Le secteur agricole dans le contexte du Covid-19

Le secteur agricole devrait être peu impacté par la crise sanitaire. Le confinement de la population décrété en réponse à l’épidémie, du 31 mars au 4 mai, ne semble pas en effet avoir fortement affecté les activités du secteur agricole. Bien que les déplacements dans le pays aient été limités, les agriculteurs comme les machines agricoles ont pu librement circuler dans toutes les régions du pays avec des autorisations accordées par les autorités publiques. 

L’Azerbaïdjan a mis en place depuis plusieurs années une politique de soutien à l’agriculture en créant de nombreuses agences chargées de distribuer des aides directes, des prêts bonifiés ou des subventions à l’exportation. On peut citer Agroleasing qui vend aux agriculteurs des engrais à prix préférentiels ou l'Agence pour les Prêts et le Développement agricole (AKIA) qui octroie des prêts concessionnels pour l’achat de matériel, le lancement de projets, l’achat de bétail, etc. Les subventions de l’État peuvent aller jusqu’à 70% du coût initial. Le volume des subventions au secteur agricole s'est élevé à 34 M AZN en 2018 et à 37,9 M AZN en 2019.

Certaines mesures ont cependant été prises par le gouvernement afin de prévenir autant que possible le secteur agricole des impacts négatifs du Covid-19 :

  • Afin d’améliorer l'accès des producteurs agricoles au microcrédit durant la crise sanitaire 30 M AZN ont été versés du budget de l'État à l'Agence pour les Prêts et le Développement agricole placée auprès du ministère de l'Agriculture. Il s’agit des microcrédits non garantis de 5 000 à 15 000 AZN et d’une maturité de 2 à 3 ans. Le taux d’intérêt pour AKIA ne pourra excéder 2,5% par an et celui des organismes de crédits ne pourra excéder 12% (prêts non garantis) et 7% (autres prêts bonifiés).
  • Le nouvel accord de coopération signé entre l’Association azerbaïdjanaise de microfinance (AMFA) et la Société financière internationale (IFC, Groupe de la Banque mondiale) permettra aux organismes de crédit non bancaires (NBCO) d’augmenter leurs capacités de prêts destinés à l'agriculture. Les membres de l'AMFA, pourront en particulier utiliser le logiciel CLARA de l’IFC, outil d'évaluation des risques agricoles basée sur les flux de trésorerie. Cet outil facilite l’accès des agriculteurs aux financements en automatisant le processus d'évaluation des risques.
  • Réduction des charges sociales obligatoires des agriculteurs basées sur le salaire minimum (250 AZN) avec des taux différentiés selon la superficie des terres dont ils sont propriétaires. Les particuliers paieront ainsi 2% de charges sociales pour moins de 5 hectares (ha) de terre, 6% de 5 à 10 ha et 10% au de-là de 10 ha. Avant cette modification, chaque agriculteur devait payer 6% du salaire minimum. Cela permettra de diminuer les charges des exploitations agricoles du pays qui se caractérisent par leur petite taille : 71% d’entre elles ne disposant que de 3 ha ou moins.

                                                                                                                 Serge KREBS

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