Relations bilatérales

Échanges commerciaux bilatéraux en 2022

Les échanges commerciaux entre la France et l’Argentine ont connu deux dynamiques distinctes au cours de la dernière décennie. Jusqu’en 2015, les échanges bilatéraux enregistrent une très nette progression, passant de 1,2 Md EUR en 2009 à 1,7 Md EUR en 2015, soit une hausse de 45,1% en sept ans. Dans un contexte où l’Argentine connaît une certaine croissance (1,7% en moyenne annuelle sur la période, malgré la récession de 2009 causée par la crise des subprimes et la surévaluation manifeste du peso, cette progression est beaucoup plus marquée pour les exportations françaises (+89% à 1,3 Md EUR en 2015) ce qui permet une nette amélioration du solde commercial en faveur de la France. L’excédent commercial est ainsi passé de 173 MEUR en 2009 à 853 MEUR en 2015. Néanmoins, la fin du supercycle des matières premières à partir de 2014-2015 et le tassement de la croissance qui en résulte pour l’Argentine (une seule année de croissance en 2017 et une récession moyenne de 1,4% sur la période), conduit à un brusque renversement de la tendance. Les exportations françaises sont ainsi en repli chaque année, passant de 1,1 Md EUR en 2016 à 617 MEUR en 2020. Au total, le volume des échanges tombe alors à seulement 1 Md EUR en 2020 (+0,2% sur un an, en dépit de la crise liée à la pandémie).

Depuis la fin de la pandémie, les échanges bilatéraux redeviennent dynamiques. Ainsi en 2022, les échanges progressent de 20,3% sur un an, pour atteindre 1,5 Md EUR. Durant l’année, les exportations augmentent de 17,3% sur un an, pour représenter 917 MEUR. Les « produits chimiques, parfums et cosmétiques », 1er poste d’exportation (24,7% des ventes françaises), enregistrent une croissance dynamique de 21,6% pour atteindre 226 MEUR. De la même manière, les hausses sont de respectivement 22,8% pour les « matériels de transports » (218 MEUR ; 23,8% des ventes), 29,9% pour les « produits pharmaceutiques » (168 MEUR ; 18,3%) et 27,1% pour les « équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (162 MEUR ; 17,5%). A noter que les exportations de « textiles, habillement, cuir et chaussures » (10 MEUR ; 3,7%) enregistrent la plus forte hausse (+51,3% sur un an).

En parallèle, les importations françaises augmentent de 25,1% sur un an, pour s’établir à 628 MEUR. Cette progression découle essentiellement de la hausse de respectivement 30,4% des ventes de « produits des industries alimentaires » (461 MEUR ; 1er poste d’importation avec 73,5% des achats) et de 18,4% de celles de « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture » (56 MEUR ; 2e poste avec 9,0%). D’autres postes progressent plus modestement, comme les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (33 MEUR ; 5,3%), à +2,1%, et les « produits pharmaceutiques » (22 MEUR ; 3,5%) à +3,8%.

Ces dynamiques conduisent à une hausse de l’excédent commercial à la faveur de la France, qui passe de 280 MEUR à 289 MEUR en 2022. Il est tout de même resté en-dessous de l’excédent record (853 MEUR) enregistré en 2015.

La part de marché de la France en Argentine s’est réduite en 2022 à 1,3%, après 1,6% en 2021 et 1,8% de 2020, positionnant la France comme le 13e fournisseur de l’Argentine. L’Hexagone se situe largement derrière la Chine (21,4%), le Brésil (19,5%) et les États-Unis (12,5%). Au niveau européen, elle occupe la 4ème place, derrière l’Allemagne (4,3%), l’Italie (2,4%) et l’Espagne (1,9%). Par ailleurs, l’Argentine est le 57e client de la France, soit une place de moins par rapport à 2021. De plus, elle est le 71e fournisseur de la France alors qu’elle était au 68e rang en 2021. Enfin, l'Argentine est le 4ème client de la France en Amérique latine, derrière le Brésil, le Mexique et le Chili, et son 5ème fournisseur.

Investissements directs français en 2020

Le stock d’investissements directs français en Argentine s’élevait à 878 MEUR en 2020, contre 996 MEUR en 2019. Avec un nouveau recul de 11,8%, 2020 correspond à la 3ème année de baisse consécutive (après -49,1% en 2018 et -34,6% en 2019). Au cours des vingt dernières années, il a été divisé par cinq. En 2020, les investissements directs français en Argentine représentaient 2,8% des investissements directs français en Amérique latine. À titre de comparaison, les investissements directs français s’élevaient à 21,9 Mds EUR au Brésil (68,6% des investissements directs français en Amérique latine), 3,9 Mds EUR au Mexique (12,2%), 1,8 Md EUR au Chili (5,5%), 952 MEUR en Colombie (3,0%) et 723 MEUR au Venezuela (2,3%).

Présence française

Eurostat recensait en 2019 (dernières données disponibles) 276 filiales françaises employant 54.000 salariés, surtout dans les secteurs agricoles et agroalimentaires, de la distribution, de l’automobile, de l’énergie, de la santé et des services.

Dans le négoce des céréales et des oléagineux et l’agroalimentaire, la présence française est significative, avec Louis Dreyfus (présent en Argentine depuis 120 ans), Danone et Axereal (devenu n°1 mondial du malt à la faveur du rachat de deux usines argentines de Cargill).

Dans le secteur énergétique, le groupe TotalEnergies est présent à travers sa filiale Total Austral, le 2ème opérateur de gaz du pays avec 1100 employés. Dans le domaine des énergies renouvelables, Total Eren et Neoen ont mis en service des parcs solaires et éoliens totalisant 377 MW de puissance. Les sociétés Eramet et plus récemment Adionics, présentes dans la province de Salta au Nord du pays, participent au développement de la filière lithium en Argentine.

Dans la grande distribution, Carrefour est le leader du marché argentin avec 17.000 employés. Casino est également présent via sa filiale Libertad (3.000 employés).

Dans le secteur automobile, les grands constructeurs Stellantis et Renault sont implantés industriellement dans le pays et occupaient respectivement la 1ère et la 3eme positions en termes de ventes en 2021.

Dans le secteur de la santé, sont présentes les sociétés Sanofi (Sanofi produit en Argentine le principe actif du vaccin pédiatrique contre l’hépatite B), Servier et les laboratoires bioMérieux ainsi que L’Oréal dans le domaine cosmétique.

Dans le secteur des services, Teleperformance est le n°1 local des centres d’appels avec plus de 6.000 salariés et l’entreprise informatique spécialiste des paiements sécurisés Atos couvre, depuis sa filiale de Buenos Aires, les opérations en Colombie, au Pérou et en Uruguay.

 

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