Situation économique en 2022 et prévisions de croissance

La pandémie de COVID-19 a impacté la dynamique de l’économie bosnienne (+3,7 % en 2018 et +2,8 % en 2019) avec une récession de -3,2 % en 2020. Pour autant, l’économie du pays a fait preuve d’une grande résilience qui lui a permis de bénéficier d'une croissance plus forte que prévu en 2021 de 7,1 % selon l’Agence des statistiques et 7,4 % d’après la Banque mondiale. Permise par la reprise du commerce mondial, avec une augmentation de +35,7 % des exportations et de +27,9 % pour les importations par rapport à 2020, la croissance économique pour 2022 devrait être comprise entre +2,3 % et +3 %.

Grâce à la stabilité des institutions financières telles que la Banque centrale ou l'Autorité des impôts indirects (ITA), les agences de notation Moody’s et Standard and Poor's ont confirmé la note de crédit souverain du pays, respectivement B3 et « B » avec une perspective stable, permettant au pays de se financer sur le marché obligataire à des taux raisonnables, même si la Republika Srpska a récemment levé de la dette à un taux à 3,4 %.

Selon les données préliminaires de la Banque centrale, les investissements directs étrangers ont augmenté de 22,1 % en 2021 par rapport à 2020, et s'élèvent à 869,8 millions de KM (444,56 millions d'euros). L'année 2021 a également été marquée par des recettes fiscales record de 8,445 milliards de KM (4,33 milliards d'EUR) selon l'ITA. Bien que les besoins de financement, pour répondre à la crise de Covid-19, ont vu la dette publique augmenter de 4 points pour atteindre, en 2021, 34,8 % du PIB, le déficit public devrait retrouver un niveau neutre en 2021 selon le FMI et se stabiliserait les années suivantes.

Le régime de caisse d’émission de la Banque centrale a permis de maintenir les réserves de change et de garantir la stabilité monétaire ainsi que la confiance dans les institutions financières. Certes, le rachat rapide des actifs russes de la Sberbank BH Sarajevo par ASA Bank et celui de Sberbank Banja Luka par Nova Banka Banja Luka a permis la stabilité du secteur bancaire, néanmoins ce dernier reste fragile par l’absence de mécanisme de résolution unique, sur le modèle du MRU de l’UE.

La reprise de l'économie bosnienne est néanmoins soumise à de fortes incertitudes. L’activité économique est affectée par la crise politique qui pourrait être aggravée après les élections générales d'octobre. L’émergence de nouveaux variants de la Covid est un risque supplémentaire en raison du blocage institutionnel qui empêche la prise de décision et freine le processus de lutte contre la pandémie. D’autre part, l’invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie pose de nouveaux défis. Pour 2022, le FMI s’attend à une inflation à 6,5 %, tandis que la Banque centrale s'attend à un choc inflationniste à 9,2 % pour le premier semestre. D’après l’Agence des statistiques, en mars 2022, l’inflation s’établit à 10,2 % g.a. De nouvelles pressions inflationnistes sont attendues en raison des tensions persistantes sur les cours du pétrole et du gaz, et l’apparition de nouvelles tensions sur l'alimentation et l’énergie.

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