Indicateurs et conjoncture

La croissance s’est établie à +3,4 % en 2022, après +7,6 % en 2021. Le ralentissement de l’activité économique devrait se poursuivre en 2023. Selon la Commission européenne, la croissance serait de +1,5 % en 2023, puis +2,4 % en 2024. Dotée d’un régime de caisse d’émission, la Bulgarie suit une politique budgétaire prudente. Le déficit, limité en 2022 à ‑2,8 % du PIB, atteindrait ‑3 % selon la Loi de Finances 2023. La dette publique du pays est faible (22,9 % du PIB en 2022) et devrait augmenter au cours des prochaines années. Le PIB/hab. PPA du pays équivaut en 2022 à 59 % de la moyenne de l’UE 27. La Bulgarie vise une entrée dans la zone euro en 2025.

1/ Un ralentissement en 2022 après une forte croissance en 2021

L’économie bulgare a renoué avec la croissance en 2021, avec une reprise importante de +7,6 %, suivie d’un ralentissement en 2022 (+3,4 %). Ce dernier s’explique par la moindre progression des exportations et de la consommation, ainsi que par le recul de la formation brute de capital fixe. La Loi de finances 2023 prévoit une croissance de +1,8 % cette année, principalement à cause de la faible hausse des exportations, liée au ralentissement de la demande extérieure. Le solde public serait négatif (-3 % du PIB) et la dette publique resterait contenue à 22 % du PIB.

2/ Résilience face aux chocs externes

En 2022, le solde courant s’est établi à -0,7 % du PIB. Le solde commercial des biens était déficitaire (-8,8 % du PIB en 2022) mais en grande partie compensé par la balance excédentaire des services (6,3 % du PIB). En 2022, les flux nets d’IDE se sont élevés à 2,4 Mds EUR, soit 2,8 % du PIB.

L’endettement externe de la Bulgarie est passé de 108,4 % du PIB en 2007 à 57,6 % en 2019 et à 52,1 % du PIB en 2022. Les avoirs en réserves de la Banque centrale représentaient 8 mois d’importations en 2022, signe de sa capacité à assurer la stabilité du régime de change fixe par rapport à l’euro.

3/ La Bulgarie a pris des engagements de réformes importantes auprès de l’Euro-groupe

La Bulgarie a rejoint le MCE II le 10 juillet 2020 et en octobre 2020, la BCE a placé 5 banques bulgares sous sa supervision directe[1]. Dans ce cadre, le pays a renouvelé 4 engagements auprès de la Commission européenne :

  • Assurer la soutenabilité du secteur non bancaire, en appliquant l’ensemble des obligations relatives au système des assurances européennes (Green Card system), tant en termes de mise aux normes des ratios prudentiels, que d’évaluation des actifs et de gestion des litiges.
  • Assurer la bonne mise en œuvre de la loi sur la gouvernance des entreprises publiques (adoptée en octobre 2019, amendée en janvier 2021).
  • Améliorer le cadre judiciaire des faillites, la formation des juges et les outils informatiques à leur disposition ;
  • Intensifier la lutte anti-blanchiment en renforçant les moyens alloués aux institutions de lutte contre la fraude financière.

Les autorités bulgares ont annoncé souhaiter voir la Bulgarie rejoindre la zone euro en 2025.

4/ Des réformes structurelles nécessaires pour accélérer la convergence réelle

Le pays est pratiquement en situation de plein emploi. Le taux de chômage est d’environ 4 % (4,3 % en 2022) et devrait diminuer davantage en 2023. Le taux d’activité a été de 73,6 % en 2022, contre 72 % en 2021. L’inflation moyenne (Indice des prix à la consommation harmonisé en moyenne annuelle) a été de 13 % en 2022 mais ralentirait à 9,4 % en 2023, selon les prévisions de printemps 2023 de la Commission européenne.

Si le rattrapage économique du pays a été réel depuis son accession à l’Union européenne en 2007, le processus de convergence demeure lent. En 2022, le PIB/hab. PPA de la Bulgarie ne représentait que 59 % de la moyenne de l’UE 27, allant de 39 % dans le Nord-Ouest du pays à 96 % dans l’Ouest, où se situe la capitale Sofia. La population du pays est âgée et vieillissante. La pyramide des âges se détériore : en 2022, 23,5 % de la population est âgée de plus de 64 ans ; ce ratio pourrait atteindre près de 30 % en 2050.

Le Plan National de Relance et de Résilience bulgare (5,7 Mds EUR de subventions ; 3,5 Mds EUR de cofinancement national) constitue une opportunité supplémentaire de réformes structurelles et d’investissements. Parmi les réformes, citons la décarbonation du secteur énergétique, la lutte contre la corruption, les marchés publics. Parmi les investissements, citons la mise en place d’une infrastructure nationale de stockage d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables, le schéma de soutien à la construction d'au moins 1,4 GW de sources d’énergie renouvelables et de batteries, le programme de transformation économique. Ce dernier prévoit un soutien ciblé sous la forme de subventions et d’instruments financiers aux entreprises bulgares pour faciliter leur transition vers une économie numérique, efficace dans l’utilisation des ressources et à faible émission de carbone.

La Bulgarie devrait également recevoir environ 11 Mds€ au titre du Cadre Financier Pluriannuel 2021-2027. 

[1] Unicredit Bulbank, DSK Bank, United Bulgarian Bank, Eurobank Bulgaria et Raiffeisenbank Bulgaria.

 

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