stock d’investissement direct (IDE) français au Brésil atteint 21,9 Mds EUR en 2020, soit la 11ème destination dans le monde. Au sein des pays émergents, le Brésil est la deuxième destination des investissements français à l’étranger en termes de stock derrière la Chine, qui est passée première en 2018. Du point de vue du pays de destination (données de la Banque centrale du Brésil), et suivant un critère de contrôle final, la France est le 3ème investisseur au Brésil en termes de stock d’IDE, avec 32 Mds USD de participations en capital, représentant 6% du total du stock d’IDE au Brésil en 2020.

Ces chiffres traduisent une présence économique française importante, ancienne et diversifiée. Ainsi la quasi-totalité des sociétés du CAC 40 dispose d’au moins une filiale au Brésil (39 sur 40). Au total, ce sont plus de 1 000 entreprises françaises qui ont fait le choix de s’installer au Brésil et qui emploient près de 500 000 personnes. Le Brésil se positionnerait de ce fait comme la deuxième plus grande présence française en termes d’effectifs salariés au monde, derrière les Etats-Unis.

A l’inverse, les flux d’IDE sortants du Brésil vers la France sont faibles et volatiles. Ils ont diminué significativement, passant de 209 M USD annuels entre 2010 et 2015 à 72 M USD par an entre 2016 et 2021 (à peine 0,5% des IDE sortants du Brésil).

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