Situation économique et financière

Structure de l’économie réelle et croissance économique
Structure de l’économie

Avec un PIB estimé, fin décembre 2021, à 9 810 Mds FCFA (15 Mds EUR) pour une population de 12,5 M d’habitants, le Bénin se classe depuis 2019 parmi les pays à revenu intermédiaire tranche inférieure, avec un PIB/habitant évalué à 1 400 USD. L’économie, peu diversifiée, est tournée vers l’agriculture et les industries de transformation agricole (largement centrées sur le coton et l’anacarde) ainsi que vers le commerce. Le secteur primaire représente 30% du PIB, le secteur secondaire 17% (dont 6% pour les industries agroalimentaires et 5,7% pour le BTP) et le secteur tertiaire 53% du PIB (dont 11,8% pour le commerce et 7,3% pour le transport). Les exportations (740,5 M EUR en 2020) sont concentrées sur trois produits, à savoir le coton et ses sous-produits (56% des exportations du pays), la noix de cajou (6,7%) et le karité (5,5%).

L’indice de développement humain (0,545) est faible et classe le Bénin, en 2019, au 158ème rang mondial sur 189 pays, certes en amélioration par rapport à 2018 (163ème rang). Le climat des affaires reste perfectible ; mais l’APIEX (agence de promotion des investissements et des exportations), élément clé du dispositif d’accueil des entreprises étrangères, veille à son amélioration.

Conjoncture économique

L’accélération de la croissance, sensible en 2018 passant en un an de +5,7% à +6,7% puis à +6,9% en 2019 a été stoppée en 2020 sous l’effet de deux chocs externes, la fermeture de la frontière avec le Nigéria (août 2019 - janvier 2021) et la pandémie de la COVID 19. Toutefois, le dynamisme de l’investissement public et les bonnes performances du secteur cotonnier auront permis à la croissance de rester positive (+3,9%) en 2020. La reprise a été vigoureuse en 2021 (+7,2%, FMI) soutenue par la poursuite des chantiers dans les infrastructures, le démarrage des travaux de l’oléoduc Niger-Bénin, une production cotonnière qui atteint un nouveau record à 728 000 T de coton graine pour la campagne 2020-2021 confortant la place du Bénin de 1er producteur africain acquise en 2019, la bonne orientation de l’activité portuaire.

L’indice harmonisé des prix à la consommation -IHPC- a enregistré, en moyenne annuelle, une hausse de 1,7% en 2021 après une hausse de 3% en 2020 et une baisse de 0,9% en 2019. La tendance 2022 est à une accélération de l’inflation (projection à +4,6% selon le FMI) qui reste cependant modérée au regard de la conjoncture régionale et internationale. Le réajustement des prix des carburants est ainsi en partie compensé par la baisse des prix des produits alimentaires (-10,3% en glissement entre janvier et avril 2022).

Politique budgétaire / équilibre financiers internes
Politique budgétaire

Le déficit budgétaire exprimé comme le solde global, base engagements dons inclus, a poursuivi sa réduction jusqu’en 2019. Il est alors tombé à 0,5% du PIB mais est remonté à 4,7% en 2020 et 5,8% en 2021 en raison de l’impact de la pandémie sur les dépenses publiques (santé, soutien aux populations et aux entreprises). L’objectif de déficit pour l’exercice budgétaire 2022 avait été fixé en LFI à 4,5% mais les récentes mesures prises pour lutter contre les effets de la guerre en Ukraine (exemptions de taxes et subventions sur les certains produits –cf. supra-), avec un coût estimé entre 80 et 100 Mds XOF -sur le seul premier semestre- pèseront sur l’équilibre budgétaire. Les autorités béninoises ont toutefois réaffirmé leur volonté de revenir dans la norme communautaire d’un déficit stabilisé à 3% du PIB à l’horizon 2024.

Situation de la dette

La dette publique béninoise s’établit, au 31 décembre 2021, à 4 886 Mds FCFA (7,45 Mds EUR), soit 50,6% du PIB contre 3 486,8 Mds FCFA fin 2019 et 4156 Mds FCFA fin 2020. Le Bénin gère sa dette publique de façon dynamique avec l’objectif d’en allonger la maturité et d’en diminuer le coût, pratiquant en continu des opérations de reprofilage et d’arbitrage qui tendent à privilégier la dette externe longue en substitution à de la dette interne courte et chère. On notera deux opérations en 2021 : une émission en janvier 2021 d’un milliard d’euros, dont 700 M EUR à 11 ans au taux de 4,875% et 300 M EUR à 30 ans au taux de 6,875%, en partie utilisée au remboursement anticipé des eurobonds de 2019 à 7 ans avec un coupon de 5,75% et la première émission sur le continent africain, en juillet 2021, d’obligations internationales dédiées à des projets à fort impact sur les ODD pour 500 M EUR à 4,95%. Dans ce contexte, la dette extérieure - 3 345 Mds FCFA fin 2021 (5,1 Mds EUR) - représente désormais 68,5% de la dette publique totale. On notera que le Bénin, pays en risque modéré de viabilité de la dette selon le Fonds, n’a pas souhaité bénéficier de l’initiative G20 de suspension des échéances du service de la dette publique bilatérale.

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