Situation économique et financière de la Bulgarie - juillet 2019

La Bulgarie, Etat membre de l’UE depuis 2007 compte une population de 7,1 M d’habitants, un PIB de 55,2  Mds € en 2018 et enregistre une croissance supérieure à +3 % depuis 2015 qui s’est élevée à 3,1 % en 2018, tirée par la demande interne. La cohérence du policy mix – stabilité monétaire (régime de caisse d’émission) et équilibre des finances publiques – offre un cadre macroéconomique favorable. Le taux de chômage n’est plus, en moyenne, que de 5,2 % et l’inflation se situe désormais en territoire positif (2,6 % en 2018 contre 1,8 % en Zone euro). Dans le cadre de la demande du pays d'établir une coopération étroite avec l’Union bancaire, nécessaire à une candidature au Mécanisme de Change Européen (MCE II), la BCE procède à l’examen des actifs et aux stress tests de six banques et les autorités se sont engagées auprès de l’Eurogroupe sur un plan d’action comprenant l’adoption de réformes cruciales avant fin juillet 2019. Avec un PIB par habitant égal à 50 % de la moyenne de l’UE (en parité de pouvoir d’achat), la Bulgarie doit, par des réformes structurelles, stimuler sa croissance afin d’accélérer le rythme de sa convergence réelle.

1/ La Bulgarie présente une bonne capacité de résilience aux chocs externes.

En dépit d’une forte demande interne, le solde courant se maintient en excédent depuis 2013 et représente 4,6 % du PIB en 2018 (BNB). Le déficit commercial est contenu à 4,1% du PIB en 2018, (contre 25 % en 2008). La balance des services enregistre un excédent grâce aux revenus des transports terrestres et du tourisme.

L’endettement externe de la Bulgarie est passé de 108,4 % à 60,4 % du PIB de 2008 à 2018 : plus d’un tiers de cette dette externe est constitué de prêts intragroupes de maisons mères à filiales présentes en Bulgarie. Du côté des actifs, les avoirs en réserves de la Banque centrale sont de 25,1 Mds EUR (45,5 % du PIB).

2/ Les équilibres internes sont maîtrisés.

La situation des finances publiques de la Bulgarie est solide, avec un endettement public à 22,6 % du PIB en 2018 et prévu à 16,7 % en 2022. Le solde public est en excédent (+2 % du PIB en 2018 selon la méthodologie ESA 2010). La loi de finances pour 2019 se fonde sur un scénario de croissance de 3,7 %, une inflation à 3 % et un taux de chômage à 4,8 %. Une hausse de 10 % des salaires des fonctionnaires (20 % de ceux des enseignants) et du salaire minimum sont les principales nouvelles mesures.

Pour mémoire, les fonds UE s’élèvent, hors aides agricoles directes, à un total de 10,2 Mds sur la période 2014-2020 et les aides agricoles directes  à 5,3 Mds, soit au total 4,3 % du PIB annuel.

Afin d’améliorer la réalisation des investissements publics programmés, la Banque mondiale coopère avec les autorités bulgares dans le cadre d’un programme d’optimisation de la dépense publique. Avec un niveau de recettes situé à 36 %-37 % du PIB, contre 45 % au niveau de l’UE, et une flat tax de 10 % sur les revenus (entreprises, ménages), le pays dispose d’une marge de manœuvre budgétaire potentielle pour augmenter ses dépenses en investissement. 

3/ La Bulgarie a pris des engagements de réformes auprès des membres du Mécanisme de Change Européen

Dans le cadre de la demande du pays d'établir une coopération étroite avec l’Union bancaire, nécessaire à une candidature au Mécanisme de Change Européen (MCE II), la BCE procède à une évaluation complète de six banques, dont trois à capitaux bulgares (Fibank, CCB et Investbank). Pour mémoire, le taux de prêts non performants  du secteur bancaire s’élevait à 10,4 % en avril 2019. Les résultats de l’évaluation du secteur bancaire par la BCE devraient être connus en juillet 2019.

Parallèlement, afin de préparer sa candidature au Mécanisme de Change Européen, « anti-chambre de la zone euro », les autorités bulgares se sont engagées auprès de l’Eurogroupe sur un plan d’action, qui prévoit l’adoption avant fin juillet 2019 de réformes cruciales en ce qui concerne :

  • la lutte anti-blanchiment avec la transposition complète des 4ème et 5ème directives communautaires de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ;
  • la résolution des faillites avec l’établissement d’une feuille de route approfondie, sachant que le taux des NPL des entreprises non financières s’élève à 16,5 % fin mai 2019 ;
  • la gestion des entreprises publiques avec l’adoption d’un projet de loi au Parlement (qui est en cours), sachant que la Bulgarie détient 990 entreprises publiques, dont 220 représentent 15,5% du PIB.
4/ Des réformes structurelles nécessaires pour stimuler la croissance et accélérer la convergence réelle.

La Bulgarie est confrontée à une baisse démographique qui pèse sur l’offre de travail et son potentiel de convergence. A paramètres constants, le pays devrait perdre 25 % de sa population d’ici 2050. La raréfaction de la main d’œuvre disponible (moins 26 % de la population en âge de travailler d’ici les 30 prochaines années) pèse sur les IDE.

Dans ce contexte, des réformes structurelles doivent être menées pour accélérer le rythme de la convergence réelle et porter la croissance potentielle (de +3,3 % en 2018) à +5 %, objectif annoncée par le gouvernement. L’ensemble des leviers doit être réuni, qu’il s’agisse de la gestion des marchés publics (une plate-forme numérique centrale devrait être pleinement opérationnelle d’ici 2021), de la modernisation des infrastructures (énergie/environnement, transports),  ou de la mobilisation des ressources humaines, qu’il s’agisse de santé (les dépenses publiques de santé ne couvrent que 50 % des coûts supportés (contre 77 % dans l’UE) ou de rénovation du système de formation, initiale et continue.

La lutte contre la pauvreté (le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale pèse sur 38,9% de la population, contre une moyenne européenne de 22,4%), et la lutte contre la corruption, restent déterminantes pour l’amélioration de l’ensemble de ces facteurs.

Le Gouvernement a annoncé la préparation d’un plan de transformation économique qui devrait être prêt d’ici la fin de l’année afin de produire des biens et des services à plus grande valeur ajoutée. Le plan prévoit notamment la création de nouvelles zones industrielles.  L’objectif devrait être d’atteindre une croissance soutenable d’au moins 5 % au cours de la prochaine décennie.

tab data 2018

 

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