BÉNIN
Commerce extérieur du Bénin
Avertissement : L’analyse reprise dans ce document s’appuie sur les données de l’institut national de la statistique et de l’analyse économique du Bénin. Les chiffres peuvent différer parfois très sensiblement de données miroirs émises par les douanes des pays tiers, en raison d’interprétations divergentes sur la destination finale des marchandises, le Bénin étant un point d’entrée pour les pays enclavés et le Nigéria.
Malgré une situation macroéconomique favorable, le Bénin ne dégage pas d’excédent commercial depuis 20 ans. Ces dernières années, le déficit commercial est passé de 395 M EUR en 2019 à 677 M EUR en 2023. Cette dégradation est le fait (i) d’une économie béninoise peu diversifiée qui repose sur deux piliers principaux : le port autonome de Cotonou et le secteur agricole ; et (ii) d’une économie peu industrialisée, obligeant le pays à exporter essentiellement des matières agricoles brutes. Pour y remédier, le gouvernement béninois a construit la zone industrielle de Glo Djigbé qui abrite plusieurs unités de transformation de produits agricoles (coton, anacarde et soja).
Par ailleurs, une large partie du commerce extérieur reste informel et dépendant du commerce de réexportation et de transit vers le Nigéria. Une étude de l’Institut national de la statistique béninois (Instad) a montré qu’il existait au moins 210 points de passage frauduleux sur les différents frontières du Bénin. Les montants d’importation et d’exportation informelles sur ces points de passage représenteraient respectivement de 995,7 Mds CFA (1,5 Mds EUR) et 818,6 Mds CFA (1,25 Mds EUR). Le Nigéria est le principal client et fournisseur (93% des importations informelles et 76% des exportations), suivi par le Togo (6% des importations informelles et 23% des exportations). A l’importation, les principaux produits échangés illégalement sont les hydrocarbures (75% des échanges) puisque le carburant « kpayo » largement utilisé par les béninois provient du Nigéria, et les produits alimentaires (14%) ; alors qu’à l’exportation, plus de la moitié des biens échangés sont des produits alimentaires, qui partent au Nigéria, et le reste des « approvisionnements industriels » et des hydrocarbures allant plutôt vers le Togo.
Des importations en constante hausse, portée par les grands chantiers d'infrastructures
Depuis 5 ans, les importations béninoises sont en augmentation. En 2023, elles ont augmenté de 17% par rapport à 2022, pour un montant total de 3,6 Mds EUR.
Les principaux postes d’importation sont : i) les céréales (18% des importations totales) dont la quasi-totalité est constituée de riz ; ii) les carburants et combustibles (17%), essentiellement du carburant, de l’énergie électrique et dans une moindre mesure du charbon, pour l’usage domestique ; iii) les engins mécaniques (7%) ; et iv) les machines électriques (6,5%) dont des engins de chantier.
Les pays asiatiques restent les premiers fournisseurs du pays : d’abord l’Inde qui correspond à 17% des importations totales ; puis la Chine (12,7% des importations totales) ; la France (8,6% des importations totales) ; les Etats-Unis (5,2%) ; et le Nigéria (5%).
Des exportations en hausse, qui devraient se consolider à l'avenir avec la montée en puissance de la zone industrielle de Glo Djigbé (GDIZ).
En 2023, les exportations du Bénin sont revenues à leur niveau de 2021 pour un montant total de 972 M EUR, après avoir chuté de 19% en 2022 suite à une mauvaise campagne agricole et à des restrictions à l’exportation de certains produits. Les principaux postes d’exportation sont aujourd’hui le coton (49%), le soja (12,5%) et les noix de cajou (11%) (annexe 3).
Le marché asiatique reste le premier marché d’export, avec i) le Bangladesh (37% des importations totales) qui achète exclusivement du coton ; ii) l’Inde (15,4%) pour l’anacarde, les huiles bitumeuses et le bois ; iii) le Pakistan (7%) pour le soja et le coton ; iv) le Togo (5,5%) pour le soja et ses dérivés ; et v) la Chine (5%) qui importe du coton, du soja et de l’acier. La France n’est que le 19ème client du pays.