Relations bilatérales

Commerce bilatéral entre la France et le Burundi en 2023 : Hausse graduelle de notre excédent commercial, mais un volume d’échanges qui reste marginal

Le Burundi est un partenaire marginal : en 2023, le pays était le 180ème fournisseur de l’hexagone et son 180ème client dans le monde ; son 42ème fournisseur et 41ème client en Afrique subsaharienne. La France enregistre un excédent commercial structurel avec le Burundi, qui s’est établi à 9,2 MEUR par an en moyenne sur la décennie. De nature erratique, le solde commercial s’est effondré entre 2017 et 2020, et tend à s’améliorer depuis, s’établissant à 9,8 MEUR en 2023, sous l’effet d’une forte hausse des exportations, notamment des produits pour les laboratoires et du matériel de distribution et de commande électrique.

Exportations

Selon les données des Douanes françaises, les exportations françaises vers le Burundi se sont établies à 13,5 MEUR en 2023, en hausse de 41,2 % en un an. Cette hausse s’explique par celles des « produits chimiques, parfums et cosmétiques » de 2,0 MEUR, des « équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » de 1,8 MEUR, et dans une moindre mesure des « produits manufacturés divers » de 0,6 MEUR et des « produits métallurgiques et métalliques » de 0,4 MEUR.

La structure de nos exportations a évolué depuis la crise politique de 2015. Les exportations de produits pharmaceutiques ont chuté brutalement, passant de 8,6 MEUR (39,8 % des exportations) en 2016 à 0,7 MEUR (5,2 %) en 2023. De même, les exportations de matériels de transport sont passées de 3,4 MEUR (15,7 % des exportations) en 2016 à 0,2 MEUR (1,8 %) en 2023. A l’inverse, les principaux postes d’exportations françaises vers le Burundi sont désormais :

  • Les « équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique », représentant 44,9 % des exportations (6,1 MEUR) en 2023, loin devant la moyenne 2014-2022 à 3,0 MEUR ;
  • Les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » à 2,8 MEUR (21,0 %) en 2023, largement au-dessus de la moyenne 2014-2022 à 1,0 MEUR. Cette hausse peut en partie s’expliquer par l’augmentation des exportations de produits des industries chimiques et notamment des produits de laboratoire ;
  • Les « produits des industries agroalimentaires », qui se sont établis à 1,3 MEUR (9,4 %), contre une moyenne de 1,2 MEUR au cours des 10 dernières années.

Le Burundi est un client marginal pour la France : il ne représente que 0,7 % de nos exportations en Afrique de l’Est et Océan Indien (13ème position) et 0,1 % de celles en direction de l’Afrique Subsaharienne, le plaçant à la 41ème place sur le continent, et à la 180ème dans le monde.

Importations

En 2023, nos importations en provenance du Burundi ont été multipliées par plus de 2 après 3 années consécutives de baisse et ont dépassé le niveau pré-Covid, s’établissant à 3,6 MEUR. Cette hausse est concentrée sur nos importations de « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture », qui s’élevaient à 3,5 MEUR en 2023, contre 1,3 MEUR en 2022. La quasi-intégralité de nos importations du Burundi est constituée de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (95,1 % en 2023), et, dans une moindre mesure, de nos importations de « produits manufacturés divers » (87,2 kEUR, soit 2,4 % de nos importations en 2023 ; multipliées par 4 depuis 2022).

Le Burundi reste un fournisseur marginal pour la France : 180ème fournisseur mondial ; 42ème en Afrique Subsaharienne et 11ème en AEOI, devant les Comores, Djibouti, l’Erythrée et le Soudan du Sud.

Solde commercial

La France enregistre un excédent commercial structurel avec le Burundi, qui s’est établi en moyenne à 9,2 MEUR entre 2014 et 2023. Les échanges entre la France et le Burundi sont erratiques et se sont effondrés après la crise politique qui a frappé le pays en 2015. Le solde commercial était alors en baisse depuis 2016, avec une modification de la structure de nos exportations, les importations restant faibles (en dessous de 5 MEUR), même après les baisses enregistrées entre 2015 et 2018.

L’excédent structurel s’explique par la différence de valeur ajoutée des exportations entre nos deux pays : là où la France exporte des produits à forte valeur ajoutée, les exportations burundaises sont principalement composées de produits agricoles à faible valeur ajoutée (presque exclusivement du café non torréfié, non décaféiné).

Notre excédent commercial est en constante hausse depuis 2020, les exportations françaises ayant repris de la vigueur, alors que les importations se sont fortement contractées entre jusqu’en 2022. Elles sont reparties à la hausse en 2023, mais dans une moindre mesure que les exportations, entraînant une nouvelle amélioration du solde commercial bilatéral en 2023, à 9,8 MEUR.

Commerce bilatéral agricole

Sur l’année 2022, les échanges bilatéraux entre la France et le Burundi pour le secteur agricole, agroalimentaire, forestier et des agrofournitures ont diminué légèrement en valeur totale (-0,4 MEUR soit -12,4 %) par rapport à 2021 pour atteindre 3,1 MEUR (Douanes Françaises). L'excédent commercial français pour ces secteurs a plus que triplé par rapport à 2021 pour atteindre +0,5 MEUR, s'expliquant par un recul des importations de -22,6 % beaucoup plus important que la baisse des exportations (-3,0 %). Les produits agricoles, agroalimentaires, forestiers et agrofournitures ont ainsi représenté 18,8 % (1,8 MEUR) de la valeur totale des exportations françaises vers le Burundi en 2022 et 70,3 % de la valeur totale des importations françaises en provenance du Burundi (1,3 MEUR).

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