Relations bilatérales

Les relations économiques bilatérales franco-arméniennes

 

Notre relation économique s’appuie sur un courant d’échanges régulier et en augmentation depuis la Révolution de velours en 2018 mais qui accuse une baisse au premier semestre 2019. Notre solde bilatéral, structurellement excédentaire et en forte croissance en 2018 à 58M€, se réduit également au premier semestre 2019 (1S2019). La part de marché de la France y est faible à 2,2%, l’Arménie étant un petit marché contraint par les règles qui régissent l’Union Economique eurasiatique.

  • 1. Echanges bilatéraux

Le commerce bilatéral a connu en 2018 une croissance très forte (+67,2%). Les échanges franco-arméniens se sont élevés à 82M€ (68M€ à l’export, +66% par rapport à 2017 et 12M€ à l’import, +38%). Les échanges bilatéraux sont largement dominés par nos ventes de produits industriels. Au premier semestre 2019, nos échanges ont évolué tant en volumes (baisse de 8.6% des exports et hausse de 36.7% des imports) qu’en structure (la part des machines industrielles dans nos exports passe de 27% à 4%, alors que le matériel de transport passe de 2% à11% et les produits métalliques de 23% à 27%, sont désormais le premier poste de nos exportations).

Ainsi, en 2018, les principales exportations françaises, composées de produits métalliques, équipements, machines-outils qui ont connu une croissance de 170% pour représenter 37.5% du total. Elles se renforcent au 1S2019. Le second poste des exportations demeure celui des produits chimiques et parfums avec une part de 14.3% en 2018 et une légère croissance à 15.2% au 1S2019. Le troisième poste de nos exportations, traditionnellement occupé par les machines industrielles et agricoles, a été gagné par le matériel de transport au 1S2019 avec une part de 11% du total, grâce à la vente d’un aéronef.  Avec 4.6M€ en 2018, nos ventes de produits des agro-industries représentent 6.7% du total des exports, en augmentation de 17% par rapport à 2018. Au premier semestre, elles augmentent de 15% et leur part dans nos exports croît. Nos importations, d’un montant de 12M€ en 2018, peu diversifiées, sont essentiellement composées de produits industriels métallurgiques et métalliques 10,2M€ (86% de nos achats en 2018) et en croissance de +50% sur le premier semestre 2019. Nos échanges bilatéraux dégagent un excédent commercial structurel en 2018 (58MEUR, +24M€), mais qui connait une baisse au 1S2019 passant de 24M€ à 20M€. Notre part de marché en 2018 a augmenté selon les statistiques arméniennes à 2.2%. Sur l’ensemble de l’année, alors que les importations de l’Arménie ont progressé de 21%, nos exports ont crû de 66%. Pour l’année 2020, les bonnes performances de l’économie arménienne en 2019 (+4.6%) doivent tirer les importations du pays ce dont nos entreprises pourraient bénéficier à condition de s’approprier les outils douaniers de l’Union Economique eurasiatique (UEE).

  • 2. Investissements/ Aide publique au développement

La France est, après la Russie, le deuxième investisseur étranger en Arménie depuis 2016 avec un stock d’IDE d’environ 380M$ en 2018. Nos investissements (8 filiales en 2016, 80M€ de CA et 1494 emplois) sont majoritairement concentrés dans les secteurs de l’agroalimentaire (rachat du premier producteur arménien de brandy Ararat par Pernod Ricard) et de la banque (Crédit Agricole) dont l’actif a été revendu en 2018. La présence française est particulièrement importante dans le secteur de l’eau, Véolia assurant la gestion des eaux de la capitale.

Sur la politique d’attractivité et dans sa volonté d’améliorer le climat des affaires, le Gouvernement applique une politique forte en matière de lutte contre la corruption. L’ouverture d’affaires judiciaires à l’encontre d’entreprises étrangères, toute origine confondue, semble s’apaiser. En termes de réformes, une agence de soutien à l’investissement serait créée, un plan d’action visant à remédier aux principaux obstacles identifiés par l’étude Doing business 2020 de la Banque mondiale[1] doit être établi d’ici à février 2020. Ces réformes visent à réduire la part de l’emploi informel. Par ailleurs, pour attirer de nouveaux investisseurs, les autorités doivent aller plus loin en particulier, en termes d’amélioration du fonctionnement du système judiciaire (formation des juges, moyens matériels accordées et attention portée à la durée des procédures). Les autorités devront donner des gages aux investisseurs sur la stabilité, la pérennité et l’équité dans l’application des nouvelles règles du jeu.

L’AFD et sa filiale Proparco sont engagées en Arménie depuis 2012. L’AFD finance la rénovation de logements et l’amélioration de leur performance énergétique. Elle a mis en place un prêt souverain permettant  d’améliorer l’efficience et la durabilité de l’irrigation dans la plaine d’Ararat. Un second prêt de politique publique sur la réforme de l’administration fiscale.

  • 3. Présence française

Dans cette période qui présente toujours des incertitudes, des opportunités émergent et nous accompagnons auprès des autorités arméniennes les entreprises déjà présentes mais également celles nouvelles qui s’intéressent à ce marché et à son appartenance à l’Union économique eurasiatique. Notre présence est réduite mais diversifiée : Pernod Ricard, Danon, Schneider Electric, Bureau Veritas, Amundi, Carrefour, Lactalis etc.

En décembre 2019, la France a accordé à l’Arménie un FASEP pour la faisabilité d’un projet de solaire. Nous participons également à l’accompagnement de nos entreprises par des financements (BPI France, Proparco, CIC) des acheteurs ou des prêts de politique publique octroyés ou des appuis budgétaires de l’AFD.

Nous soutenons enfin l’Arménie au chapitre de la protection réciproque des indications géographiques (IG) de l’accord CEPA qui prévoit notamment la cessation de l’appellation « Cognac » en Arménie. Le volet bilatéral du projet doit permettre à accompagner l’Arménie dans sa décision d’adoption du système des Indications Géographiques européen.

Le retour des IFIs en Arménie depuis la révolution de velours, doit permettre de relancer les projets d’infrastructure sur appels d’offres internationaux.

Echanges France/Arménie 11 mois 2019



[1] L’Arménie se situe au 47ème rang de ce classement en 2019, soit un recul de 6 places par rapport à 2018. Son score absolu dans ce classement a néanmoins progressé.

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