BARBADE
Présentation pays
Île la plus orientale des Caraïbes, la Barbade est un petit État de 280 000 habitants environ, pour un PIB courant de 4,4 Md USD en 2015, guère moins que toute l’Union Monétaire de la Caraïbe Orientale (UMCO) réunie. Le PIB par tête, de 15 808 USD en 2015, en fait le 4ème pays le plus riche de la zone Amérique latine/Caraïbes.
L’économie barbadienne se caractérise, en dépit de sa plus grande dimension, par le même mono-déterminisme touristique que les autres petits États de la région, regroupés dans l’UMCO. C’est la gamme supérieure du tourisme proposé qui apporte la richesse du pays. Il représente 13 % du PIB directement mais beaucoup plus par effets induits, en comptabilisant la part de l’activité qui lui revient dans le commerce (22,2 % du PIB) ou dans le transport (10,7 %) et la construction (5,5 %). Les rares autres secteurs productifs, comme la petite production de rhum, reposent sur le même modèle haut de gamme. La finance apporte 21,3 % de l’activité grâce en partie au centre bancaire offshore. L’industrie se limite à 4,1 % du PIB. Une bonne desserte aérienne, notamment grâce à la compagnie aérienne est-caribéenne Liat, et la présence des sièges régionaux de plusieurs banques et compagnies caribéennes en font un mini-hub caribéen.
Les énergies renouvelables (solaire, éolien) sont considérées par tous comme le relai de croissance le plus crédible. BHP Billiton s’est lancé dans l’exploration de deux blocs offshore au Sud-est de l’île, pour un pétrole supposé léger aux caractéristiques favorables, qui serait la première exploitation du pays à une échelle significative. De plus, en 2016, Repsol a obtenu l’exploration du bloc Black Belly de 2479 km2 situé au large de la côte nord-ouest de la Barbade. Cela montre l’engagement du pays pour le développement de son secteur pétrolier offshore.
Le coût très élevé du travail à la Barbade s’oppose à la diversification vers d’autres marchés prometteurs pour les Caraïbes anglophones comme l’externalisation de services informatiques ou les centres d’appel. Le pays n’est pas pour autant considéré comme non compétitif. Il arrive en tête de la région Amérique latine/Cataïbes dans 3 des 12 piliers de la compétitivité telle qu’évaluée par le dernier rapport du Forum économique mondial : infrastructure, efficacité du marché du travail et dispositions pour les nouvelles technologies.
La croissance est faible depuis la récession de -4,1 % enregistrée en 2009. Nulle en 2013, elle s’est limitée à +0,1 % en 2014 et à +0,9% en 2015. Bénéficiant de la bonne santé des marchés pourvoyeurs de touristes que sont les Etats-Unis et la Grande Bretagne, la croissance s’est accélérée en 2016 et a atteint +1,6%. L’incidence du Brexit sur l’économie touristique pourrait ne pas être négligeable, la Grande Bretagne étant le principal pourvoyeur de visiteurs.
Le pays était initialement noté « partiellement conforme » à l’issue de la phase 2 du Forum mondial de l’OCDE, puis a obtenu une réévaluation à « largement conforme », sans pour autant traiter toutes ses déficiences en matière de disponibilité de l’information comptable et de ponctualité dans l’échange d’informations. La Barbade a donné de sérieux gages de bonne volonté en signant l’accord de Berlin entre autorités compétentes qui l’engage à réaliser l’échange automatique dans un cadre multilatéral dès septembre 2017. En juin 2017, l’île rejoint le Cadre inclusif pour travailler sur les questions fiscales internationales. Les autorités barbadiennes travailleront donc, avec les autres membres, à la mise en place du BEPS (lutte contre l’érosion de l’assiette fiscale et le transfert de bénéfices).