L'Autriche, un petit pays européen doté d’une économie de niche performante

L’Autriche est un Etat alpin d’environ 84 000 km² et qui est couvert à plus de 60 % par des zones montagneuses. Le territoire autrichien est limitrophe de huit Etats, dont six de l’Union européenne. Il s’agit d’une république fédérale composée de 9 Länder (régions politiques) et dont le système constitutionnel est qualifié de fédéralisme centralisé. La population est très concentrée à l’est : la capitale (et Bundesland), Vienne, compte près de 2 millions d’habitants et ses deux régions voisines, la Basse-Autriche (1,7 million) et le Burgenland (plus de 300 000 hab.).

Suite aux élections législatives anticipées du 29 septembre 2019, le pays est dirigé depuis janvier 2020 par un gouvernement de coalition entre le parti conservateur (ÖVP), dont est issu le chancelier Karl Nehammer (entré en fonctions en décembre 2021), et le parti des Verts (Die Grünen, vice-chancelier Werner Kogler). Remanié fin 2021 après la démission de Sebastian Kurz, le gouvernement est composé, outre le chancelier Nehammer et le vice-chancelier Kogler,

  • de neuf ministres (dont trois femmes) et deux secrétaires d’Etat (deux femmes) issus ou nommés par le parti conservateur
  • et de trois ministres (dont deux femmes) et une secrétaire d’Etat issus du parti écologiste.

 

 Carte Autriche

Membre de l'Union européenne depuis 1995, pays prospère avec un produit intérieur brut de 477,2 Mrd EUR en 2023 pour plus de 9,1 millions d'habitants, l'Autriche affiche, en termes de PIB par habitant, un des plus hauts niveaux de l’Union européenne (46 242 EUR/hab. en SPA). Après un rebond significatif de l'activité économique à +4,8 % du PIB en 2022, l'Autriche a subi, comme de nombreux pays européens et notamment son premier partenaire commercial, l'Allemagne, une contraction de son PIB à -0,8 % en 2023, dans un contexte de crise énergétique et de forte inflation, généré par l'invasion russe en Ukraine.

Le succès économique de l’Autriche est notamment lié à ses entreprises de taille intermédiaire (ETI), généralement familiales, très industrielles et centrées sur des marchés de niche à haute valeur ajoutée. L’industrie manufacturière représentait en 2022 ainsi 17,7 % du PIB.

Largement ouverte vers l'extérieur, l'économie autrichienne profite du marché européen : l’UE a capté 69,3 % des exportations de l’Autriche en 2023 et fourni 75,5 % de ses importations. Après une tendance ascendante en 2021 et 2022, le commerce extérieur a été affecté par la crise de l'inflation, à l'instar de nombreuses économies : les exportations n'ont progressé en 2023 que de 3 % (après +17,6 % en 2022) quand les importations reculaient de 6,3 % (après +20,6 % en 2022). Toutefois, grâce à l'allégement de la facture énergétique par rapport à 2022, le déficit commercial de l’Autriche, qui avait atteint 19,6 Mrd EUR en 2022, s'est replié à 1 Mrd EUR, son plus bas niveau depuis  2007. 

Dans ses échanges commerciaux avec l’Autriche, le déficit de la France s’est en partie résorbé (0,83 Mrd EUR en 2023 après -1,4 Mrd EUR en 2022) principalement lié à une inversion de tendance relative aux produits pharmaceutiques. La France devient le huitième client de l'Autriche (3,6 % des exportations autrichiennes) et son neuvième fournisseur, représentant 2,6 % des importations autrichiennes (2,4 % en 2022). Selon les Douanes françaises, les exportations autrichiennes vers la France ont atteint en 2022 le montant de 6,2 Mrd EUR (-8,9 % en glissement annuel), quand les importations depuis la France se sont établies à 5,36 Mrd EUR (-0,5 %).

Grâce à un système de partenariat social entre représentants des employeurs et des employés, les évolutions salariales sont fixées dans le cadre des négociations collectives de branches entre la Chambre fédérale de commerce et d’industrie, la WKO, qui regroupe l’ensemble des employeurs, et la Confédération des syndicats ÖGB à travers la Chambre fédérale des salariés. L’adhésion à cette dernière est obligatoire pour tous les salariés comme celle des entreprises à la WKO.

Après avoir atteint en 2022, avec +8,6 %, un niveau inégalé depuis 1974, l'inflation (IPCH) s'est légèrement rétractée en 2023 à +7,7 %, portée notamment par l'envolée des prix de l'alimentation, alors que les prix de l'énergie reculaient.

Le chômage n'a finalement que peu progressé, affichant en 2023 un taux de 5,1 % (après 4,8 % en 2022) de la population active, malgré un climat des affaires peu optimiste. Déjà affecté en sortie de crise sanitaire par un manque de main d'oeuvre qualifié accru, le secteur industriel a préféré en 2023 retenir ses effectifs, même sous-employés, dans la perspective d'une reprise rapide.

Le dispositif d’apprentissage (formation duale) permet toujours d’éviter un chômage de masse des jeunes (10,4 % en en 2023) mais connait un déclin perceptible que le gouvernement tente d'enrayer par la formation de migrants et de jeunes majeurs issus de pays tiers.

Sous l'effet de la pandémie et des mesures de soutien engagées par le gouvernement, le déficit public avait enregsitré une forte dégradation en 2020 (-8,0 %). Fin 2023, poursuivant sa contraction, il s'est établi à -2,7 % du PIB (après -3,3 % en 2022). L’endettement public, qui avait rebondi à 82,9 % fin 2020, s'est replié fin 2023 à 77,8 % du PIB (après 78,4 % en 2022).

Selon les statistiques les plus récentes (2021), plus de 283 entreprises filiales de groupes français sont présentes en Autriche; elles emploient plus de 25 300 personnes et y réalisent un chiffre d’affaires de 8 Mrd EUR. Par ailleurs, l’institut autrichien de la statistique dénombrait en 2021 près de 182 filiales autrichiennes en France employant près de 14 000 personnes et dégageant un CA de presque 6 Mrd EUR.

 

(mis à jour le 30 avril 2024)

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