139, rue de Bercy
Paris
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Co-organisé par la Direction générale du Trésor et la Direction générale de l’énergie et du climat, le séminaire transition réunit tous les trimestres des experts issus de disciplines différentes pour réfléchir aux grands enjeux de la transition écologique et améliorer l’action publique en matière d’environnement. La prochaine séance du séminaire aura lieu le mardi 13 mai prochain et portera sur les puits de carbone et les politiques publiques nécessaires à leur développement.

La nécessité de séquestrer davantage de carbone atmosphérique parallèlement à une réduction rapide des émissions brutes

 

Le respect des objectifs de l’accord de Paris nécessite d’après le GIEC d’extraire et séquestrer du dioxyde de carbone de l’atmosphère, parallèlement à une réduction rapide et massive des émissions brutes de gaz à effet de serre. L'élimination du dioxyde de carbone (EDC), plus connue sous l'expression anglaise carbon dioxide removal (CDR), désigne les technologies, pratiques et approches permettant d'éliminer et de stocker durablement le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. On parle également d’émissions négatives. L’EDC est nécessaire pour atteindre les objectifs mondiaux et nationaux de zéro émission nette de CO2 et de gaz à effet de serre (GES). L'EDC ne peut se substituer à des réductions immédiates et drastiques des émissions, mais elle fait partie intégrante de tous les scénarios modélisés visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C ou moins d'ici 2100. Sa mise en œuvre nécessitera des décisions concernant les méthodes d'EDC, l'échelle et le calendrier de déploiement, ainsi que la gestion des contraintes de durabilité et de faisabilité.

Il existe de nombreuses méthodes d’EDC, avec différentes options de mises en œuvre, chacune précédents des différences en matière d’horizon temporel, de maturité technologique, de risques, et de co-bénéfices. Le GIEC distingue dix grandes méthodes d’EDC, qu’il répartit en deux groupes : les méthodes terrestres et les méthodes océaniques. Les sept méthodes terrestres sont : (1) afforestation, reforestation et amélioration de la gestion de la forêt ; (2) séquestration du carbone dans les sols ; (3) biochar ; (4) bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECCS) ; (5) captage direct du carbone dans l’air (DACCS) ; (6) altération forcée (ou météorisation augmentée) ; et (7) restauration des tourbières et des zones humides. Les trois méthodes océaniques sont : (1) la gestion du carbone bleue ; (2) l’augmentation de l’alcalinité des océans ; et (3) la fertilisation de l’océan.

La France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone sur son territoire à horizon 2050, ce qui implique une compensation des émissions brutes résiduelles par l’EDC à cet horizon.  La deuxième stratégie nationale bas-carbone (SNBC 2) prévoit ainsi 80 Mt CO2éq d’émissions brutes résiduelles, réparties entre l’agriculture (60 %), l’industrie manufacturière (20 %), le traitement des déchets (8 %), le reste étant alloué aux transports, aux bâtiments et à la production d’énergie. La persistance de ces émissions résiduelles s’explique par des raisons techniques, physiques, ou économiques.

 

La séquestration du carbone : un défi aux multiples dimensions pour l’action publique

Le développement de l’EDC est au croisement de multiples enjeux : climatiques, mais aussi environnementaux hors climat (e.g. implications de la gestion de la forêt sur la biodiversité), techniques (nombre de méthodes d’EDC sont ainsi encore peu matures technologiquement), et économiques. Une politique d’EDC est ainsi non seulement une politique climatique, mais aussi environnementale (en particulier biodiversité), sectorielle (agriculture et forêt notamment), ou encore industrielle (développement d’une filière d’EDC compétitive).  Ces différentes dimensions seront discutées lors de deux tables rondes.

 

Pour toute demande d’inscription, merci de renseigner le lien :  https://forms.gle/A73k94pT4GGffMbXA

 

Programme prévisionnel

 

Mot d'accueil par Dorothée Rouzet, cheffe économiste de la direction générale du Trésor

Première partie : "Enjeux environnementaux, techniques et économiques associés aux méthodes d’élimination du carbone atmosphérique et place dans les objectifs climatiques"

ModérationSelma Mahfouz, Directrice du Pôle Expertise ESG - Institut Mutualiste pour l'Environnement et la Solidarité

  • Mathilde Fajardy, Energy technology & Policy analyst à l'AIE
  • Jens Abildrup, Chargé de recherche à l'INRAE
  • Solène Chiquier, Eligibility manager à Puro.earth
  • Emma Jagu Schippe, chercheuse postdoctorale du laboratoire de Génie industriel de CentraleSupélec

 

Deuxième partie : "Quelles politiques publiques pour réussir économiquement et environnementalement le développement de l'élimination du carbone, sans désinciter à la réduction des émissions brutes ?"

Modération: Laurent Michel, Président de l'Autorité environnementale

  • Mathilde Fajardy, Energy technology & Policy analyst à l'AIE
  • Jens Abildrup, Chargé de recherche à l'INRAE
  • Solène Chiquier, Eligibility manager à Puro.earth
  • Emma Jagu Schippe, chercheuse postdoctorale du laboratoire de Génie industriel de CentraleSupélec)

Mot de conclusion par Sophie Mourlon, directrice générale de l'Energie et du Climat (DGEC)

 

Téléchargez le programme détaillé ici