BURKINA FASO
Situation économique et financière
Éléments structurels de l'économie burkinabé et croissance économique
Le Burkina Faso, est un pays enclavé du Sahel à faible revenu, avec un PIB par habitant de 1005 USD en 2024. Le pays compte environ 23,8 millions d'habitants, dont 46 % ont moins de 15 ans (en 2023). Le Burkina se classe 186ème rang sur 193 pays selon l'Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD en 2023. Avec une croissance démographique rapide de 2,3 % par an en 2023, 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale. Dans un contexte sécuritaire difficile, le nombre de personnes déplacées internes a par ailleurs explosé, passant de moins de 50 000 en janvier 2019 à deux millions au 31 décembre 2023.
L'économie burkinabé repose fortement sur le secteur primaire (20,3 % du PIB en 2024) qui emploie 80 % de la population active. Ce secteur repose essentiellement sur la culture du coton, malgré sa faible productivité, sa dépendance aux subventions, les conditions climatiques difficiles et une agro-industrie sous-développée. Le secteur secondaire, en baisse par rapport aux années précedentes en raison de la baisse des productions aurifères (18 % du PIB, en 2024), reste dominé par les industries minières avec près de 50% de la valeur ajoutée du secteur. Le secteur tertiaire, en augmentation (54,1 % du PIB, en 2024) est dominé par les services administratifs, le commerce et l’immobilier. Les défis structurels de l’économie portent ainsi sur la diversification de l'économie, hors agriculture et exploitation minière, et à l'amélioration de l'accès aux services financiers et le développement du capital humain.
La croissance a atteint 4,5 % en 2024, portée principalement par la hausse des cours de l’or et la production agricole. En 2025, le FMI prévoit une croissance en léger ralentissement à 4,3 % en raison de l’impact de l’insécurité persistante sur l’exploitation aurifère et agricole, des conditions climatiques défavorables, et des incertitudes pesant sur le financement extérieur.
Finances publiques et dette
Le déficit budgétaire est passé de 6,7 % du PIB en 2023 à 5,7 % en 2024, porté par une amélioration des recettes fiscales (17,9 % du PIB en 2024) et non fiscales (+30,2 %), soutenues par la TVA intérieure, de nouvelles réformes et des dividendes publics. Les dépenses totales ont augmenté de 4,2 % en g.a à mi-2024, du fait des dépenses courantes (biens et services), tandis que les investissements diminuent, pénalisés par la baisse des financements extérieurs. La masse salariale reste élevée malgré les réformes en cours avec le FMI, et les investissements devraient se stabiliser autour de 10,5 % du PIB entre 2025 et 2027. Enfin, les dépenses de sécurité continuent d’absorber une part croissante des recettes, notamment via le Fonds de soutien patriotique, qui a mobilisé 267,9 M EUR fin 2024. Selon, le FMI le déficit budgétaire devrait diminuer à 4,3 % du PIB en 2025.
La dette publique totale est estimée à 52,7 % du PIB en 2024. Elle est principalement détenue par des créanciers multilatéraux (41 % en 2023), tandis que la dette bilatérale reste faible (5 %), dont 2 % envers le Club de Paris, principalement la France. Le service de la dette est élevé : il représenterait 37,4 % des recettes et dons en 2024, après 40,6 % en 2023, avant de remonter à près de 62 % à l’horizon 2027-2028. Cette pression est due au poids de la dette intérieure, qui en constitue 83 % en 2023-2024. Elle résulte d’un recours accru au marché régional, où les coûts ont augmenté sous l’effet d’une forte demande des États et du resserrement monétaire de la BCEAO. La dernière analyse de la viabilité de la dette du FMI (juin 2024) présente un risque modéré de surendettement global et externe.