Le commerce extérieur du Brésil

L’excédent commercial du Brésil a atteint un niveau record de 98,8 Mds USD en 2023, soit 4,7% du PIB. D’une part, ce solde a été tiré par une hausse de 1,7% des exportations - constituées en grande partie de produits agricoles, pétroliers et miniers - qui ont culminé à 339,7 Mds USD. Les ventes vers la Chine, 1er client du pays, dépassent les 100 Mds USD, un record historique en matière de flux bilatéraux. D’autre part, les importations, en baisse de 11,7%, ont largement contribué à l’excédent. Concentrées sur les produits manufacturés, elles proviennent principalement de Chine (22,1%) et des Etats-Unis (15,8%). Avec une part de marché de 2,3%, la France se hisse au 9ème rang des fournisseurs du Brésil (13ème place en 2022).

1. Malgré une baisse de ses échanges totaux, le Brésil a dégagé un excédent commercial record

 

L’excédent pour le commerce de biens du Brésil a atteint 98,8 Mds USD en 2023, soit 4,7% de son PIB. C’est le niveau le plus élevé jamais enregistré pour la balance commerciale du pays, supérieur de 60,6% à celui de 2022 où l’excédent de 61,8 Mds USD avait déjà marqué un record. Cette performance est due à la hausse de 1,7% des exportations à 339,7 Mds USD et à la baisse de 11,7% des importations à 240,8 Mds USD. Le soja (16% des exportations) qui a connu une récolte 2023 exceptionnelle a notamment tiré l’excédent, ainsi que le pétrole (16% du total), dont l’excédent a augmenté de 24%.

Ces résultats ont conduit à une réduction du déficit de la balance courante brésilienne à 1,5% du PIB (-32 Mds USD), après 2,9% en 2022 (-56 Mds USD). Pour 2024, les analystes projettent que l’excédent commercial devrait se maintenir à hauteur de 85 Mds USD. Le déficit du compte courant est lié aux échanges de services (-33,8 Mds USD sur les 11 premiers mois de 2023) et à la balance des revenus primaires (-62,5 Mds sur la même période), qui sont largement déficitaires au Brésil. Les besoins de financement externe sont financés sans difficulté notamment par l'afflux d’IDE.

Le taux d’ouverture du Brésil est en repli, à 27,3% contre 32,6% en 2022. Ce recul est dû à la baisse de -4,3% des échanges commerciaux totaux qui ont atteint 580,5 Mds USD, contre 607 Mds en 2022. La hausse de 10,8% du PIB nominal en USD, de 1 920 Mds USD en 2022 à 2 127 Mds en 2023, a également contribué à la baisse du taux d’ouverture. Le marché interne brésilien reste encore caractérisé par des droits de douane élevés, des pics tarifaires et des barrières non-tarifaires.

 

2. Les exportations se concentrent encore plus sur les matières premières et la Chine

Le Brésil reste un grand exportateur de produits primaires. Les activités extractives (pétrole compris) représentent 23,6% des exportations et les produits agricoles non-transformés 23,1%. L’industrie agroalimentaire suit avec 18,9%, puis l’industrie extractive avec 10,5% (dont 3,3% de pétrole raffiné) et l’industrie des pâtes et papiers avec 3,1%. Les matières premières plus ou moins transformées représentent globalement 79,2% des exportations du Brésil.

Les exportations brésiliennes sont de plus en plus concentrées dans les matières premières, avec un recul des exportations des industries de transformation. Les ventes de produits agricoles ont progressé de 10%, grâce à une récolte record (+27% du volume exporté), qui a plus que compensé la baisse des cours mondiaux. Le soja reste le principal produit exporté (+14,4% à 53,2 Mds USD), dont 73% sont achetées par la Chine. Le maïs (4%) et le café (2,2%) suivent. Les ventes de l’industrie agroalimentaire ont progressé de 34%. Les activités et les industries extractives représentent également une part importante des exportations, tirées par le pétrole (16,3% du total, dont 13% de pétrole brut) et les minerais de fer et concentrés (9 %). La part de ces produits dans le total est restée stable en raison de la baisse des cours mondiaux, malgré une augmentation des volumes exportés (+20% pour le pétrole et +10% pour le fer). Les ventes de l'industrie de transformation -y compris les industries alimentaires et extractives- ont reculé de 2,3%. Ce grand secteur représente encore la moitié des exportations du pays.

Les ventes vers la Chine ont augmenté de 16,6% en 2023 pour atteindre 105,7 Mds USD. 1er client du Brésil (30,7% des exportations), la Chine contribue à plus de la moitié (51,1 Mds USD) de l’excédent commercial. La majorité des achats chinois proviennent des secteurs agricole et agroalimentaire (43%). Les Etats-Unis restent le 2e client (10,9%). Le pétrole brut et de minéraux bitumineux (4,6 Mds USD, 13% du total) et les produits semi-finis (4,8 Mds USD, 13%) se partagent le 1er poste d’exportation. L’Argentine suit avec 4,9% des exportations, avec des achats concentrés sur les pièces automobiles (12%) et les voitures (8,4%). L’UE dans son ensemble capte 13,9% des exportations brésiliennes, se positionnant devant les Etats-Unis. La France est le 29ème client du Brésil, avec 0,9% de la valeur totale (et 7ème au niveau de l’UE, avec 6,4%).

 

3. Les importations baissent avec la hausse de la production nationale de pétrole

Les importations brésiliennes se composent à 91% de produits transformés. Le pétrole raffiné et le pétrole brut sont les principaux produits d’importation, représentant 11% du total (7,2% et 3,8% respectivement). Les principaux fournisseurs sont la Russie (30,4% des achats) et les Etats-Unis (27,7%). Etant donné l’augmentation de la production nationale du pétrole et la baisse du cours international, ce produit a connu une baisse en volume et valeur. La baisse du prix des engrais (6,7% du total des importations à 14,6 Mds USD) est également à l’origine du recul des importations.

Les principaux fournisseurs du Brésil sont la Chine (22,1% du total des importations), les Etats-Unis (15,8%), l’Allemagne (5,5%) et l’Argentine (5%). Les principaux produits importés de Chine sont les panneaux solaire (7,2%) et les équipements de télécommunications (6%). Les achats depuis les Etats-Unis sont essentiellement des moteurs dont les turbines pour avions (13%) et les huiles combustibles (13%). L’UE a augmenté ses ventes au Brésil de +2,6% à 45,4 Mds USD pour une part de marché de 18,9%, entre la Chine et les Etats-Unis. La France reste le 3ème fournisseur européen du Brésil avec 2,3% de part de marché, derrière l’Allemagne et l’Italie (2,4%).

 

 

 

 

 

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