Investissements étrangers et présence française en Bulgarie en 2018

Les investissements étrangers jouent un rôle important dans l’économie bulgare, le stock d’IDE est évalué à 43 Mds EUR fin 2018, soit 78 % du PIB. Il a modestement progressé de +1,1 % après +4,4 % en 2017. En 2018, les flux entrants d’IDE ont diminué de 25 % et atteignent 1,7 Mds EUR. Les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne sont les trois premiers investisseurs en Bulgarie, détenant à eux seuls  34,9 % du stock. La France est le 13ème investisseur en 2018 avec 2,7 % du stock d’IDE, en baisse d’une place et de 0,1pp. La présence économique française en Bulgarie s’appuie sur plus de 200 entreprises, générant un chiffre d’affaires estimé à 2 Mds EUR correspondant à 3,6 % du PIB bulgare.

1/ Les firmes étrangères occupent une place significative dans l’activité économique en Bulgarie

Les investissements étrangers en Bulgarie sont importants, le stock total d’IDE cumulé en Bulgarie fin 2018 s’élève à 43 Mds EUR selon la BNB[1], soit 78 % du PIB. La Bulgarie a bénéficié d’importants investissements avant la crise de 2008, le stock d’IDE ayant quadruplé entre 2004 et 2008 mais n’augmente que modestement depuis. Fin 2018, les principaux investisseurs en termes de stock d’IDE sont les Pays-Bas (1er avec 18,1 % du stock d’IDE), l’Autriche (2ème avec 9,4 %), l’Allemagne (3ème avec 7,3 %), l’Italie (4ème avec 5,9 %) et le Royaume Uni (5ème avec 5,5 %). A noter que les IDE chinois restent très faibles (0,2 % du stock avec à peine plus de 105 M EUR), tout comme les IDE russes (4,9 %), bien que certains de ces investissements sont susceptibles de passer par d’autres pays[2], notamment les Pays-Bas, le Royaume-Uni et Chypre.

Le stock d’IDE se répartit, fin 2018, entre les secteurs suivants : l’immobilier (23,2 % du stock, stable), l’industrie manufacturière (18,6 %, en hausse de 1,3 pp), les activités financières et d’assurance (17,7 %, +1 pp) suivis par le commerce à hauteur de 13,5 %.  Lukoil (société russe dont la holding se trouve aux Pays Bas), Aurubis (producteur de cuivre, Allemagne), AES Maritza Est I (Etats-Unis) et ContourGlobal Maritza Est III (Etats-Unis) sont parmi les plus grandes sociétés étrangères implantées en Bulgarie. A noter que les banques étrangères détiennent 77,5 % des actifs bancaires début 2019.

En 2018, les flux entrants d’IDE se sont élevés à 1,7 Mds EUR, soit 3,1 % du PIB. Les principaux investisseurs en termes de flux ont été les Pays Bas (1,2 Mds EUR), la Hongrie (590 M EUR), l’Allemagne (185 M EUR), suivis de la Norvège, de la Belgique et de la France (46 M EUR). A noter que la Suisse a désinvesti en Bulgarie en 2018 (- 101 M EUR), tout comme la Tchéquie (- 90 M EUR) et le Royaume-Uni (- 85 M EUR). Les secteurs ayant attiré le plus d’IDE ont été l’industrie manufacturière (73,5 % des flux) et les activités financières (33,5 %) alors que le secteur de l’immobilier a été désinvesti de 8,5 %.

2/ La présence française progresse de manière continue depuis 2010

Selon la BNB, fin 2018, le stock d’investissements français en Bulgarie s’élève à 1,17 Mds EUR, faisant de la France le 13ème investisseur avec 2,7 % du stock. Le stock français a légèrement augmenté de 4,3 % par rapport à 2017.

La présence économique française en Bulgarie s’appuie sur plus de 200 entreprises employant plus de 17 000 personnes et générant un chiffre d’affaires estimé à 2 Md EUR, correspondant à 3,6%  du PIB bulgare. La Bulgarie accueille des industriels français de premier ordre, dont Schneider Electric, Saint Gobain, Montupet[3], Latécoère et Air liquide. Les activités de services couvrent un ensemble de métiers, notamment la banque[4] et l’assurance (BNP Paribas y compris Cardif, Groupama), les services urbains (Veolia gère l’eau de la ville de Sofia et une partie du réseau chaleur de Varna), la distribution (M. Bricolage et Décathlon qui compte 5 implantations en Bulgarie), l’hôtellerie (le groupe Accor a ouvert un Novotel à Sofia ainsi qu’un hôtel Ibis).

Une usine de production du groupe Latécoère (équipementier de premier rang du groupe Airbus) fonctionne depuis peu à Plovdiv. L’investissement en Bulgarie devrait se réaliser en plusieurs phases, dont la première représente un investissement de 10,6 M EUR avec un début de production d’armoires électriques en 2018. Une montée en puissance progressive en 2019 et 2020 est prévue avec la production de portes d’avions et de sous-ensembles de portes. Par ailleurs, le groupe Soufflet prévoit la construction d’une nouvelle malterie d’ici 2020 (30 M EUR).

Avec un environnement favorable à l’entrepreneuriat et une main d’œuvre qualifiée, le secteur du numérique français est bien développé à Sofia[5] et comporte une trentaine d’entreprises opérant du développement comme Trixir (jeux-vidéos) jusqu’au cloud computing avec Technofy.

3/ Eléments de contexte local

La Loi de promotion des investissements[6]  régule les conditions et les procédures d’investissement dans le pays. Les projets d’importance, titulaires de certificats délivrés par l’Agence pour les investissements (organisation gouvernementale rattachée au ministère de l’Economie), bénéficient du soutien prioritaire de l’Etat. La compagnie nationale « Zones industrielles »[7], créée en 2009 pour améliorer le climat de l’investissement en Bulgarie et faciliter la réalisation des projets, gère actuellement quatre zones industrielles Vidin, Roussé, Svilengrad, Varna, (cinq autres étant en développement).

Fin 2018, le salaire brut mensuel moyen est de 579 EUR, d’après les données officielles, mais varie beaucoup en fonction des postes et des régions[8]. 12-13 % des personnes employées touchent le salaire minimum (286 EUR en 2019) mais leur proportion est bien plus importante dans certains secteurs (hôtellerie, bâtiment). Les métiers liés aux technologies de l’information et de la communication (programmeurs, ingénieurs en informatique) se caractérisent par des salaires plus élevés dépassant 2000 EUR par mois.


[1] Bulgarian National Bank, la banque centrale Bulgare

[2] La Banque centrale de Bulgarie utilise la méthode de l’investissement direct et non ultime, ce qui conduit à sous-estimer la part de la Russie (7ème investisseur avec 5% du stock d’IDE) en faveur de pays « plateforme d’investissements » comme les Pays-Bas (1er investisseur avec 18%).

[3] Racheté par le groupe canadien Linamar en octobre 2015

[4] Société Générale Expressbank a été rachetée par le groupe OTP (DSK bank) fin 2018 mais conservera ses activités de leasing de véhicules (via sa filiale ALD Automotive).

[5] Sofia a été labellisée communauté French Tech en avril 2019.

[8] Le lien interactif https://www.regionalprofiles.bg/en/ vers la carte des régions en Bulgarie propose des informations synthétiques sur chaque région, y compris le taux de chômage et les infrastructures.

 

ANNEXES

pie chart IDE

 

stock flux IDE

 

Principales routes en Bulgarie

routes BG

Source : Agence bulgare pour les investissements

Publié le