Présentation de l'Angola

 Contexte politique

Etat d’Afrique australe et ancienne colonie portugaise dont l’indépendance a été proclamée le 11 novembre 1975, l’Angola a retrouvé la paix en 2002, après 13 ans de guerre d’indépendance et 27 ans de guerre civile. Le pays est dirigé par le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) depuis son indépendance. Les dernières élections nationales ont été organisées en août 2022. Le parti au pouvoir en Angola a remporté ces élections, donnant ainsi un second mandat au président sortant João Lourenço, à l’issue du scrutin le plus serré de l’histoire du pays et dont l’opposition avait contesté les résultats. Le MPLA a recueilli 51,17% des voix contre 43,95% au premier parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA). Le président Lourenço a placé son second mandat sous le signe des réformes économiques qui promet de nombreux défis pour l’Angola. Il a gardé au gouvernement son équipe économique.

Contexte économique et financier

Premier partenaire commercial de la France en Afrique sub-saharienne, l’Angola est l’un des pays d’Afrique les mieux dotés en ressources naturelles. Il est devenu en 2022, juste devant le Nigéria, le premier producteur de pétrole en Afrique sub-saharienne (un peu moins d’1,2 M b/jour). La production est toutefois en baisse ces dernières années mais une stabilisation est prévue à moyen terme. La production et les exportations de gaz (essentiellement sous forme de gaz naturel liquéfié) sont en expansion. L’Angola est également le 3ème exportateur mondial de diamants (7ème producteur) et possède des ressources importantes de fer, de cuivre et d’or, ainsi que de terres rares et de métaux stratégiques. Quant au secteur agricole, priorité de la diversification économique du pays, le potentiel de l’Angola est considérable avec 35 M ha de terres arables pour seulement 5,6 M ha cultivés.

En 2022, l’Angola se situe à la cinquième place des économies d’Afrique subsaharienne, derrière le Nigéria, l’Afrique du sud, l'Éthiopie et le Kenya avec un PIB de 107 Mds USD (Banque Mondiale). Après une période de récession de 5 années de 2016 à 2020, puis de quasi-stagnation économique (croissance de 1,1% en 2021), l’Angola a enregistré une croissance du PIB plus soutenue en 2022 de +2,9%. Les prévisions du FMI pour 2023 tablent sur une croissance de 1,1 %.

Entre 2018 et 2021, l’Angola s’est engagé dans un programme avec le FMI portant sur l’assainissement des finances publiques et la conduite de réformes dont notamment la libéralisation du système de change (officialisation du flottement du kwanza en octobre 2019) et la mise en œuvre d’un programme de privatisations (PROPRIV).

Les politiques économiques menées dernièrement de consolidation budgétaire (excèdent budgétaire de 2,7 % du PIB en 2022) et de baisse du taux directeur de la banque centrale (passé de 20 % à 17 % en 1 an) ont également contribué à une amélioration des finances publiques et une décélération de l’inflation. Le ratio dette publique / PIB a baissé à 60 % fin 2022 (résultat il est vrai favorisé par le taux de change). L’inflation a connu un recul important en passant de 27 % fin 2021 à 13,8 % fin 2022.

Entre la mi-mai et la fin juin 2023, le kwanza s’est fortement dévalorisé face aux devises étrangères (-37 % en un mois face au dollar), sous l’effet combiné du manque de devises sur le marché, d’une baisse de la production et du cours du pétrole et de la fin des moratoires (DSSI et créanciers chinois). Cette forte dépréciation de la monnaie angolaise s'est traduite par un gonflement de la dette en devise. Le poids de la dette publique, dont les deux tiers sont libellés en devises, a atteint 85 % du PIB (en zone de risque selon le FMI). Cette chute du kwanza a également entrainé une élévation de l’inflation, qui atteint officiellement 20 % fin 2023. Les réserves de change à fin 2023 s’élevaient à 14,7 Mds USD, soit une couverture d’environ 8 mois d’importations de biens et de services. 

Le PIB par habitant devrait baisser en 2023 à environ 2 635 USD contre 3 438 USD en 2022 (dollar constant 2015) du fait de la forte croissance démographique et du ralentissement dela croissance. Cet indicateur ne reflète absolument pas les inégalités particulièrement fortes. Selon la Banque Mondiale, un tiers de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, le taux de chômage officiel est de 29% et atteint plus de 52% chez les jeunes de moins de 25 ans. Plus de 70% des emplois sont informels.

 

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