Le secteur de l’élevage en Azerbaïdjan

L’élevage est très largement tourné vers la demande intérieure où les habitudes alimentaires sont fortement carnées. Le prix élevé des importations de viande incite en plus le pays à développer ce secteur. Depuis l’indépendance, l’élevage prend une place grandissante dans l’agriculture azerbaïdjanaise et bénéficie de nombreuses mesures de soutien public.

Une production en hausse

L’Azerbaïdjan qui dispose de 9 zones climatiques différentes et d’un système complexe d’irrigation a pu développer une agriculture permettant de cultiver tout au long de l’année une large variété de produits et de maintenir des troupeaux d’espèces très variées. Seul bémol : le manque de pâturages qui a pu dans le passé avoir impact négatif pour l’élevage bovin.

Le gouvernement cherche donc désormais à pallier ce manque en encourageant l’implantation de grandes fermes d’élevage de bovins de 1 000 à 2 000 têtes. Les zones les plus favorables se trouvent au Nord-Ouest et au Centre du pays.

La viande, le lait

La production totale de viande, toutes espèces confondues, a été de 573 300 tonnes en 2019.  La consommation annuelle en 2018 s’est élevée à 407 000 tonnes (39,8 kg par habitant). Environ 90 % de la consommation national de lait et de produits laitiers (240 litres/personne par an) sont couverts par la production locale (environ 2,1 M litres en 2019). La production laitière est peu développée et les conditions d’hygiène sont encore largement en deçà des normes internationales.

Les ovins

L’élevage de moutons domine toujours très largement le secteur de l’élevage avec 7,5 M de têtes comptabilisées en 2019. Les activités laine, viande et lait sont toutes importantes. En 2018, 80 800 tonnes de viande, 37 600 tonnes de lait et 15 800 tonnes de laine ont été produites. Les races ovines présentes en Azerbaïdjan sont très variées. Citons parmi les plus nombreuses celles des Karabakh (25% du cheptel), des Bozakh (21%), des Djaro (13,7%) et des Balbas (8%). Les races importées gagnent du terrain, ainsi 50% du cheptel est désormais constitué de races améliorées. Les principales zones d'élevage sont les régions de Gadabay et de Chéki au Nord-Ouest, ainsi qu’Agdjabadi au Centre du pays.

La volaille

Avec 18 M de têtes en 2019, une production de 1,8 Mds d’œufs et de 109 100 tonnes de viande, le secteur de la volaille a connu récemment un développement significatif. Le gouvernement a octroyé plus de 100 M AZN de prêts subventionnés au cours des dernières années afin d’accroître la capacité de production du secteur devenu très industriel et très concentré. À titre d’exemple, "Siyazan Broyler" OJSC, fondée en 1984, est la plus grande exploitation du pays et comprend plusieurs fermes avicoles couvrant une superficie totale de 605,3 hectares. Avec ses 1 500 employés, elle espère couvrir prochainement à elle seule 35% de la consommation annuelle du pays. 

Les bovins

Avec 2,7 M de têtes en 2019, le cheptel est constitué à 46,5% de vaches de race améliorée. La plus répandue est celle de la Brune caucasienne (24,9%), suivie de la Noire et Blanche (21,6%). De 2009 à 2019 l’Azerbaïdjan a importé 33 022 têtes de bovin dont 22 191 Holstein-Frises, 9 666 Simmentals, 627 Charolaises et 385 Swiss. Les principales régions d’élevage sont celles de Sabirabad au Centre et de Djalilabad au Sud du pays avec une forte concentration à Aran (38,7% du cheptel).

Les porcins

Pour des raisons culturelles et religieuses, l’élevage de porcins est peu développé même si la consommation de porc n’est pas négligeable (0,9 kg/personne par an). En 2019, le cheptel ne comptait que 5 500 têtes mais était en forte hausse (+25% par rapport à 2017). Les fermes porcines sont surtout situées dans les  régions Nord et Nord-Ouest du pays et dans les environs de Bakou. Les exploitations porcines sont de petites tailles, de 25 à 30 têtes, aucune ne dépassant les 100 unités.

Les caprins

Le cheptel caprin a diminué depuis 2015 passant de 0,65 M de têtes à 0,61 en 2019. Les espèces les plus répandues sont celles de Zaanen, Alpines et Alep. Les races indigènes sont moins productives et leur poids vif ne dépasse pas 30 à 35 kg. Leurs rendements laitiers sont très faibles, donnant tout juste de 100 à 150 kg de lait par an. Il s’agit avant tout d’un élevage de subsistance dans des régions difficiles d’accès.

Autres élevages

L’Azerbaïdjan compte également des élevages de buffles (173 400 têtes en 2019), de cheval (64 500 têtes en 2019) et de chameau (100 têtes).

Des soutiens financiers importants

Une multiplicité d’organismes et de soutiens financiers (exemptions d’impôts, prêts, etc.) existe pour soutenir l’agriculture et l’élevage en général (voir fiche sur l’agriculture). Il existe aussi des aides spécifiques au secteur de l’élevage :

  • Une subvention de 100 AZN est accordée aux agriculteurs pour chaque veau obtenu par insémination artificielle. Cette mesure vise à améliorer la qualité du cheptel et à encourager le recours à des espèces plus productives
  • Une subvention de l’État est accordée pour l’achat de nouveaux animaux reproductifs qui couvre 60% du prix fournisseur : l’acheteur doit financer lui-même au moins 25% du coût et peut obtenir un prêt bancaire bonifié pour les 15% restants.

Le gouvernement azerbaïdjanais soutien également la recherche. Il a ainsi créé en 2014 le Centre d’Insémination artificielle dans la région de Goygol.

Serge KREBS

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