ARGENTINE
Commerce extérieur
En 2024, les échanges commerciaux ont fortement progressé et la balance commerciale argentine a enregistré un fort excédent à 18,9 Mds USD, le plus élevé depuis 2001, après une année 2023 impactée par la sécheresse (déficit commercial de 7 Mds USD). Les échanges commerciaux se sont élevés à 140,5 Mds USD : les exportations ont atteint 79,7 Mds USD (après 66,7 Mds USD en 2023 et 88,3 Mds en 2022, leur plus haut niveau historique) et les importations 60,8 Mds USD (après 73,7 Mds USD), enregistrant respectivement une hausse de 19,4% et une baisse de 17,5% sur un an. Ces montants ont été bien supérieurs à leurs niveaux de 2023, année pendant laquelle les exportations avaient chuté dû à une sécheresse sans précédent dans le pays en raison de l’impact sur le secteur agricole qui représente plus de la moitié des exportations.
Évolution du commerce extérieur (Mds USD)
Sources : INDEC, SER Buenos Aires.
D’une part, la reprise des exportations a été portée par une augmentation de quantités exportées (+26,7 % en g.a), compensant l’effet prix (-5,8 %). Les exportations sont principalement des produits issus de secteur agricole : les biens primaires (23,0 % des exportations totales) et issus de l’industrie alimentaire (+37,2 %). L’industrie manufacturière représentait 27,7 % des exportations et les combustibles et l’énergie 12,1 %. Les exportations ont été favorisées par la normalisation des conditions climatiques favorable à de meilleures récoltes du secteur agricole, à la dévaluation du peso (54 % en décembre 2023) et à la mise en place d’un taux de change préférentiel (le dolar blend) incitant les exportateurs à augmenter leurs ventes en leur offrant la possibilité de liquider 20 % de leurs revenus sur le marché cambiaire parallèle financier (le Contado con Liqui).
En parallèle, les importations sont en repli en 2024 (-17,5 % en g.a, à 60,9 Mds USD). La baisse des importations est imputable, d’une part, à une baisse de la demande domestique en raison de la hausse des prix (+117,8 % en 2024), et de la perte de pouvoir d’achat qui en découlait, et d’autre part du renchérissement du coût des achats à l’étranger. Ce dernier s’explique par la dévaluation et la hausse de la taxe PAIS sur les transactions en devises sur les 8 premiers mois de l’année (de 7,5 % à 17,5 %).
Les échanges commerciaux sont restés en grande majorité dirigés vers le trio Brésil-Chine-États-Unis. Ainsi, le 1er client de l’Argentine était le Brésil (17,1% du total des ventes ; hausse des ventes de 14,8 % sur un an), suivi par les États-Unis (8,1% ; +14,3%) et la Chine (7,6% ; +14,9%). Le 1er fournisseur de l’Argentine était le Brésil (23,6% du total des achats ; baisse de 17,3 % des achats sur un an), suivie par la Chine (19,2% ; -19,5%) et les États-Unis (10,2% ; -27,9%). En 2023, la France était le 14e fournisseur de l’Argentine, avec une part de marché de 1,5 %, en hausse par rapport aux 1,3 % de 2022. Au niveau Européen, la France occupait la 4ème place, derrière l’Allemagne (4 %), l’Italie (2 %) et l’Espagne (2 %). Par ailleurs, l’Argentine était le 59ème client de la France et son 69ème fournisseur. Enfin, l'Argentine était le 4ème client de la France en Amérique latine, derrière le Mexique, le Brésil et le Chili, et son 5ème fournisseur.