BOLIVIE
Les échanges commerciaux franco-Boliviens en 2024
Dans un contexte de dégradation de la situation économique bolivienne, marquée par une inflation galopante, une pénurie de devises étrangères, des problèmes de ravitaillement de carburants, et une pénurie de certains produits de base, les échanges commerciaux franco-boliviens en 2024 augmentent par rapport à 2023 (+11%). Le commerce bilatéral a atteint en 2024 un volume de 99 M€, mais reste toujours en deçà des résultats obtenus avant la crise sanitaire de 2020. En 2024, nos exportations sont en baisse de -20% (30 M€) en revanche, nos importations augmentent de +33,7% (69,5 M€). La balance commerciale résultante en 2024 reste déficitaire à hauteur de 40 M€, soit deux fois plus que l’année précédente. La Bolivie est un partenaire commercial modeste pour la France (environ 0,0078% du commerce extérieur français) en raison du faible nombre d’implantations françaises sur ce marché de taille réduite (12 M d’habitants) et peu intégré aux accords commerciaux régionaux.
Un commerce bilatéral qui se développe, au détriment de notre déficit commercial
Avec un volume global de 99 M€ en 2024, nos échanges bilatéraux reprennent le chemin de la croissance : +11% par rapport à 2023, année qui a enregistré le plus faible niveau des échanges en 10 ans (89 M €). Toutefois, les résultats obtenus en 2024 restent bien inférieurs à ceux résultats obtenus avant le covid (176 M € en 2019, 178 M € en 2018 par exemple).
Notre déficit commercial augmente fortement, à 40 M€ (contre 15 M € en 2023). Dépassé uniquement par le déficit de 2018, il s’agit du deuxième plus grand déficit enregistré depuis 2014 résultant d’une forte reprise des importations françaises couplée à un recul des exportations (cf. infra). Notre taux de couverture régresse quant à lui pour atteindre 43% (-29 points par rapport à 2023), parmi les plus bas de la dernière décennie.
Ce petit marché, sans accès maritime, dépend largement des pays frontaliers pour la logistique de son commerce extérieur ce qui limite quelque peu les arrivées de produits de provenance lointaine. Par ailleurs, dans la mesure où la plupart des grands groupes étrangers, y compris français, alimentent ce marché via des pays tiers d’Amérique latine, la part d’origine française dans ces produits n’apparait pas nécessairement dans les statistiques bilatérales.
Les exportations françaises, axées sur les produits manufacturés, sont en déclin
En 2024, les exportations françaises ont atteint 30 M€, soit une diminution de -20% par rapport à 2023 aggravant ainsi la tendance décroissante initié en 2023 (-8% par rapport à 2022). Il s’agit d’un résultat bien en dessous de ceux obtenus avant les années Covid (90 M€ exportés 2019, 67 M€ en 2018, ou 63 M€ en 2017).
Le poste « industrie manufacturière », qui représente à lui seul 92% de nos exportations, atteint 28 M€ en 2024, en baisse de 24% par rapport à 2023.
Le principal sous poste « Produits chimiques, parfums et cosmétiques » atteint 10 M€ (33% des exportations), en diminution de -20% par rapport à 2023 malgré la croissance des eaux de toilette (3 M€ en 2024, +15% par rapport à 2023). Le deuxième, « Equipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (principalement composés de machines agricoles et robots industriels pour 2 M€) atteint 7 M€ (26% des exportations), soit une baisse de -17% par rapport à 2023. Le troisième sous poste, « Produits pharmaceutiques » a atteint 4,5 M€ (15% des exportations) et a enregistré une baisse de -6% par rapport à 2023 malgré la croissance des vaccins à usage vétérinaire (1 M€ en 2024). Le sous poste « Matériel de Transport » a connu un recul notable en 2024 (1,6 M€, 5% des exportations, diminuant de -67% par rapport à 2023). Cette baisse est due en particulier à la forte baisse des ventes de véhicules automobiles neufs (3 M€ en 2023 contre 90 000 € en 2024).
La Bolivie est notre 154ème client à l’échelle globale en 2024 (144ème en 2023, 139ème en 2022, 143ème en 2021) et le 24ème en Amérique latine. Elle ne représente que 0,005 % du total de nos exportations (et 0,21% de nos exportations vers l’Amérique latine).
Les importations en provenance de Bolivie, portées par les produits miniers, se renforcent
En 2024, les importations françaises augmentent après le recul enregistré en 2023. Elles ont atteint 70 M€, soit une augmentation de +34% par rapport à 2023, mais demeurent en deça des résultats pré-crise COVID (86 M€ en 2019, 111 M€ en 2018).
Le poste « Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets », composé exclusivement de minerai de zinc en 2024, représente à lui seul 64 % des importations et atteint 44 M€. En hausse de 33 % par rapport à l’année précédente, il met fin à une tendance baissière observée entre 2018 et 2023, enregistrant l’un de ses meilleurs niveaux depuis 2020.
Le poste « industrie manufacturière », qui représente 28% de importations, atteint 20 M€ en 2024, soit une hausse de +56,9% mais enregistre un résultat inférieur à celui atteint en 2022, meilleur de la dernière décennie (23,7 M€). Les importations de l’industrie manufacturière se révèlent être très volatiles depuis 2014. Les principaux sous postes en 2024 sont « bois, papier, cartons » (6 M€, +33% par rapport à 2023), les « produits métallurgiques et métalliques » (6 M€, +193% par rapport à 2023, poste intégralement occupé par l’étain), et les « produits des industries agroalimentaires » (5 M€, augmentation de +13% par rapport à 2023) dont la principale composante est la noix du Brésil atteignant les 5 M€ (+22% par rapport à 2023).
Le poste « Produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture », qui représente 8 % des importations, a atteint 6 M€ en 2024, soit une baisse de –9%. C’est le résultat le plus bas enregistré depuis 2014, consolidant une tendance à la baisse initiée en 2020. La Quinoa et le café, principales composantes, ont poursuivi des évolutions contraires : respectivement 2 M€, (-27%) et 2 M€, (+18%).
La Bolivie est notre 115ème fournisseur à l’échelle globale (122ème en 2023, 114ème en 2022, 107ème en 2021) et le 15ème d’Amérique latine. Elle ne représente que 0,01% du total de nos importations (et 0,57% de nos importations en provenance d’Amérique latine).