Brunei en bref

Informations générales

Ancien protectorat britannique et indépendant depuis 1984, Brunei Darussalam est une monarchie islamique d’environ 430 000 habitants dirigée par le Sultan Hassanal Bolkiah. Classé comme un pays à « revenus élevés », le pays se situe juste derrière Singapour dans la région en termes de PIB par habitant (27 466 USD courants). L’économie brunéienne repose essentiellement sur le secteur des hydrocarbures qui contribue à hauteur de 60% du PIB. Si à court terme, l’économie devrait jouir d’une certaine stabilité au regard de ses ressources financières, une diversification sera inévitable à terme pour garantir l’avenir du pays. 

1. La croissance économique de Brunei repose en grande partie sur le secteur des hydrocarbures, qui représente près de 60% du PIB. L’Etat est présent à tous les stades de la filière pétrolière par le biais de l’entreprise étatique Brunei Petroleum. L’extrême dépendance du pays à l’égard des hydrocarbures explique que l’évolution du PIB est directement corrélée à celle de la production de pétrole et de gaz, qui dépend elle-même de deux facteurs : la demande énergétique mondiale, d’une part, et la volonté des autorités à maîtriser le rythme d’exploitation des champs d’hydrocarbures, d’autre part, expliquant un rythme de croissance plutôt faible sur la période récente. L’économie a subi à plusieurs reprises les effets des ajustements des cours mondiaux (en 2014 et 2020 en particulier), résultant en quatre années de récession entre 2013 et 2016 (-1,9% de croissance en moyenne) avant de renouer avec une croissance positive en 2017 (+1,6% en moyenne entre 2017 et 2020).

2. En 2020, l’économie s’est montrée étonnamment résiliente face à la crise sanitaire, enregistrant une croissance positive (+1,1%), à la différence des autres pays de la région (-3,4% en ASEAN-5). Cette performance s’explique par une faible propagation des cas de COVID-19 depuis le début de la pandémie (à mi-juillet, zéro cas de transmission locale n’avait été recensé depuis plus d’un an) et du dynamisme de ses activités de raffinage, porté par le lancement de l’usine chinoise Hengyi en 2020. En lien avec la chute de la demande mondiale, le secteur des hydrocarbures a cependant enregistré sa pire contraction depuis 2014 (-4,9% en rythme annuel). En 2021, les prévisions de croissance vont de 1,8% (BAsD) à 2% (FMI).

3. L’ancrage de la monnaie au dollar singapourien permet une certaine stabilité de la politique monétaire. Le dollar brunéien est ancré sur le dollar singapourien à parité depuis 1967, un ancrage jugé bénéfique à l’économie compte tenu de la stabilité de la monnaie singapourienne. De plus, il permet à Brunei de bénéficier des marchés financiers profonds de Singapour pour gérer ses actifs externes sans encourir de risque de change. L’inflation est par ailleurs maintenue à un faible niveau grâce à un certain nombre de subventions étatiques sur les postes de dépenses essentiels (essence, logement, riz, etc.). En 2021, la banque centrale s’est fixé pour objectif une inflation comprise entre 1 et 2%. À titre de comparaison, le FMI prévoit une inflation un peu plus élevée, de l’ordre de 2,5%, du fait des effets de la pandémie.

4. Sur le plan budgétaire, les finances publiques peinent à être à l’équilibre depuis 2015 (solde public à -12,5% en moyenne) en raison des effets des chocs pétroliers successifs et de la faible diversification de l’économie. Les recettes publiques sont très volatiles et proviennent majoritairement des hydrocarbures, le reste ayant pour origine l’impôt sur les sociétés. Dans son dernier rapport, le FMI appuie sur la nécessité de contenir le déficit public à court et moyen-terme (estimé à 9-11% sur 2021-2027) via i) le retrait progressif et raisonné des subventions publiques ; ii) le contrôle renforcé des dépenses publiques ; ainsi que iii) l’encouragement des privatisations et/ou partenariats public-privé dans certains secteurs clés.  Avec une dette publique quasi-inexistante, le gouvernement dispose de marges de manœuvre budgétaires conséquentes pour mener l’ajustement nécessaire de manière graduelle et limiter l’impact sur la croissance et l’emploi.

5. Sur le plan des équilibres externes, le Sultanat bénéficie pour l’heure d’un excédent courant confortable (4,5% du PIB en 2020, contre 6,6% en 2019) bien qu’en baisse depuis plusieurs années. Le pays bénéficie en outre de réserves de change de grande ampleur, à 3,7 Mds USD, soit 6 mois d’importations, et sa dette publique est quasi-inexistante.

6. Face à l’épuisement continu de ses réserves naturelles, la diversification demeure un pilier essentiel de la politique de développement économique de Brunei car elle permet de dégager de nouvelles sources de revenu, de créer des emplois en favorisant l’essor du secteur privé, de maintenir les équilibres financiers et de préserver le niveau de vie des citoyens à long-terme. La stratégie de diversification du Sultanat a été engagée il y a plus d’une dizaine d’années (plan « Brunei Vision 2035 » de 2008) et repose notamment sur le développement des infrastructures et l’attraction d’investissements directs étrangers. Plus récemment, les autorités ont également lancé un plan de numérisation de l’économie à l’horizon 2025, avec 17 projets à mettre en œuvre dans divers secteurs (transport, éducation, halal…). Si la part des hydrocarbures a effectivement déclinée de 80 à 60% du PIB entre 2000 et 2020, témoignant des efforts du Sultanat, le FMI rappelle dans son article IV en 2020, l’urgence de la transition de l’économie pour garantir l’avenir du pays.

7. À terme, l’amélioration du climat des affaires et du capital humain devrait permettre d’attirer davantage d’investissements directs étrangers. Le stock d’IDE reste modéré au sein du Sultanat, bien qu’il ait doublé depuis 2012. Brunei a fait des efforts sur ces dernières années pour assouplir sa réglementation et améliorer son ouverture au commerce international, notamment à travers la signature du RCEP en 2020, aux côtés des autres pays de l’ASEAN. Le pays se place au 66ème rang du classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale - 4ème en ASEAN. La Chine est de loin le premier investisseur étranger dans le pays (60 % du total), avec des IDE dans les infrastructures (pont à Temburong) et de l’industrie pétrolière en aval (raffinerie détenue à 51% par le chinois Hengyi).

 

Indicateurs

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