Indicateurs et conjoncture

La Bulgarie, Etat membre de l’Union européenne (UE) depuis 2007, compte une population de 6,5 millions d’habitants - en déclin de 10,5 % au cours de la dernière décennie - et un PIB de 103,7 Mds EUR à prix courants en 2024. Le pays présente un PIB/hab. en SPA de 66 % de la moyenne de l’UE. La Bulgarie a enregistré une récession de -3,2 % en 2020 en lien avec la pandémie de Covid-19, suivie d’une reprise de +7,8 % en 2021, de +4 % en 2022, de +1,9 % en 2023 et de + 2,8 % en 2024. Dotée d’un régime de caisse d’émission, la Bulgarie suit une politique budgétaire prudente avec des déficits limités. L’adhésion du pays à la zone euro est prévue pour le 1er janvier 2026.

1/ Résilience face aux chocs externes (croissance, emploi, inflation, comptes courants)

 

Après avoir enregistré une croissance de 1,9 % en 2023, l’économie bulgare s’est accélérée à 2,8 % en 2024 en raison de la hausse de la consommation finale. Les projections de croissance pour 2025 varient entre +2 % selon les prévisions de printemps de la Commission européenne et +3 % des Prévisions macroéconomiques du ministère des Finances.

L’inflation moyenne annuelle s’est établie à 8,6 % en 2023 et a ralenti à 2,6 % en 2024. La LF 2025 l’estime à +2,4 % en 2025 sous l’effet du ralentissement des prix des produits énergétiques.

La situation de plein emploi est maintenue. Le taux de chômage était de 4,2 % en 2024, pratiquement au même niveau qu’en 2023. Le taux d’emploi (15-64 ans) à 70,9 % et 2,8 M de personnes en valeur absolue en 2024 est aussi quasiment identique à celui de l’année précédente.

Le solde commercial des biens s’est détérioré en passant de -4,2 % du PIB en 2023 à -5,2 % en 2024. Le solde commercial déficitaire est compensé par la balance positive des services : 8,3 % du PIB en 2023 et 7,5 % en 2024. En 2024, le solde courant s’est établi à -1,8 % du PIB, contre -0,9 % en 2023. Le solde du compte courant serait de -3,3 % du PIB cette année selon les projections du ministère des Finances en raison d’une détérioration attendu du déficit commercial des biens. A 2,8 % du PIB en 2024, les flux d’IDE dans le pays sont faibles.

 

2/ La situation des finances publiques reste saine

Dotée d’un régime de caisse d’émission, la Bulgarie suit une politique budgétaire prudente. Les avoirs en réserves de la Banque centrale représentaient 9,1 mois d’importations en 2024, signe de sa capacité à assurer la stabilité du régime de change fixe par rapport à l’euro.

La situation des finances publiques reste saine. Le déficit s’est élevé à -3,9 % du PIB en 2021 en lien avec les mesures Covid. Le solde public a été limité à -2,9 % du PIB en 2022, à -2 % en 2023 et à -3 % du PIB en 2024. La Loi de Finances 2025 avec un solde public de -2,9 % du PIB a été calibrée par le ministre des Finances dans l’objectif de rejoindre la zone euro au 1er janvier 2026. La dette publique est traditionnellement faible, à environ 24 % du PIB en 2020 et en 2021, avant de baisser légèrement à près de 23 % en 2022 et en 2023. Elle s’est établie à 24,1 % du PIB fin 2024. La dette publique pourrait augmenter à 28,6 % du PIB cette année, selon la Loi de Finances 2025.  

 

3/ Adhésion à la zone euro le 1er janvier 2026

Lors de sa réunion du 8 juillet, le Conseil ECOFIN a adopté trois actes juridiques officialisant l'adhésion de la Bulgarie à la zone euro à compter du 1er janvier 2026. Ont été approuvés : une décision du Conseil relative à l'adoption de l'euro par la Bulgarie, un règlement du Conseil modifiant le règlement CE n° 974/98 concernant l'introduction de l'euro en Bulgarie et un règlement du Conseil modifiant le règlement CE n° 2866/98 concernant le taux de change. Le taux de change sera 1 EUR = 1,95583 BGN. Plus tôt dans la journée, le Parlement européen avait également approuvé l'adhésion du pays à la zone euro. La Bulgarie deviendra ainsi le 21ème membre de la zone euro à compter du 1er janvier 2026.

 

4/ Des réformes structurelles nécessaires pour accélérer la convergence réelle

Si le rattrapage économique du pays a été réel depuis son accession à l’Union européenne en 2007, il reste toutefois insuffisant. En 2024, le PIB/hab. en SPA de la Bulgarie ne représentait que 66 % de la moyenne de l’UE 27. A noter qu’entre 2011 et 2019, le PIB/hab. en SPA en Bulgarie n’augmentait que de 1 pp/an environ : il est passé de 46 % de la moyenne de l’UE 27 en 2011 à 53 % en 2019. La vitesse de convergence s’est quand même accrue par la suite mais cette hausse est en partie due à la diminution de la population.

Il existe de fortes disparités régionales : le PIB/hab. en SPA varie entre 42 % de la moyenne de l’UE 27 dans le Nord-Ouest du pays à 102 % dans lе Sud-Ouest, où se situe la capitale Sofia.

Les disparités sont également intergénérationnelles : près de 35 % des plus de 65 ans est exposés à un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale contre une moyenne nationale de 30 %. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que la population du pays est âgée et vieillissante. La pyramide des âges se détériore : environ 24 % de la population est âgée de plus de 64 ans ; ce ratio pourrait atteindre près de 30 % en 2050.

Le niveau de la croissance de la Bulgarie reste freiné par des investissements encore limités. En 2024, l’investissement total est resté faible à 18 % du PIB (contre 22-23 % en moyenne pour l’UE). Les dépenses en R&D demeurent modestes à moins de 1 % du PIB (contre 2,22 % en moyenne pour l’UE). Les investissements publics dans le domaine de la santé (4,9 % du PIB en 2024) s’avèrent inférieurs à la moyenne européenne (de 8 % environ).

Dans ce contexte, la mise en œuvre du PNRR pourrait constituer un élément de réponse important aux défis que doit relever la Bulgarie. En mobilisant les investissements publics autour de projets structurants dans les domaines de l’énergie, de l’environnement ou des transports, il pourrair permettre d’attirer les investissements privés, d’améliorer la productivité du pays et de rehausser le niveau de la croissance nécessaire à la dynamisation de la convergence.

 

                                                

Publié le